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La Scena Musicale - Vol. 5.4 - Décembre 1999

par Dominique Olivier

Barbara HendricksLorsqu'elle a décidé de consacrer sa vie à la musique, la soprano américaine Barbara Hendricks a cherché, d'emblée, ce qui lui semblait être la bonne raison de chanter. Cette réflexion est à son image. Intense, engagée, la musicienne s'est voulue dès le début au service de son art. Animée d'un besoin de donner, elle s'est investie pleinement dans une carrière dont on connaît le succès, mais également dans une action humanitaire de grande envergure. Goodwill Ambassador of the United Nations High Commission for Refugees and Special Advisor on Intercultural Relations to the Director General of Unesco, Barbara Hendricks a chanté sur les plus grandes scènes du monde, avec les orchestres et les solistes les plus prestigieux et a incarné à l'opéra les plus grands rôles féminins. Dans un tiroir, elle garde pourtant un diplôme universitaire en chimie et en mathématiques, obtenu au tout début de la vingtaine. « Je crois que, jeune, j'étais douée pour les mathématiques, nous a raconté la chanteuse depuis Londres, où elle était en tournée. On m'a encouragée là-dedans, et je n'ai jamais eu l'impression que c'était difficile. Mais à l'église où mon père était pasteur et à l'école, je chantais, pour le plaisir. D'aussi loin que je me souvienne, dès que j'ai pu pousser un son, j'ai chanté... »

La jeune Barbara était loin, alors, de penser à une carrière de chanteuse. Tout a basculé lors d'un stage musical à Aspen, entre sa troisième et sa quatrième année d'université. « Ça a été une sorte de tournant. Je me suis retrouvée entourée de musique et, à la fin de ces neuf semaines, il était clair qu'il y avait quelque chose à faire avec ma voix. Jennie Tourel, qui m'avait enseigné durant l'été, m'a proposé de me prendre comme élève à New York. Je me suis dit : J'ai ce talent, je ne sais pas où ça va me mener, mais je me dois d'aller voir. Je ne voulais pas, à 45 ou à 50 ans, dire à mes enfants : Ah! si j'étais allée étudier à New York, je pourrais être une grande star aujourd'hui. Je ne voulais pas avoir de regrets. À l'âge de 20 ans, je pouvais prendre le risque de me tromper. » Ce sera donc la grande aventure. Mais auparavant, la sage universitaire terminera son baccalauréat. « J'ai grandi en Arkansas, à une époque où régnait la ségrégation et, pour une jeune noire, avoir un diplôme universitaire en main était la clé de l'avenir. Pour mes parents, le fait de vouloir quitter les études scientifiques, c'était la folie totale, mais je les comprenais! Alors, j'ai préféré finir mon cours, au cas où ça ne marcherait pas en musique. »

Barbara HendricksLa soprano a eu la chance d'avoir, immédiatement, un professeur qui a su la guider. « Jennie Tourel était une vraie artiste. J'ai pu parler avec elle de l'importance d'être au service de son art. Recevoir les hommages, ça compte beaucoup, mais on ne peut pas être sur scène pour ça. Elle a été pour moi l'exemple de ce qui me semblait être la vraie raison de chanter. Mon père était pasteur et j'ai eu une éducation religieuse très stricte dans laquelle la musique était associée au plaisir. J'ai donc eu besoin d'un but plus noble que ma propre satisfaction. » À travers les oeuvres qu'elle choisit de chanter, on perçoit la curiosité de la chanteuse, son besoin d'aller au-delà des apparences, d'éviter les sentiers battus. « Je choisis toujours des oeuvres avec lesquelles je peux avoir une relation. J'ai appris très tôt, en donnant des concerts dans les écoles des ghettos de New York, que c'est cette relation que j'entretiens avec la musique que je chante qui touche le plus les gens. Ils ne connaissent pas le compositeur mais ils sentent qu'il y a quelque chose qui se passe entre moi et la musique. C'est ça qu'ils viennent chercher, pas ce qu'ils connaissent déjà. »

Barbara HendricksBarbara Hendricks s'implique totalement dans ce qu'elle chante, que ce soit Mimi, Susanna ou des lieder de Brahms. « C'est un besoin que j'ai, tout comme mon action humanitaire répond à un besoin. J'ai réalisé très jeune qu'il y avait quelque chose, dans l'idéal de la démocratie, qui me donnait la possibilité d'être une citoyenne à part entière. Que j'avais des droits, mais aussi des responsabilités et que si je voulais préserver mes droits, il me fallait prendre mes responsabilités très au sérieux. Quand j'ai découvert la Déclaration des droits de l'homme, il est devenu impérieux pour moi de la promouvoir, d'expliquer aux gens qu'il est possible de vivre ensemble, qu'il y a assez de place pour tout le monde. Je le sens tellement profondément que je ne peux pas faire autrement que de lutter pour cette cause. » Forte et sereine, la chanteuse a des assises solides, celles de sa famille, de son art, de sa foi en l'humanité. « Je dis souvent qu'il faut prendre le risque d'être soi-même. Moi, je chante une musique qui a été faite par des hommes blancs qui sont morts, et, pourtant, je suis faite pour chanter cette musique. Je le sens, comme si j'étais née ailleurs! »


Barbara Hendricks à Montréal

Barbara Hendricks sera à Montréal, invitée par Pro Musica, le 31 janvier 2000, dans un programme Brahms, Wolf, Fauré et Richard Strauss, accompagnée du pianiste Staffan Scheja.


CD Contest

Visitez notre site web www.scena.org pourgagner 3 enregistrements de Barbara Hendricks gracieuseté d'EMI Canada.


Discographie

Barbara Hendricks a une discographie considérable, dont une grande partie a été réalisée chez EMI. Sous cette étiquette, la chanteuse a enregistré plusieurs opéras, dont Les pêcheurs de perles de Bizet, Orphée de Gluck, Don Carlo et Falstaff de Verdi, Der Rosenkavalier de Strauss. Chez Philips, elle a enregistré, notamment, Idomeneo et Le Nozze di Figaro de Mozart; chez Deutsche Grammophon, Turandot de Puccini et, chez Erato, La Bohème, du même compositeur. On trouve de plus, au sein de sa discographie, des oratorios de Handel, des cantates de Bach, des motets de Vivaldi, des messes de Haydn, le Requiem de Fauré, la Messe en do mineur de Mozart, la Messe solennelle de sainte Cécile de Gounod, etc. Outre l'opéra et l'oratorio, genres dans lesquels elle excelle, la soprano a également endisqué beaucoup de lieder et de mélodies françaises. Avec un art consommé qui a grandement contribué à sa renommée, Barbara Hendricks a livré au disque ses interprétations de mélodies de Berlioz, Debussy, Fauré, Ravel et Duparc, de lieder de Strauss et de Schubert, pour la plupart chez EMI.

 

(c) La Scena Musicale 1999