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La Scena Musicale - Vol. 21, No. 3 novembre 2015

L’École de musique Schulich a dix ans

Par Crystal Chan / 1 novembre 2015

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Schulich

En 2005, grâce à une injection d’argent frais, la faculté de musique de l’Université McGill s’est dotée d’un nouveau bâtiment et d’un nouveau nom. Depuis cette lancée victorieuse, une décennie s’est écoulée. En voici les faits saillants.

Commençons par les nombreuses nouvelles recrues, parmi lesquelles Stéphane Lemelin, nouveau directeur du département d’interprétation qui a quitté son poste de directeur du département de musique de l’Université d’Ottawa, et Guillaume Bourgogne pour qui l’on a créé le poste de professeur à temps plein responsable de l’Ensemble de musique contemporaine. « Je ne connais aucune autre école aussi privilégiée, confie le doyen Sean Ferguson. Selon moi, la force d’une école n’a d’égale que celle des personnes qui la composent. Lorsque je suis arrivé ici, un de mes objectifs était de véritablement renouveler le corps professoral du département d’interprétation. »

Comme le souligne M. Lemelin, l’École de musique Schulich est vraisemblablement le seul endroit sur le campus où chaque étudiant bénéficie dès son arrivée d’un programme de mentorat individualisé. « Rares sont les écoles de musique dans le monde qui offrent une gamme aussi vaste d’activités et de possibilités : bourses d’études, technologie de pointe, enregistrement, interprétation », ajoute-t-il.

Autre coup spectaculaire, une subvention pour la recherche de 10,9 millions de dollars au CIRMMT (Centre interdisciplinaire de recherche en musique, médias et technologie) permettra au personnel et aux étudiants de faire avancer la «  recherche en interprétation » et de financer l’achèvement de la salle multimédia. Lorsque M.Ferguson a entamé son mandat de doyen en 2011, il a souligné l’importance des échanges interdépartementaux lors d’une entrevue à La Scena Musicale. « Quoi de mieux pour illustrer mon objectif de créer des liens entre les différentes disciplines de l’école, soutient-il aujourd’hui, que de recevoir une telle subvention pour un centre de recherche sur l’interprétation ? »

Et que dire du rôle du mécénat dans les succès de l’école – le genre de soutien qui lui a d’ailleurs donné son nom, puisqu’elle a été rebaptisée École Schulich. « Le don de M. Schulich a été affecté à un certain nombre de secteurs, dont deux particulièrement importants, notamment les bourses d’études. Depuis dix ans, nous avons des étudiants qui peuvent maintenant se dire boursiers Schulich, affirme M.Ferguson. Le gouvernement du Québec a mis à notre disposition les fonds nécessaires au fonctionnement de base de la faculté de musique, mais loin d’être une simple faculté, nous sommes l’une des plus réputées au monde. Depuis mon arrivée, nous subissons chaque année des compressions budgétaires. Pour offrir une expérience aussi enrichissante à nos étudiants, nous avons besoin de mécènes. » L’école a également récemment reçu un don de 7,5 millions de dollars d’Elizabeth Wirth, dont la majeure partie sera encore une fois affectée à des bourses d’études.

« C’est ce qui nous permet d’attirer des étudiants d’aussi grande qualité, ajoute M. Ferguson. Ce qui distingue la faculté de musique des autres, c’est que la qualité de ses étudiants a un impact direct sur leur expérience pédagogique. Dans un cours de physique, si votre voisin a obtenu un F, cela importe peu pour vous. Comme flûtiste, par contre, si vous devez doubler une ligne de hautbois dans une symphonie de Mozart et que le hautboïste se trompe, vous n’apprenez pas à accompagner le hautbois correctement. »

À l’occasion de son 10e anniversaire, l’École de musique Schulich propose une myriade d’événements spéciaux, notamment la création d’un nouveau prix pour l’interprétation vocale, un nouveau festival de musique de chambre en février 2016 et trois nouvelles séries publiques de conférences sur l’interprétation et la recherche. Le principal événement cet automne est le concert à venir de l’Orchestre symphonique de McGill à Koerner Hall à Toronto. Selon M. Ferguson, « jouer dans une salle de concert prestigieuse et apprendre à nuancer son interprétation en fonction de l’acoustique sera pour les étudiants une expérience pédagogique formidable, sans doute déterminante ».

Au cours des dix prochaines années, Sean Ferguson estime que l’école de musique « continuera d’être la meilleure au pays et parmi les meilleures au monde ».

L’orchestre de McGill se produira à Koerner Hall

L’Orchestre symphonique de McGill entame sa tournée de retour en novembre à Koerner Hall à Toronto. La dernière tournée de l’ensemble de 80 étudiants remonte à 1989, lorsqu’il est devenu le premier orchestre d’étudiants canadiens à se produire à Carnegie Hall. Résultat : un enregistrement sélectionné pour un prix Juno.

Ce concert constitue l’un des incontournables de la saison spéciale 2015-2016 de l’École de musique Schulich qui célèbre un 10e anniversaire sous son nouveau nom. L’orchestre interprétera Over Time par le compositeur et lauréat 2015-16 de la série Hommage de la SMCQ John Rea, également professeur à McGill. Cette pièce mathématique utilise un contrepoint complexe superposé à de multiples marches harmoniques et variations de tempo. L’orchestre présentera aussi la dernière grande œuvre orchestrale de Brahms, son double concerto pour violon, violoncelle et orchestre. Les solistes seront deux vedettes et membres du corps enseignant Axel Strauss (violon) et Matt Haimovitz (violoncelle). Le programme se terminera par la 5e Symphonie de Chostakovitch dont les nombreux solos permettront aux étudiants de faire valoir leur talent. Le programme sera d’abord exécuté à Montréal, en plus d’être diffusé sur le Web. « L’Orchestre symphonique de McGill est incroyable en raison du nombre de ses musiciens, affirme le directeur Alexis Hauser. Nos possibilités d’interprétation sont presque illimitées. »

« Chaque année, l’orchestre se renouvelle de 20 ou 30 %, ajoute-t-il. Je dirige le même orchestre depuis les 15 dernières années, mais en réalité il s’agit de plus d’une centaine d’orchestres toujours parfaitement professionnels. Impossible de parler d’ennui ou de surmenage. Lorsque j’assiste à un concert de l’OSM, je vois des anciens élèves partout où mon regard se porte. »

L’Orchestre symphonique de McGill se produit à la salle Pollack de Montréal, le 13 novembre, et à Koerner Hall à Toronto, le 17 novembre. www.mcgill.ca/music/fr

Traduction : Véronique Frenette


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