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La Scena Musicale - Mises à jour / Updates
E-mail: info@scena.org | Web: http://www.scena.org (c) La Scena Musicale 1999

Critique : Deborah Voigt conquiert le public de Québec

par Jacques Desjardins, La Scena Musicale

Deborah Voigt, coqueluche du Metropolitan Opera de New York, est venue donné un récital inoubliable au Club musical de Québec le 1er mars dernier. La diva a ouvert son programme avec quatre lieder de Johannes Brahms, entrée en matière impressionnante pour le public mais aisée pour cette « vieille » pro de trente-deux ans. Madame Voigt a poursuivi avec les « Vier letzte lieder » de Richard Strauss. Long moment de sublime cantilène sauf pour une attaque dans l'aigu qui a vacillé une fraction de seconde parce que voulue piano par l'exigeant auteur. Et Dieu sait s'il l'était, parfois même au-delà des limites raisonnables de la voix humaine. (Seul Strauss a exigé que sa Salomé soit un soprano de seize ans qui ait le coffre d'une Brünnhilde !) Mais Deborah Voigt a relevé le défi haut la main, je devrais dire haut la voix. Il faut déplorer qu'elle ait dû composer avec les limites acoustiques du Grand Théâtre de Québec, qui, heureusement, ont davantage nui à son pianiste.

Brian Zeger a suivi la diva à la micro-seconde près, mais son jeu manquait de résonance. Son piano coupait court à ce que commandaient la plupart des musiques du programme. C'était peut-être dû à ce que sa biographie annonçait sur son compte : Monsieur Zeger a en effet complété deux doctorats, l'un en musique, l'autre en littérature et son jeu tenait bien plus de la déclamation que de l'interprétation. Une chose est sûre : il n'a jamais volé jamais la vedette à la vedette. Madame Voigt a soigneusement choisi ses pièces pour amener son auditoire le long d'un grand crescendo. Après la pause, elle a défenduavec brio trois chansons du compositeur américain Charles Tomlinson Griffes. Ce dernier est mort en 1920, à l'âge de trente-six ans, à une époque où, comme son compatriote Charles Ives, il fallait vendre de l'assurance pour entretenir une passion musicale. Monsieur Griffes a survécu grâce à son poste de professeur, mais est mort épuisé d'avoir eu à composer sa musique pendant de trop nombreuses nuits blanches. Les chansons sont bonnes, mais de valeur inégale. La première, « Cleopatra to the Asp m'a paru nettement inférieure aux deux autres, « Pierrot » et The Rose of the Night ».

Le programme s'est terminé avec quatre grands airs tirés d'autant d'opéras de Verdi. Voilà Deborah Voigt à son meilleur. Sa voix fait fi de toutes les imperfections de la salle et par deux fois, des bravos ont fusé au beau milieu des arias. Sa concentration n'a pas flanché d'un iota et la divine a poursuivi jusqu'à la fin de son tour de chant. Les bravos ont redoublé d'ardeur au bout de chaque air et la cantatrice l'a bien rendu à son public en lui offrant pas moins de quatre rappels, dont le célèbre « Dich theure Halle », tiré du Tannhaüser de Richard Wagner. Une précision cependant : le troisième rappel, « Dance All Night », extrait de My Fair Lady, et annoncé par la chanteuse comme de la musique américaine, a été écrit par le Britannique Frederick LoweŠ Mais on lui pardonne volontiers cet oubli, elle qui aura démontré toute la soirée tant de générosité de c¦ur et de voix.

Le Club musical de Québec présente Deborah Voigt, soprano et Brian Zeger, piano. Johannes Brahms : Das Mädchen op. 95, no 1; Versagen, op. 72, no 4; Salome, op. 9, no 8; Von ewige Liebe, op. 43, no 1. Richard Strauss : Vier letzte Lieder (Frühling, September, Beim Schlafengehen, Im Abendrot). Charles Tomlinson Griffes : Cleopatra to the Asp, Pierrot, The Rose of The Night. Giuseppe Verdi : Ritorna vincitor (Aida); Morro, ma prima in grazia (Un ballo in maschera); Ambizio spirto (Macbeth); Ernani involami (Ernani). En rappel : Zueignung, op. 10 (Richard Strauss); Dich theure Halle, extrait de « Tannhaüser » (Richard Wagner); Dance all Night, extrait de « My Fair Lady » (Frederick Lowe); Someone to watch over me (George Gershwin).

(c) La Scena Musicale 1999