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La Scena Musicale - Vol. 21, No. 5 février 2016

La Messe glagolitique de Janáček

Par Caroline Rodgers / 1 février 2016

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JanacekLe 29 mars prochain, Yannick Nézet-Séguin dirigera pour la première fois l’Orchestre Métropolitain dans la Messe glagolitique de Leoš Janáček, une œuvre aussi impressionnante que rarement jouée chez nous, dans le cadre de son concert Monuments slaves. Pour l’occasion, le chef d’orchestre a eu l’amabilité de répondre à quelques questions de La Scena Musicale.

 « Je n’ai jamais dirigé la Messe glagolitique, dit Yannick Nézet-Séguin. J’ai donc très hâte de la faire pour la première fois avec mon chœur et mon orchestre montréalais. Ce sera sans aucun doute un grand événement dans notre saison musicale ici, il y a très longtemps que je rêve de diriger cette œuvre. »

Grand événement, donc, non seulement en raison de l’intérêt et de l’ampleur de l’œuvre, mais aussi de sa rareté. Des recherches effectuées dans les archives des journaux montréalais nous indiquent que la Messe glagolitique a été jouée à la salle Wilfrid-Pelletier en 1991 par l’Orchestre symphonique de Montréal sous la direction de Charles Dutoit et que l’OSM enregistrait l’œuvre quelques jours plus tard avec Decca/London. Nous n’avons pas pu retracer d’autres présentations de l’œuvre en public à Montréal.

La Messe glagolitique a été composée en 1926 et sa première a eu lieu le 5 décembre 1927 à Brno, seconde plus grande ville de la République tchèque, sous la direction du chef Jaroslav Kvapil. Le texte est rédigé en vieux-slave, langue ancêtre du bulgare et du macédonien actuel, qui s’écrit avec l’alphabet glagolitique. Cet alphabet, le plus ancien des alphabets slaves, date du IXe siècle.

À l’époque de sa composition, Leoš Janáček avait donc 72 ans.

« Il s’agit d’une des dernières œuvres de Janáček, dit Yannick Nézet-Séguin. Cela représente le pinacle de sa vie de compositeur et de son rapport au verbe chanté. Janáček a toujours été obsédé par la mise en musique du texte d’une manière propre à la musicalité de la langue tchèque, et cette œuvre en est le sommet. »

Séparée en huit parties, l’œuvre dure une quarantaine de minutes. Outre la Messe glagolitique, la Symphonie no 6 de Dvořák sera au programme.

« Les compositeurs d’Europe centrale étaient particulièrement attachés à rendre le folklore de leur pays en musique, ajoute le chef d’orchestre. Dvořák bien sûr est influencé par Brahms, mais le rythme propre à sa musique et les mélodies slaves qui s’y retrouvent sont assez uniques, de même que chez Smetana et, dans le cas qui nous occupe, Janáček. Celui-ci est aussi obsédé par le rythme, et il s’agit d’une musique plus directe, plus colorée et plus rugueuse que celle des compositeurs germaniques de l’époque. »

L’Orchestre Métropolitain et le Chœur Métropolitain ont fait appel à quatre solistes : la soprano finlandaise Camilla Nylund, la mezzo québécoise Julie Boulianne, le ténor canadien David Pomeroy et le baryton-basse britannique Andrew Foster-Williams.


Monuments slaves,le  25 mars, 19h30, Maison symphonique. www.orchestremetropolitain.com


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