Accueil     Sommaire     Article     La Scena Musicale     Recherche   

La Scena Musicale - Vol. 8, No. 3

Concours OSM : une tradition toujours vibrante

Par Lucie Renaud / 2 novembre 2002

English Version...


Tout mélomane peut nommer des lauréats du concours de l'OSM. Vous en doutez ? Pourtant, les pianistes André Laplante, Louis Lortie et Angela Hewitt, les violonistes Chantal Juillet et James Ehnes, les chanteurs Joseph Rouleau et Lyne Fortin ont tous, à un moment ou à un autre, remporté le premier prix de ce concours maintenant reconnu.

Le concours de l'OSM, qui en est à sa 63e édition, reste le projet le plus accaparant mais probablement le plus gratifiant du comité des bénévoles de l'OSM. Lancé par madame Antonia David (femme du sénateur Athanase David) et par le maestro Wilfrid Pelletier, dans la même foulée que les matinées symphoniques, ce concours s'adresse, au gré des rotations, à toutes les disciplines de l'orchestre (piano y compris). Il est devenu un jalon essentiel dans le parcours de tout jeune musicien canadien sérieux. Marianne Perron, coordonnatrice des programmes éducatifs, explique : « Le concours a été mis sur pied pour confronter les jeunes à une certaine réalité. Il permet également au jury de découvrir les nouveaux talents canadiens, mais aussi aux jeunes musiciens de se faire connaître. » Elle mentionne le cas de Jacynthe Riverin, lauréate du premier prix de l'édition 2000, qui avait été invitée, à la suite de sa prestation en finale et à la recommandation du chef Yoav Talmi, membre du jury cette année-là, à se produire avec l'Orchestre symphonique de Québec, une porte qui s'est ouverte sur plusieurs autres expériences enrichissantes. « Cela m'a permis de confirmer que j'étais vraiment faite pour cette carrière », affirme la jeune pianiste.

Le comité d'infatigables bénévoles travaille de pied ferme pour transformer chaque édition du concours en événement mémorable. Madame Juliana Pleines, présidente du concours 2002, ne cache pas qu'elle cherche à faire de l'événement « un incontournable ». Bénévole depuis 1993, engagée dès 1995 dans l'organisation du concours (d'abord comme préposée aux repas des juges) et immédiatement séduite par l'expérience, elle a ensuite occupé le poste d'assistante avant de saisir au vol la présidence du concours. Ses attentes sont élevées mais réalistes : « J'aime beaucoup l'éducation et je veux mener ce projet jusqu'au bout. Depuis un certain nombre d'années, les musiciens de l'orchestre ont pris le concours de plus en plus au sérieux, et j'en suis fière. Cette année, je souhaite donner la place qu'elles méritent aux percussions, même si la planification de l'événement devient plus difficile. » En effet, il ne semble pas évident d'offrir des locaux de réchauffement aux percussionnistes dans la très intime Chapelle historique du Bon-Pasteur.

Sur son initiative, 450 lettres ont été envoyées dans toutes les institutions importantes du Canada et dans une cinquantaine d'universités et de conservatoires américains. La réponse s'est avérée éclatante : plus de 60 concurrents, cette année des instrumentistes à vent (bois et cuivres) et des percussionnistes (une première au Canada), originaires de toutes les provinces du pays, ont travaillé d'arrache-pied pour parfaire le répertoire choisi par des membres de l'orchestre. Une audition préliminaire, à l'aveugle, a permis à un premier jury de retenir les meilleurs candidats. Du 13 au 16 novembre, le public est chaleureusement invité à assister aux demi-finales et aux finales, histoire de donner aux jeunes musiciens l'énergie qui les poussera au dépassement. Il y a quelques années, la contralto Marie-Nicole Lemieux s'était glissée en douce et avait dévoré chaque minute d'une édition du concours de l'OSM. « J'ai toujours adoré assister à des concours, soutient-elle. Les jeunes talents vont tout donner pour ne pas se faire oublier. »

De nombreux prix en argent (plus de 40 000 $) seront remis. Paul Merkelo, trompette solo de l'OSM, offre ainsi annuellement une bourse à un jeune musicien prometteur. « Lors de mes études à Eastman, ma mère avait éprouvé des difficultés à débourser les frais annuels qui tournaient autour de 25 000 dollars américains, raconte Merkelo. Une bourse m'a permis de terminer mes études et je ne l'ai jamais oublié. J'ai donc décidé de commencer mon propre fonds et remets 2000 $ chaque année à un musicien qui montre du talent et a des problèmes financiers. » Les demandes (près de 20 cette année) doivent être accompagnées d'un court essai qui explique les objectifs de carrière du concurrent.

En plus de ces prix en argent, le public décernera un prix d'appréciation, la Chaîne culturelle offrira deux récitals radio, et des stages au Centre d'Art Orford et au Banff Centre seront attribués. Les Jeunesses Musicales proposeront pour la première fois une tournée dans leurs centres de distribution et les récipiendaires des premiers prix auront l'occasion de jouer avec l'OSM lors du concert du 1er décembre. « Cela m'a bien sûr fait un velours de jouer avec l'OSM mais bien plus encore quand il m'a réinvitée en tant que professionnelle », soutient Jacynthe Riverin. Pour la première fois cette année, des membres du jury, le trompettiste Ronald Romm, le timbalier Louis Charbonneau et le clarinettiste James Campbell, feront partager leur grande expérience avec de jeunes musiciens (non inscrits au concours) lors de cours de maître auxquels les candidats et le public pourront assister.

Retenez bien les noms des lauréats, car ils pourraient fort bien être ceux des étoiles de demain !

63e édition du concours de l'OSM. Chapelle historique du Bon-Pasteur : demi-finales et finales du 13 au 16 novembre 2002. Info : (514) 872-5338

Concert des lauréats le 1er décembre 2002, Salle Wilfrid-Pelletier. Info : (514) 842-2112.


English Version...

(c) La Scena Musicale 2002