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La Scena Musicale - Vol. 17, No. 5 février 2012

120e anniversaire du Ladies’ Morning Musical Club

Par Hélène Boucher / 1 février 2012

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LMMC

C’était en 1892, à Montréal : le Ladies’ Morning Musical Club voyait le jour. Mary Bell et sept autres musiciennes étaient alors loin de se douter qu’elles fondaient la toute première société culturelle au pays ! Avec leur élan avant-gardiste, au gré de l’histoire et des crises mondiales, les piliers de ce club, encore bien ancré dans la vie culturelle montréalaise, ont su garder le cap pendant 120 ans.

Au-delà de ses pages d’histoire mémorables, le LMMC a toujours porté la marque du prestige et de l’excellence en matière musicale. « C’est ce que nous avons toujours valorisé dans l’élaboration de nos programmations ininterrompues depuis 1892 », explique Constance V. Pathy, présidente du LMMC depuis 25 ans, en prenant soin de féliciter son comité pour les idées de programmation. « Nous ne sommes plus seulement un club musical féminin anglophone, mais bien une société bilingue, ouverte à tous et sensible aux courants contemporains ».

Il est vrai que l’idée première des fondatrices, un groupe de musiciennes anglophones pratiquant leur art en toute simplicité, a porté ses fruits depuis la fondation du club. Année après année, le LMMC s’est tourné vers les artistes de l’heure, de quelque origine qu’ils soient, plusieurs en étant à leurs débuts en sol nord-américain tels que le baryton français Gérard Souzay dans les années 1940. C’est à partir de cette époque que le club accueille des musiciens d’envergure, des légendes comme Glenn Gould, Vladimir Horowitz, Arthur Rubinstein ou encore Yo-Yo Ma. Parallèlement, le LMMC a toujours accordé une place à la relève en lui offrant une première scène.

Toutes ses activités se déroulent, depuis sa fondation, grâce au seul soutien financier du public et au dévouement de ses bénévoles, incluant Pathy. « Notre club a su conserver sa tradition d’excellence sans aucune autre aide financière que celle de son fidèle auditoire, ajoute Mme Pathy. Et nous sommes particulièrement fiers du prix abordable de nos abonnements et de nos billets, qui n’ont pas changé depuis quatre ans. »

Après plusieurs années en des salles et à des horaires différents, le LMMC adopté une formule gagnante en se fixant à la salle Pollack de l’Université McGill, dont les 600 places trouvent souvent preneur longtemps d’avance. « L’acoustique et le service sont remarquables, et McGill permet à notre comité de veiller lui aussi à l’accueil des spectateurs, ce qui nous épargne des frais, précise Pathy. Lorsque Pro Musica a déplacé ses concerts aux lundis soir, nous avons déplacé les nôtres aux dimanches après-midi. »

La 120e saison du LMMC réserve à son auditoire dix concerts dignes d’un anniversaire historique. La saison fut amorcée en septembre avec le Tokyo String Quartet, suivi du Trio Pasquier, de la pianiste chinoise Yuja Wang, pour qui il s’agissait d’une première au Québec, du Miró Quartet,  et de la mezzo-soprano d’origine néerlandaise Christianne Stotijn. Leur prochain concert met en vedette Antoine Tamestit, le 12 février (voir le profil de l’artiste en couverture de ce numéro).

Conserver cet élan d’avant-gardisme insufflé par les huit fondatrices du LMMC tout en poursuivant la tradition d’excellence du club, cela fait partie des aspirations de Mme Pathy, récipiendaire du Prix Ramon John Hnatyshyn pour le bénévolat dans les arts de la scène en 2004 ainsi que chevalier de l’Ordre national du Québec. La saison 2011-2012 du LMMC bat son plein jusqu’au 6 mai prochain.

www.lmmc.ca


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(c) La Scena Musicale 2002