Jazz
July 8, 2009
Version française...
Boosting Creativity
Paul Serralheiro
“The arts create a space between the
spiritual and material worlds,” says Dr. Norman Cornett, the host
of an interactive series of workshops aimed at deepening musical experience.
Entitled Body and Soul, these talks will run parallel to the
FIJM.
Dr. Cornett, a former professor of religious
studies at McGill University, has achieved some notoriety of late due
to his summary dismissal from that institution. He is also the subject
of a recent NFB documentary entitled: “Since When do We Divorce a
Right Answer from an Honest Answer?”
Held under the auspices of Creative
Boost, (“a school for the arts and language,” as mentioned by
Dr. Cornett in a recent phone interview) and taking place at Galérie
Gora (279 Sherbrooke W.), this year’s series will welcome such prominent
musicians as Ingrid and Christine Jensen, Matt Herskowitz, Susie Arioli
and no less than Branford Marsalis.
The goal of these meetings is to plumb
the creative potential of those who participate in them. “I call these
dialogic sessions,” states Dr. Cornett. “We will have the latest
recordings of our dialogic partners and do what I call blind auditions.
First, we go into a darkened space where everyone wears a blindfold.
Then, in a stream-of-consciousness manner, people write down their responses
to the music.” This provides a heightened sense of hearing as well
honest reactions to the music. The operative principle here is creativity,
something best achieved by letting individuals express themselves in
an uncensored, unedited and unplugged way.”
The writings of the participants will
then be read out to the prominent guests who, in turn, will respond.
Over the last dozen years, Dr. Cornett has conducted these sessions
with several prominent musicians including Oliver Jones, David Murray,
Kenny Werner, Toots Thielemans and the late Bud Shank.
With Branford Marsalis, whose date of
appearance is not yet finalized, Dr. Cornett plans to “talk about
the relationship between jazz and classical music, since he has performed
music by Darius Milhaud and Heitor Villa Lobos.” The hope is that
this kind of activity will “create a space for the imagination, one
of the greatest human assets, but which is not nurtured enough nowadays.”
For full details and information on registering
to this series visit:
www.creativeboost.ca (514-844-7752)
Workshops run from June 30-July 12.
24e
édition du Festijazz international de Rimouski
Du jazz et du rythme à profusion !
Annie Landreville
Placé cette année sous la présidence
d’honneur de Stanley Péan, le Festijazz international de Rimouski
confirme deux grandes tendances : la scène européenne pour les spectacles
en salle et la présence de DJ et de musiques électroniques pour des
spectacles sous la tente. Le jeudi 3 septembre, la chanteuse Suzie Arioli
(et son groupe) se produira en salle, suivie le lendemain soir du quartette
du trompettiste français de l’heure Éric Truffaz. De passage au
FIJM au début juillet, on pourra l’entendre à Rimouski avec sa formation
originale. Le samedi soir, les festivaliers pourront découvrir Yaron
Hermann. Salué l’an dernier dans l’Hexagone, sa patrie adoptive,
ce jeune pianiste israélien se démarque par des performances assez
spectaculaires qui font parfois songer à celles de Keith Jarrett, quoique
plus éclatées stylistiquement.
Le lendemain, ce sera au tour du trio
hyper médiatisé The Bad Plus de mettre le feu aux planches avec
ses reprises de classiques du rock tels Barracuda, Comfortably
Numb et autres. Cette année, les têtes d’affiches du festival
sont des formations qui puisent autant dans le jazz que dans les musiques
pop. Responsable de la programmation, Luc Lavoie s’est donné comme
mission de présenter des groupes originaux et créatifs susceptibles
de retenir l’attention du grand public par leur accessibilité.
Quant aux spectacles donnés dans une
tente, la techno sera particulièrement mise en évidence, notamment
par le Brésilien Amon Tobin et le duo Beast et Stefie Shock, ce dernier
reprenant son rôle de DJ bien connu. Pour les amateurs de concerts
en plein air (aux magnifiques Jardins de Métis), signalons la présence
du pianiste Arden Arapyan, lauréat du prix GM 2008 au FIJM).
Festijazz de Rimouski : 3 au 6 septembre.
(Plusieurs forfaits disponibles pour les spectacles.)
Information et réservations : www.festijazzrimouski.com
André
Leroux : Corpus Callosum
Effendi FND089

