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La Scena Musicale - Vol. 19, No. 2 octobre 2013

Concours Reine Élisabeth : Boris Giltburg

Par Emilie White / 1 octobre 2013

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Boris GiltburgDeux secondes et demie. « Cela m’a semblé une éternité », raconte Boris Giltburg, premier lauréat du Concours Reine Élisabeth consacré cette année au piano.

Lors de la demi-finale, le pianiste israélo-russe de 28 ans a eu un trou de mémoire durant son interprétation du premier mouvement d’un concerto de Mozart. Il a souhaité disparaître de la scène et pourtant, il a continué. « Vous devez vous battre et ne pas abandonner. Même lorsque vous croyez n’avoir aucune chance, vous devez continuer. »

Au cours de ces deux secondes et demie, la désolation s’est installée en lui. « Ce sentiment de désespoir est horrible, confie-t-il. Ces moments sont pénibles…Vous devez vraiment tout faire pour éviter que cela ne vous atteigne, vous devez aller de l’avant malgré tout et donner votre 110%. Voilà ! Il n’y a rien d’autre à faire. »

Ce moment d’égarement n’a pas paru puisque Giltburg a continué à jouer brillamment et a été sélectionné pour la finale.

Pour le pianiste, le fait d’avoir remporté ce concours est l’affirmation de son authenticité. L’année à venir sera certes chargée, avec plus de 80 concerts, mais le lauréat s’estime satisfait d’accomplir sa mission. 

Il a obtenu la deuxième place lors d’un précédent concours, le concours international de piano Arthur Rubinstein, et il dit avoir pris bonne note de la critique : « Je n’avais pas assez de liberté, d’expression personnelle et au cours des deux années qui ont suivi le Rubinstein, je me suis appliqué consciencieusement à améliorer ces aspects. »

Aussi, durant ce concours, Giltburg a réussi à transmettre le feu sacré à l’auditoire. « C’était une sorte de confirmation de la mission que j’avais choisie ces deux dernières années. J’ai remporté à la fois le prix du public et celui du jury; cela a été une double confirmation. »

Sa page Facebook et son blogue « Music for all » témoignent de son désir de communiquer avec l’auditoire. Dans le blogue, il propose à ses admirateurs un guide musical et y partage ses découvertes sur l’histoire de la musique, mettant ainsi à profit son intelligence artistique.

Une grande détermination, une attitude de vaillant combattant et un brin de bonne fortune : voilà la formule gagnante de Giltburg. Il est d’avis que le choix de son répertoire et le jury ont joué un rôle important. « Vous devez donner le meilleur de vous-même et même dépasser votre meilleure prestation. Il faut aussi une certaine dose de chance. Puis voilà que ça arrive. »

Giltburg a commencé ses études de piano avec sa mère qui insistait pour qu’il joue du piano plutôt que du violon. Puis, dès l’âge de 11 ans, il étudie auprès de Arie Vardi. Sous sa supervision, il obtient une maîtrise en musique en 2007 à l’école de musique Buchmann-Mehta de l’université de Tel Aviv.

Aux dires de Giltburg, son triomphe réside dans l’authenticité. « Le seul conseil que je puisse donner pour remporter un concours, c’est être soi-même. » L’intention d’être authentique a certainement contribué à l’intensité vibrante de ses interprétations : un choix reconnu tant par le public que par le jury.

Traduction : Lina Scarpellini


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