Naxos : de « étiquette économique » à leader mondial Par Catherine Hine
/ 1 novembre 2012
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Écrit par Nicolas Soames, le fondateur de Naxos Audiobooks, pour le 25e anniversaire de l’étiquette, The Story of Naxos est le premier récit écrit de l’évolution de cette entreprise qui, de marque économique, est devenue un joueur majeur dans le monde de l’enregistrement et de la collection de musique classique.
Naxos nait à Hong Kong en 1987, au moment où une révolution fait rage dans l’industrie de l’enregistrement, le disque vinyle laissant sa place au disque compact et à l’ère numérique. De plus, les grands du milieu (DG, Philips, Decca, EMI, RCA, CBS) et leurs vedettes, qu’elles soient chefs d’orchestre ou solistes, sont forcés de reculer, alors que les étiquettes indépendantes gagnent du terrain grâce à leurs cd économiques. Ces derniers rendent la musique classique accessible à un plus vaste public et offrent une façon de remplacer les vieux disques vinyles à un moindre coût. Apparaissent Klaus Heymann et Naxos.
Homme d’affaires allemand passionné de musique, Heymann s’installe à Hong Kong dans les années 1970 et commence à distribuer dans le domaine de la haute-fidélité et dans l’industrie de la musique. Il sait reconnaître les promesses d’avenir d’une étiquette économique et fonde Budget Classics, HK et Marco Polo, puis, presque accidentellement, Naxos. Face aux autres étiquettes, Naxos est toujours avant-gardiste quand il s’agit de prédire l’avenir de l’industrie de la musique. Avec l’aide de quelques musiciens, producteurs et ingénieurs dévoués, Heymann a su façonner un véritable joyau. Maintenant octogénaire, il ne laisse personne toucher à son œuvre et supervise encore chaque décision de l’entreprise.
Le livre est écrit dans un style simple et clair. Soames a de toute évidence effectué une recherche approfondie, fournissant un nombre important de commentaires recueillis auprès de Heymann lui-même, mais aussi d’artistes, de chefs d’orchestre et de compositeurs. On y retrouve aussi l’équivalent d’une douzaine de pages d’extraits et de photos tirés du catalogue Naxos, qui agrémentent le texte. L’ouvrage est instructif d’un bout à l’autre et propose de courtes biographies de plusieurs artistes, chefs d’orchestres et compositeurs étroitement liés à Naxos. Il met l’accent sur l’importance (et les difficultés) de toujours être à l’affut des changements rapides en technologie ou dans les méthodes de distribution, citant des exemples recueillis aux quatre coins du globe. The Story of Naxos se termine avec Heymann et sa vision de l’avenir de l’industrie du disque.
Étonnamment, il croit qu’elle aura peu changé dans dix ans, quoique l’on puisse s’attendre à avoir accès à plus de ressources en ligne. Un appendice exhaustif énumère les prix récoltés par l’étiquette et un index détaillé complète les quelques dernières pages.
Le livre possède tout de même ses imperfections : dans la section dédiée aux biographies d’artistes, l’hommage à Naxos est en quelque sorte excessif, comme si l’auteur se sentait obligé de justifier le succès stupéfiant de l’étiquette. Pourtant, les chiffres parlent d’eux-mêmes, le parcours fantastique de Heymann parle de lui-même. Les acclamations de quelques artistes auraient ajouté de la couleur. Par contre, les louanges de tous les artistes, compositeurs et chefs d’orchestre ne font qu’alourdir cette section. De plus, le livre s’affadit vers la fin; les commentaires de Heymann disparaissent et le lecteur est bombardé de titres et de noms, très difficiles à absorber.
Cependant, le livre est unique en son genre. The Story of Naxos est un ouvrage de référence très utile, grâce à la compréhension de l’auteur de l’histoire de cette étiquette et au récit détaillé qu’il en a fait. Une lecture assez courte et concise qui vaut la peine, autant pour le vétéran que pour le novice.
www.naxos.com/feature/The_Story_of_Naxos.asp
L'histoire en bref ...
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1987 |
Naxos naît tout à fait accidentellement : Klaus Heymann, qui a obtenu trente bandes maîtresses dans une transaction qui, par la suite, n’a pas fonctionné comme prévu, choisit de les vendre à perte. Il ne le regrettera jamais. |
1990 |
Après une série de petites et de grandes réalisations, Heymann enregistre le premier opéra de Naxos, Così fan tutte. Comme les opéras à petit prix n’existent pas à l’époque, les enregistrements se vendent comme des petits pains. |
1990 |
Edward Greenfield, un des principaux critiques anglais, publie un article important dans le Guardian vantant les réalisations de Naxos, ce qui entraîne un torrent d’articles élogieux. |
1991-1992 |
Alors que Naxos lutte pour trouver des distributeurs, le « mur blanc » Naxosfait son apparition. Les détaillants, ne voulant pas mélanger les produits de Naxos avec les « bons » enregistrements, ont fini par les grouper à l’arrière des présentoirs, ce qui eut pour effet de les rendre encore plus visibles ! |
1994 |
Début de Naxos AudioBooks, qui gagne tout de suite des prix, acquiert une glorieuse réputation et offre une ressource précieuse pour des projets éducatifs. |
1995 |
Mise sur pied de K&A, avec ses installations permanentes d’enregistrement, de montage et de mastérisation, permettant à l’entreprise de ne plus avoir à dépendre de pigistes. |
1995 |
Le premier site web de Naxos, sur lequel des prébandes-annonces sont présentées, est créé. |
1997 |
Naxos commence à vendre sa musique sous licence, lui permettant de se développer en maison de production de disques et ainsi créer des revenus servant à réaliser des projets plus importants. |
2000 |
Naxos commence à distribuer des DVD. La maison est maintenant le plus important distributeur de DVD classiques au monde. |
2002 |
Heymann lance la Naxos Music Library (NML), un service offert sur abonnement, qui permet aux membres d’avoir accès au répertoire en ligne de Naxos. |
2007 |
Lancement de ClassicsOnline qui vend des téléchargements sur bande mp3, une alternative à l’utilisation de la NML. |
2012 |
Début d’une encyclopédie musicale en ligne. |
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