La muse affiliée
Volume 2 numéro 3 - Février 2000
Pas assez... ou mal ?
Ce titre fait écho à un article que j'avais commis l'année dernière. Les élèves pratiquent-ils trop peu ? Dans cette société de consommation et de performance, avons-nous perdu le sens de l'accomplissement personnel ? De nombreux magazines de musique classique sonnent le glas et proclament l'extinction prochaine de notre art. Excessif? Alarmiste ? Le grisonnement évident du public des concerts classiques laisse en effet présager le pire ! Comment insuffler vie à une discipline artistique qui peut sembler dépassée ? Accomplissons-nous tout en notre pouvoir pour transmettre le flambeau de la musique "sérieuse" à la prochaine génération ?En décembre, j'ai eu le grand plaisir de m'entretenir avec Leon Fleisher. Après 40 ans dans l'enseignement, l'étincelle enthousiaste et le dévouement total restent au rendez-vous. Il comparait le rôle du pédagogue à celui d'un médecin : identifier le problème d'abord pour appliquer ensuite le bon remède ! Il déplorait surtout que les jeunes virtuoses pratiquaient souvent... TROP ! Nuançons ce propos : trop d'heures au clavier à se torturer les muscles et les articulations... et pas assez dans un fauteuil confortable à étudier, disséquer, comprendre la partition ! La course à la vitesse d'exécution a déclassé la profondeur de l'interprétation. Quel dommage !
Dans ce numéro annonciateur du printemps, La Muse vous propose des articles pratiques qui, espérons-le, sauront vous aider à faire éclore de nouveaux talents !