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La Scena Musicale - Vol. 19, No. 7

Oliver et ses hommes

Par Marc Chénard / 1 juin 2014

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Oliver JonesLe 11 septembre prochain, jour si gravé dans nos mémoires depuis 2001, Oliver Jones marquera ses 80 ans. À un âge où bien des artistes de scène ont fait leurs adieux au monde du spectacle, notre vaillant fils montréalais y va d’une bonne cinquantaine de concerts par an depuis son retour en 2004, après une retraite anticipée. Jones trouva un second souffle après deux décennies de travail soutenu comprenant tournées internationales et productions de disques. Sillonnant désormais la province durant la belle saison, jouant parfois dans le reste du Canada et effectuant d’occasionnelles sorties à l’étranger, il semble n’avoir rien perdu de sa verve pianistique. L’esprit encore alerte, il se garde jeune en ratissant large dans un répertoire de standards de jazz éprouvés, au grand bonheur des amateurs dévoués à la chapelle du jazz traditionnel.

Depuis son retour en ville en 1980, après 17 ans d’exil dans les Caraïbes, cet ancien voisin d’enfance du grand Oscar Peterson a connu une vie musicale bien remplie, maintes fois racontée, incluant une biographie rédigée par une inconditionnelle, Marthe Sansregret – Oliver Jones, l’homme et sa musique. Bien que tout semble avoir été dit à son sujet, il y a toujours d’autres filons à suivre, par exemple, d’avoir le son de cloche de ses accompagnateurs de l’heure, le contrebassiste Éric Lagacé et le batteur Jim Doxas. Ses deux acolytes se sont prêtés au jeu en livrant leurs impressions de leur employeur, tant sur scène qu’en coulisse.

Eric Lagacé

« Au début, j’ai dû m’habituer au fait de plonger directement dans la musique avec lui, c’est-à-dire sans répertoire établi d’avance. Après neuf ans, je reconnais maintenant rapidement un morceau qu’il entame; il fait souvent allusion au thème dans son introduction. J’avais déjà joué avec lui dans années 1990, avec Walli Muhammad à la batterie, je remplaçais Michel Donato et même Charlie Biddles durant la première époque. J’’avais à peine 20 ans quand il m’a vu la première fois, avec Richard Parris et Roland Lavallée et les deux m’ont recommandé. Musicalement, je suis de la vieille école aussi, les standards, les blues, nos approches sont donc très compatibles. Il a un rapport exemplaire avec son public, tant par son charisme que par son jeu, que je qualifierais de velours. Rien ne le rend plus heureux quand il a un bon piano à sa disposition. S’il ne l’est pas, il ne s’en plaint pas trop (c’est moi qui fait ça), mais il limite la durée de la performance. »

Jim Doxas

« Travailler avec Oliver, c’est jouer sans filet de sécurité. On entre en scène, il commence un morceau, on écoute pour déceler le thème et c’est parti. Nous avons rarement répétés ensemble au fil des ans. Je l’ai rencontré pour la première fois quand j’avais huit ans, je ne jouais même pas de batterie. J’avais tâté d’autres instruments, sans trop de conviction, pour y arriver quand j’avais 16 ans. Il m’a entendu dans un orchestre de Danny Christianson dans les années 1990. Un jour, après son retour en scène en 2003-2004, il m’appelle pour me dire qu’il aimerait bien jouer avec moi. Inutile de le dire, j’étais vraiment honoré. Je m’attendais donc à ce que l’on fasse une séance comme cela, mais quelques semaines plus tard il me demande si j’étais prêt à aller en tournée avec lui, quelque chose comme 70 concerts ! J’étais nerveux au début, mais il n’y a rien de stressant avec lui, on apprend vite à se sentir à l’aise et à se laisser aller dans la musique. Il est sans prétentions et toujours reconnaissant envers son public. Il se fait même un devoir de le rencontrer, durant l’entracte ou après coup. Il a un rapport exemplaire avec les auditeurs et ses musiciens. Lui et moi sommes devenus de bons copains, en dépit des quarante et quelques années qui nous séparent.

Oliver Jones en ses propres mots : Trois points tournants

« Ma rencontre avec Jim West et son offre de m’enregistrer pour l’étiquette qu’il créait, Justin-Time records. Je lui dois une fière chandelle dans mon succès personnel. »

« Mon concert avec Oscar Peterson en 2003, organisé par le FIJM. Ce fut une soirée inoubliable, de jouer avec mon idole. »

« Mon premier concert international en 1984, à l’autre bout du monde, en Nouvelle-Zélande. J’ai rencontré mes deux accompagnateurs sur scène juste avant le concert, C’était à Auckland dans une salle de concert de quelque 700 places. »

Oliver Jones Trio en concert cet été
(Prestations québécoises, sauf autrement indiquées)

Juin
• le 2 : Concours international de piano de Montréal (+ invité, Daniel Clarke Bouchard)
• le 22 : Saint-Armand
• le 27 et 28 : Jazz Bistro (Toronto)

Juillet
• le 5 : avec invités, Josée Aidans (violon), Ranee Lee (voix) et Daniel Clarke Bouchard, FIJM
• le 12 : Domaine Forget (Saint-Irénée) – Soirée hommage avec invités spéciaux. Avec participation spéciale de Joe Lovano (en première !). domaineforget.com
• le 15 : Musique et autres mondes (Ottawa, Ont.)
• le 19 : Church Restaurant (Stratford, Ont.) • le 25 : Festival des Arts d’Orford

Août
• le 2 : Westben Arts Festival (Campbellford, Ont.)
• le 3 : performance et cours de maître, duo avec Éric Lagacé (CAMMAC)


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(c) La Scena Musicale