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La Scena Musicale - Vol. 6, No. 9

Un nouvel orchestre jeune et dynamique

1 juin 2001

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Les IVe8jeux de la Francophonie, qui se dérouleront du 14 au 28 juillet à Ottawa, permettront aux athlètes de haut niveau d'une cinquantaine de pays de rivaliser d'adresse. Ils comporteront un important volet culturel composé d'expositions et de concours d'arts populaires mais également d'une série de concerts donnés par un orchestre de jeunes musiciens canadiens francophones ou francophiles. Du 28 juin au 24 y´uillet, les 68 membres de l'Orchestre de la francophonie canadienne se produiront ainsi, à un rythme très soutenu, dans une quinzaine de concerts - dans la région de la capitale mais aussi comme invités de quelques autres festivals prestigieux -, en plus de participer à des cours de maître, à des concerts de musique de chambre et à quelques concerts pour enfants. Véhiculés, logés, nourris, ils recevront en plus un montant forfaitaire pour toute la durée de leur séjour.

 

Cent quatre-vingts jeunes professionnels ont posé leur candidature. Jean-Philippe Tremblay, le jeune chef de 22 ans qui dirigera l'orchestre, s'est dit extrêmement surpris de la qualité des auditions. « Je dirais que 155 auditions étaient d'un niveau supérieur ?, précise-t-il. Il a dû faire des choix parfois délicats, avec l'aide d'experts, pour en arriver à un équilibre sonore adéquat. «Je recherche des instrumentistes dont les timbres vont bien se mêler, explique le chef originaire du Saguenay, bien sûr excellents techniciens, mais également très musicaux. À niveau technique égal, je préfère choisir la personne la plus musicale. Le défi sera de réussir à bâtir un son d'orchestre assez rapidement : les instrumentistes arriveront à Ottawa le 28 juin et le premier concert d'importance aura lieu le 5 juillet.»

 

Le répertoire, choisi avec minutie par le maestro, se composera en grande partie d'oeuvres de compositeurs issus de la francophonie : la suite Daphnis et Chloé de Ravel, les Nuits d'été de Berlioz, le Mouvement no 2 pour orchestre de Roger Matton et la Troisième Symphonie d'Albéric Magnard, par exemple. Jean-Philippe Tremblay se fera également un grand cadeau et proposera au public la Symphonie no 6, dite Pathétique de Tchaïkovski. « C'est une oeuvre tellement fantastique, s'emballe-t-il. Je veux que les gens, après le dernier mouvement, se disent que c'est une des plus belles expériences musicales qu'ils ont vécues. Tchaïkovski étant, avec Mahler, mon compositeur favori, je suis certain que c'est une oeuvre que je saurai bien faire. » Un but pédagogique se cache également dans ce choix: « ƒe veux transmettre à l'Orchestre ce que j'aime chez Tchaïkovski, ajoute-t-il. C'est une oeuvre aussi agréable à jouer qu'à diriger ; j'y rêve depuis des années. »

 

Jean-Philippe Tremblay a eu l'occasion d'interpréter cette oeuvre en tant qu'altiste, instrument qu'il continue de travailler, quand son horaire chargé de chef le lui permet. Il se souvient avec précision de sa première expérience de direction. Il avait réalisé quelques arrangements pour l'orchestre un peu hétéroclite d'une école secondaire et, comme il n'y avait personne pour le diriger, il s'était immédiatement porté volontaire. « J'avais le goût d'essayer, se rappelle-t-il. Finalement, j'ai changé le répertoire et mis au programme des ouvertures de Rossini, les Danses hongroises de Brahms… Une piqûre totale, dangereuse ! »

 

Il décida alors de poursuivre ses études supérieures en alto et en direction d'orchestre, à la Royal Academy of Music de Londres. Il a particulièrement apprécié la facilité avec laquelle les étudiants peuvent, sur simple présentation de leur carte, se glisser dans une salle et assister aux répétitions dirigées par les plus grands chefs. Il s'est dit renversé par la prestance de Riccardo Chailly, « \n des meilleurs chefs, technique, très clair, mais qui en plus possède fougue et musicalité ». Il parle avec le même enthousiasme de son dernier été, passé au prestigieux Tanglewood Music Center (Boston). Il a ainsi pu travailler avec Robert Spano, Seiji Osawa, André Prévin et Daniel Barenboim. « Ce fut un été de rêve », conclut Jean-Philippe Tremblay. Qui sait m Ses jeunes protégés de l'Orchestre formuleront peut-être le même commentaire à la clôture des festivités.


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(c) La Scena Musicale 2002