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La Scena Musicale - Vol. 6, No. 2

Un festival haut en couleur

Par Hélène Grondines / 1 octobre 2000

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C’est dans une flambée de coloris musicaux que se déroulera, du 29 septembre au 7 octobre, la 2e édition du festival «Orgue et couleurs». S’adressant à des publics variés et offrant un large éventail d’activités, que ce soit concerts, performances, conférences-rencontres ou cours de maître, le festival gravite autour du magnifique orgue de l’église du Très-Saint-Nom-de-Jésus, située dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve de Montréal.

Autour de l’orgue

L’équipe du festival, principalement représentée par le directeur Pierre Larivière et le directeur artistique Régis Rousseau, souhaite offrir au public «une occasion privilégiée de rencontrer l’orgue en dehors du contexte liturgique auquel il est habituellement associé». Bien que le souci de rendre accessible à un plus large public le répertoire riche et dense de l’instrument demeure le but principal du festival, les responsables soulignent qu’aucune concession n’a été faite sur la qualité des événements proposés. Le festival offre un riche éventail d’acti-vités d’envergure et présente des artistes de calibre international. Mentionnons le célèbre ensemble corse Organum, mais également La Nef, le tromboniste Alain Trudel, l’Orchestre Métropolitain, les quatuors Molinari et Claudel ainsi que les Boréades.

Pierre Larivière décrit l’orgue comme étant «l’instrument par excellence de l’an 2000», ouvert sur la création actuelle, ce dont témoigne le dynamisme d’une génération montante d’interprètes.

Enraciné dans le quartier

«Orgue et couleurs» a vu le jour grâce à la persévérance et à un engagement concerté des gens du quartier Hochelaga-Maisonneuve. L’aventure découle de la restauration récente de l’orgue du Très-Saint-Nom-de-Jésus. Jadis considéré comme le chef-d’œuvre de la maison Casavant de Saint-Hyacinthe, l’instrument fut laissé en ruine pendant de longues années. Restauré entre 1985 et 1999, il est maintenant reconnu comme l’un des instruments de type symphonique les plus remarquables en Amérique du Nord. Les artisans responsables de la renaissance de ce joyau ont toujours eu à cœur de stimuler la vitalité artistique et culturelle de l’est de Montréal. Régis Rousseau parle avec passion de l’instrument dont il est le titulaire depuis six ans et le qualifie de «brûlant, somptueux, dénué d’agressivité et apte à rendre justice aux musiques de toutes les époques». Outre l’orgue de la tribune, l’église compte, dans la nef, une deuxième console qui offre la singularité d’être mobile grâce à un judicieux système de plateforme. La programmation du festival a tenu compte de cette particularité en offrant aux spectateurs l’expérience unique de voir l’organiste de la tribune jouer simultanément avec un autre à la deuxième console.

En plus de faire connaître l’orgue du Très-Saint-Nom-de-Jésus, les artisans du festival ont pour objectif de soutenir les artistes du quartier et de mettre en valeur leur apport incontestable à la vie du milieu. La Nef et le peintre Guido Molinari y ont d’ailleurs pignon sur rue et plusieurs artistes participant au festival y vivent ou en sont originaires.

Les couleurs de la programmation

Neuf volets distincts invitent des publics de tous âges. «Les matins qui chantent» offrent deux programmes empreints de fraîcheur mettant en vedette des mélodies et des airs d’opéra connus, histoire de bien débuter la journée. «Les midis à la carte» prennent ensuite la relève en invitant le public, boîte à lunch à la main, à entendre deux organistes de la jeune génération. Les curieux pourront monter à la tribune afin d’y examiner à loisir l’instrument. D’autres «concerts-midi» au cégep Maisonneuve ouvriront le public étudiant à la musique médiévale, aux chants traditionnels amérindiens et à la création musicale.

À l’heure de l’apéro, dans le confort d’un salon cossu du château Dufresne, quatre concerts intimes de musique de chambre sauront adoucir les fins de journées. Le château présentera également trois soirées spéciales mettant en vedette La Nef, Sylvie Delorme et la danseuse de flamenco Sonia Del Rio.

L’église du Très-Saint-Nom-de-Jésus offrira en soirée neuf grands concerts, entre autres la première nord-américaine du spectacle «Mysteria Apocalypsis» de l’ensemble Organum. Sept de ces concerts seront précédés de «rencontres-conférences» avec des interprètes et avec des musicologues et musiciens spécialisés dans certains secteurs de la musique.

Grâce au volet spécialement conçu pour la famille, les jeunes pourront s’initier aux musiques médiévales et amérindiennes dans le très beau cadre de la Maison de l’arbre du Jardin botanique. De plus, un véritable match d’improvisation à l’orgue saura en faire sourire plus d’un en permettant de découvrir un art vivant et en pleine renaissance au Québec. Quatre cours de maître sont également prévus pour les étudiants avancés des universités et conservatoires de Montréal. Bon festival!

Il est à noter que la grande majorité des événements sont gratuits. L’entrée aux concerts en soirée est de 10 $ et on peut réserver des billets par téléphone en composant le (514) 899-0644.


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(c) La Scena Musicale 2002