On l’attendait depuis longtemps, ce
disque d’André Leroux. Surdoué, ce saxo ténor ne manque jamais
d’impressionner par l’aisance de son jeu. Accompagnateur polyvalent,
le voici enfin signataire d’un premier disque sous son nom. Inscrit
dans la lignée coltranienne, Leroux est capable de grands effluves
virtuoses et il nous en met plein les oreilles dans les huit plages
de ce compact de 56 minutes. Pourtant, il serait injuste de le qualifier
de clône ou d’imitateur. Entouré du bassiste Frédéric Alarie,
du batteur Christian Lajoie, de Normand Devault au piano (dont il faut
saluer les solos inventifs) et du percussionniste Alain Labrosse sur
deux plages, Leroux assume l’héritage du grand J.C., mais pas aux
endroits qu’on le pense. Non, ce n’est ni dans Elvin’s Mood,
ni dans Ode à John que l’influence se fait jour, mais plutôt
dans le climat pianistique tynerien de Sa Ka Vin ou de la pièce
de résistance Offrande en fin d’album (évocatrice de la période
transitionnelle de Coltrane en 1965). Outre son ténor fougueux, Leroux
est aussi convaincant au soprano et se sert aussi de la flûte et de
la clarinette basse en surenregistrement dans certains thèmes et interludes.
Conviction, maturité et expressivité sont les principales vertus de
ce disque qui, on le prévoit déjà, sera un sérieux candidat pour
le Félix du meilleur album de jazz de l’année. Quatre étoiles…
et une autre demie tant qu’à cela. Marc Chénard
(En concert, FIJM, samedi 4 juillet,
18 h.)
Branford Marsalis : Metamorphosen
Marsalis Music 7496-0011-0

Deux ans après Braggtown,
l’aîné du clan Marsalis récidive avec ce nouvel opus sur sa propre
étiquette. Toujours entouré de son ensemble régulier (Joey Calderazzo,
piano, Eric Revis, contrebasse, et Jeff « Tain » Watts, batterie), le
saxo ténor et soprano (même alto, sur l’unique pièce de son cru
sur ce disque, Jabberwocky) s’attaque à des pièces de ses
accompagnateurs ainsi qu’à un vieux cheval de bataille de mæstro
Monk (Rhythm-a-Ning). L’esprit monkien se fait aussi sentir
dans la plage précédente (Abe Vigoda, du nom d’un acteur)
et suivante (Sphere). À son crédit, Marsalis a réussi à se
constituer des approches musicales distinctes sur ses deux principaux
instruments, son ténor swinguant dans une veine néo-rollinsienne,
son soprano résonnant d’un timbre tout classique, mais capable d’envolées
plus énergiques, comme dans la finale Samo©). Marsalis maintient
son cap sur ce disque et les amateurs d’un jazz mainstream contemporain
ne seront point déçus. MC
(En concert, FIJM, dimanche 5 juillet,
21 h 30.)
Au rayon du disque / Off the Record
Félix-Antoine Hamel, Annie Landreville,
Paul Serralheiro
Karen Young et
Éric Auclair : Electro-Beatnick
Ursh, URCD-2007 (http://www.karenyoung.org)

Impossible, à l’audition de ce
disque, de ne pas penser au duo qui nous a fait connaître Karen Young
aux côtés du contrebassiste Michel Donato dans les années 1980. Vingt
ans séparent donc ces deux époques, vingt ans où celle-ci s’est
libérée de son étiquette de « chanteuse de jazz » au profit d’une
polyvalence audacieuse : que ce soit la chanson, le country, la musique
ancienne et le jazz, qui n’est jamais bien loin, elle a multiplié
les expériences tout en ayant beaucoup composé. Très organique, son
périple musical avec un complice de longue date, le bassiste Éric
Auclair, met en valeur cette voix si habitée. Young signe tous les
textes du disque sauf un, l’exception étant Last Laugh, de
la plume de Wilfred Owen (« poète de la Première Guerre mondiale »,
nous dit-on) et dont l’interprétation donnera quelques frissons.
Ce morceau et le suivant, Poppies, forment un tout indissociable
par leurs propos nettement antimilitaristes. Auclair, pour sa part,
a enrobé ces 11 chansons de sonorités provenant de sa basse acoustique
et électrique, mais aussi d’instruments de percussion et d’électronique.
Engagé et engageant !
Sophie Milman : Take love easy
Linus 2 7010 8 (www.linusentertainment.com)

