Festival Montréal baroque, du 25 au 28 juin
Pour sa grande fête traditionnelle  de cette année, le Festival Montréal baroque a concocté un menu bien  particulier. Comme plat principal, la très belle musique de Purcell  dont on célèbre cette année le 350e anniversaire de naissance.  Selon la légende, la mort prématurée du célèbre compositeur aurait  été causée par le chocolat. Il n’en fallait pas plus pour que l’on  utilise ce thème attrayant pour illustrer les différents plats au  menu musical. Et le choix n’était pas facile à faire dans les différentes  approches chocolatées.
Le Millefeuille au chocolat  illustre bien The Fairy Queen, le spectacle choisi pour le lancement  du festival. Changeant continuellement de place, de personnage et de  costume, comédiens et chanteurs étaient fort occupés dans une délirante  mise en scène de Marie-Nathalie Lacoursière. La merveilleuse   musique de ce semi-opéra, interprétée par La Bande Montréal  Baroque, a été composée sur un livret adapté du Songe d’une nuit  d’été, de Shakespeare. Et la magnifique partition est remplie d’humour  et d’imagination. Même si une partie du texte a échappé aux francophones,  dont l’oreille n’est pas habituée à Shakespeare, le grand talent  des chanteurs et des comédiens du Repercussion Theatre n’a pas manqué  de faire crouler de rire la salle entière. L’impressionnante distribution  comprenait entre autres : Suzie LeBlanc, Monika Mauch, Laura McLean,  Charles Daniels et Nathaniel Watson. Sous la direction de Mathias Maute,  suivait le traditionnel défilé à l’extérieur, accueilli avec soulagement  par la foule heureuse de prendre l’air, après avoir souffert de la  grande chaleur qui régnait à l’intérieur.
Le premier concert de samedi soir,  sous le titre Oh Henry! était consacré en grande partie à  deux odes : L’Ode sur la mort d’henry Purcell de Blow et l’Ode  Arise my Muse de Purcell. Cette dernière, composée pour l’anniversaire  de la reine Marie est demeurée inachevée. Charles Daniels l’a terminée  et est venu en faire la présentation. Les altos Daniel Taylor et Matthew  White chantaient dans les deux pièces. Monika Mauch, Pascal Bertin,  Charles Daniels et Nathaniel Watson les ont joints pour la seconde,  accompagnés par l’Ensemble Caprice. Le concert débutait par l’entrée  dramatique d’une procession d’instruments à vent et timbales, interprétant  l’impressionnante March & Canzona,  une musique funèbre pour la reine Marie. Il se terminait de la même  façon, par la sortie des musiciens.
On avait choisi le Chocolat blanc  pour le concert du Studio de musique ancienne qui présentait des compositions  religieuses de Purcell. Sous la direction de Christopher Jackson, le  SMAM a interprété sept Church anthems, dont le premier,  Blow up the trumpet, écrit pour deux ensembles de dix voix, a été  qualifié de véritable tour de force.   
Commencé dans l’allégresse, le  Festival se terminait dans la tragédie. Sous le titre Death by chocolate,  l’Ensemble Masques interprétait le véritable opéra de Purcell,  Didon & Énée, dont la bouleversante plainte de Didon demeure  un des plus beaux airs de l’histoire de la musique. Dans une salle  remplie à craquer et malgré le peu de moyens à leur disposition,  musiciens et chanteurs ont présenté une magnifique prestation dans  une mise en scène fort honnête de Pierre Saint-Amand. L’ensemble  instrumental possède une belle sonorité au style baroque impeccable.  Par les longues dissonances avant le lamento final, les musiciens ont  fait ressortir la beauté de cette musique. La viole de gambe produisait  des gémissements, donnant le ton à l’aria de Didon qui suit et devrait  nous tirer des larmes, ce que Vicki St-Pierre a presque réussi à produire.  Dans le rôle d’Énée, le baryton Dion Mazerolle a parfois un peu  trop d’éclat, mais la fin du deuxième acte a été superbe. Tous  les chanteurs possèdent une belle sonorité, mais il faut mentionner  la réussite du chœur des sorcières, très convaincant par son cynisme  et son sarcasme. 
Les boulimiques avaient encore beaucoup  à se mettre sous la dent.  Entre autres, un concert du Flanders  Recorder Quartet le vendredi soir et, le samedi, une soirée dansante  qu’accompagnaient le Quatuor Franz Joseph et cinq autres musiciens.  Les lève-tôt pouvaient se rendre au fameux concert présenté à 7  heures le matin du dimanche. Plusieurs autres activités étaient présentées  en après-midi. Et pour les festivaliers qui voulaient échanger leurs  impressions et rencontrer les artistes, le rendez-vous se situait au  Café À Propos. Chaque représentation était suivie d’une dégustation  de chocolats à la sortie. Une dégustation qui complétait joliment  la soirée. A sweet ending !
Renée Banville
Labels: festival


 
 






 
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