La Scena Musicale

Saturday, July 11, 2009

Harry Somers: The Fool/The Death of Enkidu

The Fool: Tamara Hummel, soprano; Sandra Graham, mezzo-soprano; Darryl Edwards, tenor; Gary Relyea, Bass-baritone; David Currie, conductor; The Death of Endiku: Amanda Parsons, actor; Julie Nesrallah, mezzo-soprano; Martin Houtman, David Pomeroy, tenor; Doug Macnaughton, baritone; Alain Coulombe, bass; Les Dala, conductor
Centrediscs CMCCD 14209 (CD1: 46 min 50 s; CD2: 40 min 22 s)
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Harry Somers (1925-1999) est le compositeur canadien ayant obtenu le plus de reconnaissance internationale dans le domaine de l’opéra. Son Louis Riel de 1967 a d’ailleurs connu du succès à travers le monde et demeure à ce jour l’un des rares opéras canadiens encore montés. The Fool (Le Fou) est une œuvre précoce, créée en 1953. C’est une fable psychologique mettant en scène quatre personnages symboliques : le roi, la reine, la suivante et le fou. Ils représentent chacun une facette de l’homme en tant qu’individu. Le contrepoint relationnel des personnages sert de fondation à une exploration de l’esprit humain. La musique est un savant dosage de techniques atonales et de mélodies résolument tonales, qui font écho à un certain archaïsme véhiculé par les personnages eux-mêmes. Le tout évite heureusement l’écueil du mariage forcé et contre-nature, grâce au raffinement et à l’immense intelligence de ce compositeur encore beaucoup trop méconnu ici au Québec. The Fool est à la fois ludique et sérieux, une œuvre difficile à classer, mais à coup sûr un petit chef-d’œuvre. The Death of Enkidu (1977), projet à la fois inachevé et plus ambitieux, souffre un peu de ce trop-plein de prétention. Le sujet a pourtant de quoi stimuler l’esprit et l’imagination : L’Épopée de Gilgamesh, récit fondateur de la civilisation mésopotamienne. La saga babylonienne, écrite environ 2700 ans avant notre ère, est un support parfait pour les techniques atonales, les effets de percussions et la déclamation serrée proposés par Somers. Bien que fascinant à bien des égards, l’opéra n’atteint pas le degré de cohérence et de concision de The Fool. Le projet initial prévoyait une trilogie. La mort ayant emporté le compositeur avant qu’il n’entame la suite, nous n’aurons malheureusement jamais la possibilité de savoir jusqu’où cette épopée mythique aurait pu aller sur scène. Cela étant dit, peu importe les bémols, voici un document essentiel pour la mémoire et la culture nationale du pays.

- Frédéric Cardin

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