Derrière un joli minois de midinette
se cache une voix qui semble avoir 20 ans de plus que la chanteuse.
Étonnante est cette voix chaude, enveloppante, duveteuse, grave, veloutée,
toujours soucieuse de maîtriser chaque note et inflexion. Sophie Milman
a autant de talent que d’ambition… et elle les assume. Pour son
troisième album (qui suit un Juno, remporté pour Make Someone Happy),
elle a misé ici sur des standards comme Take Love Easy de Duke
Ellington, Love for Sale de Cole Porter et quelques reprises
de chansons parfois inattendues, par exemple I’m on Fire de
Bruce Springsteen. Les arrangements sont impeccables, comme la réalisation,
et les accompagnateurs (Kieran Overs, Guido Basso, Chendy León, entre
autres) offrent parfois de très beaux solos, comme celui du saxophoniste
invité Wessel « Warmdaddy » Anderson dans I Concentrate on You.
Un produit de classe, soit, mais il pêche tout de même par un petit
manque de créativité et d’imagination de la part d’une chanteuse
qui a certainement du temps devant elle pour montrer la pleine
mesure de son talent. AL (En concert, FIJM, 6 juillet, 18 h.)
Trio 3 + Geri Allen : At This Time
Intakt CD 162 (www.intaktrec.ch)

Acteurs essentiels et témoins de l’histoire
du jazz du dernier demi-siècle, Oliver Lake (saxo alto), Reggie Workman
(contrebasse) et Andrew Cyrille (batterie) se sont associés à la fin
des années 1980 dans l’ensemble Trio 3. Formation qui est devenue
bien plus qu’un all-stars
occasionnel, ce trio peut pleinement être apprécié sur un de ses
disques antérieurs, Time Being (Intakt CD 106). Ajouter un quatrième
membre peut toutefois être un pari risqué, pourtant déjà bien tenu
avec Berne Concert (Intakt CD 150), où la pianiste Irène Schweizer
faisait bonne figure. Avec At This Time, c’est une autre pianiste,
Geri Allen, qui ajoute sa voix à celles des trois messieurs. Alors
que la collaboration avec Schweizer mettait surtout en jeu des formes
musicales plus libres, ce nouvel opus fait beaucoup plus appel à un
matériau thématique, même si celui-ci est souvent rapidement évacué
au profit de l’improvisation, All Net étant un bon exemple.
Allen pose ses repères thématiques dès le départ, comme dans la
composition en hommage à Alice Coltrane (le planant Swamini)
et un classique d’Eric Dolphy, Gazzelloni. Chaque musicien
du quartette signe au moins une pièce, Lake en contribuant d’ailleurs
une dédiée au pianiste Curtis Clark (Lake’s Jump). Pourtant,
ce sont les deux improvisations collectives (For Patrik L. et Barbara’s Rainbow) qui surprennent, la pianiste sachant
s’intégrer avec brio à l’univers de ces trois maîtres improvisateurs.
FAH
David Binney : Third Occasion
Mythology MR 0006 (www.davebinney.com)

Depuis une dizaine d’années, le saxophoniste
alto David Binney a su s’imposer comme une voix importante de la scène
new-yorkaise, collaborant, entre autres, avec Chris Potter, Uri Caine,
Wayne Krantz et Jim Black. Après quelques disques remarqués sur ACT
et Criss Cross, il revient ici à la production indépendante (Mythology
étant sa propre maison). Soutenu par une section rythmique de premier
ordre (Craig Taborn au piano, Scott Colley à la contrebasse et Brian
Blade à la batterie), Binney livre 9 compositions originales bien modernes
et dynamiques, enrichies de lignes contrapuntiques imaginatives. L’utilisation
judicieuse d’un quatuor de cuivres ajoute du relief à l’interprétation
et le souci de la mise en place annonce, peut-être, des projets de
plus grande envergure. L’altiste est le soliste principal et il montre
à la fois ses qualités de fin mélodiste et de bouillant improvisateur.
Outre les deux chorals de cuivres sur lesquels l’album s’ouvre et
se termine, puis un court Solo où le saxophoniste livre un concentré
de son jeu en une minute, on compte quatre pièces de plus de dix minutes
dans lesquelles la musique peut vraiment se déployer, notamment sur
les deux pièces-fleuves qui dominent cet album : Squares and Palaces
et Blood of Cities. FAH
Sylvain Kassap : Boîtes
Evidence/Frémeaux & Associés FA
475

Héritier d’une tradition française
qui remonte à Michel Portal et contemporain de Louis Sclavis, Sylvain
Kassap est un souffleur au jeu énergique qui passe sans complexe du
jazz et de la musique improvisée à la musique contemporaine (il a
joué Berio et Stockhausen). Sur Boîtes, disque paru en 2005,
les clarinettes si bémol et basse du leader s’entrelacent avec le
violoncelle de Didier Petit (que l’on a entendu avec un autre clarinettiste
de l’Hexagone, Denis Colin), la contrebasse (impressionnante) d’Hélène
Labarrière et les percussions éclatées d’Edward Perraud. Ouvrant
avec une courte et saisissante version de Children
d’Albert Ayler, Kassap nous offre ensuite sept de ses compositions,
le batteur contribuant aussi une pièce, Mânes. Véritable fête
de percussions, Madrugada rappelle par ses échos africains certaines
pièces du trio Romano-Sclavis-Texier. Ailleurs, les cordes sont bien
mises en évidence, si bien que la clarinette de Kassap semble par moments
se faufiler dans une jungle de cordes frottées, pincées ou frappées.
Perraud s’illustre aussi en déconstruisant complètement le rythme
de la pièce Troglodytes & polyglottes, Petit accompagnant
son solo de violoncelle incantatoire par une vocalise insistante. Mais
c’est la contrebasse de Labarrière, ronronnante, foudroyante, fondamentale,
qui propulse l’ensemble, sa contribution au thème orientalisant
Anish Kapoor étant particulièrement mémorable. FAH
More Guitar Grooves
Sylvain Provost: Désirs Démodés
Effendi FND091

When Sylvain Provost broke onto the scene
in the 1980s he was applauded as a distinct guitarist with impressive
chops. Since then he’s carved out a solid career, with milestones
like a 1983 award at the FIJM, a Felix for best jazz album in 2001 and
international touring with a dance company. The guitarist’s sound
here is mostly gentle although it can be more vigorous and energized.
Supported sensitively by bassist Guy Boisvert and drummer Alain Boyer,
Provost combines Metheny’s harmonic language with a Benson-like groove,
stylistic traits most clearly combined on the title track (on which
Carole Therrien supplies a floating vocal line). In the bossa “Poème
Latent” the leader spins some fine melodies and skillfully navigates
harmonic modulations. A jazz waltz like “Femme Murmure” and the
cool drive of “Frère Jazz” are hard to resist. The one solo cut,
“Février,” shows Provost’s way with an acoustic. Along with strong
originals, the trio makes creative use of Coltrane’s “Central Park
West” and Gershwin’s “Summertime.” All told, this recording
showcases a significant talent in a most pleasing mainstream offering.
(In concert, FIJM, July 4, 6 PM.)
Reno De Stefano Quintet: Mimi’s
Dance
RDSCD 2009

More conservative in conception and expression,
but equally noteworthy, is Reno De Stefano. A professor at Université
de Montréal, this guitarist leads a quintet that includes members of
McGill’s music faculty. Not surprisingly, the band has an authentic
take on the standard jazz language. Each of the twelve originals has
the stamp of former styles, the chief influence being Wes Montgomery,
an artist whose improvisations are the subject of a book by De Stefano.
Fortunately, the leader doesn’t imitate: Montgomery’s licks and
grooves are organically assimilated and he wisely avoids the more obvious
mannerisms such as octave and chord soloing. What stays is the language
and the sound: with a barely electrified Gibson L5 in hand, De
Stefano plays warm, ringing lines. He is supported by a rhythm team
made up of Alex Walkington on bass, David Laing on bass, and Andrew
White on piano, while sharing the front-line with trumpeter Kevin Dean.
The repertoire is mainly original bop (“Bianca Taylor”) and hard-bop
(“Fugitive), with one tender ballad entitled “Rwanda.” The title
track, finally, is a straight-ahead jazz bossa that clearly exemplifies
this group’s approach, both its strengths and limitations. But overall,
the music is fluid, articulate and a pleasure to listen to.
Gary Burton, Pat Metheny, Steve Swallow,
Antonio Sanchez: Quartet Live
Concord Jazz CJA31303-02

The mastery of the “Gary Burton Quartet”
in this 2007 reunion live concert at Yoshi’s is twofold: excellent
musicianship and vivid imagination. Burton, who formed the quartet in
1967 after leaving Stan Getz, had the daring to create music that was
a refreshing alternative to the clichés of swing and bop. With
rhythms derived from rock and with Swallow on electric bass, the band
played some of the most original music of its day. By the time Metheny
joined in 1974, the quartet had become one of the most artistically
and commercially successful examples of “fusion.” When drummer
Antonio Sanchez, the group’s newest member, first heard the quartet
as a youngster, he was impressed by the combination of Burton’s vibraphone
and Metheny’s guitar...as were so many others. In 2006 the quartet
launched a reunion tour in Montreal, playing old tunes like “Sea Journey”
and “Falling Grace,” which we get on this disc. We also get less-expected
numbers, like Ellington’s wistful “Fleurette Africaine,” done
in a gentle contemporary feel, and Metheny’s 1989 “Question and
Answer.” These musicians have fun reviewing the quartet’s own book,
and this convincing concert will be a satisfying stroll down memory
lane for some, and an introduction to this great band for others. If
you missed their recent gig in Montreal, here’s your rain check.
PS
Darcy James Argue’s Secret Society :
Infernal Machines
New Amsterdam records NWAM017 (www.newamsterdamrecords.com)

Les percussions presque tribales du joueur
de cajón Jon Wikan entendues dès le début du disque servent de porte
d’accès à un genre de société secrète entretenue sur le blogue
du chef de cette grande formation. Véritable big band des temps modernes,
cet ensemble new-yorkais comprenant une bonne vingtaine de musiciens
(la trompettiste Ingrid Jensen étant la plus connue) interprète une
musique oscillant entre le jazz orchestral et la fanfare. Les compositions
de Darcy James Argue, diplômé en musique de McGill et Vancouvérois
d’origine, sont inspirées autant par le bédéiste Alan Moore que
par des événements politiques, en l’occurrence l’emprisonnement
de Maher Arar (à qui il dédie une pièce), voire par les écrits de
Pline l’Ancien ou de Robespierre. Cet éclectisme culturel et une
solide compréhension de l’histoire musicale sont les pierres angulaires
sur lesquelles repose l’édifice musical de cet ensemble parfois puissant,
parfois très planant, pour ne pas dire carrément psychédélique,
par exemple, dans le passage de guitare électrique tonitruante de Sebastian
Noëlle dans Redeye. Le compositeur a mis beaucoup de travail
dans l’élaboration des harmonies et des atmosphères qui font autant
écho au big band traditionnel qu’au jazz fusion. L’utilisation
judicieuse de l’électronique enrichit la musique de textures fort
intéressantes sans toutefois la surcharger. À la fois ambitieux et
visionnaire, le projet de ce jeune compositeur s’inscrit parfaitement
dans la lignée des grands ensembles de notre temps, entre autres celui
de Maria Schneider, avec qui il a étudié. AL
Jean Martin et Justin Haynes : Freedman
Barnyard records BR0306
www.barnyardrecords.com

À défaut d’une meilleure description,
on pourrait qualifier la démarche de ce disque de simplicité volontaire :
deux musiciens, deux instruments, soit un ukulélé et une valise, sans
oublier un compositeur, un certain Myk Freedman. Aussi inusité soit
ce projet, il dépasse la simple curiosité. Reste à savoir si on peut
vraiment sortir l’ukulélé du folklore kitsch et de l’effet humoristique…
Justin Haynes y parvient quand même en se faisant le chantre de mélodies
dansantes et d’expérimentations diverses. Quant à son partenaire,
Jean Martin produit toutes sortes de rythmes frottés sur sa valise,
rythmes qui enrobent et soutiennent les mélodies de cet autre instrument
atypique, mais qui s’avère la vraie vedette des 17 courtes pièces
de ce recueil, toutes suffisamment brèves pour tromper l’ennui.
AL
À surveiller
cet été
Prière de consulter le blogue jazz de
la Scena Musicale en juillet pour des comptes rendus de festivals canadiens
(Montréal, Ottawa, Toronto et Vancouver) ainsi que Burlington, au Vermont.
http://www.scena.org/blog/jazz
Please stay tuned
Check out the Scena Musicale jazz
blog in July for festival reviews from Montreal, Ottawa, Toronto and
Vancouver, as well as Burlington in Vermont.
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