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C’est le 2 novembre dernier que
fut dévoilé le second album du tandem de virtuoses trifluviens composé
du violoniste Antoine Bareil et du violoncelliste Sébastien Lépine.
Avec Works for violin and cello based on old folk melodies, disponible
dès janvier 2012 sous étiquette XXI-21, le duo reprend des airs issus
du courant folklorique ayant guidé des compositeurs contemporains tels
que Bartók, Dvo*ák,
Smetana ou encore Stravinski, dans leur transposition de la culture
populaire au monde classique.
Bareil et Lépine, virtuoses
délirants
On reconnaît la griffe Bareil-Lépine à leur plaisir contagieux
de jouer sur scène, à s*amuser au rythme de leurs fameuses «cordes
en délire », un concert qui a laissé sa trace au Québec et en Italie,
en 2008. Cent vingt représentations avec une même approche scénique
: jouer en symbiose, sous l’impulsion du plaisir et de l’amusement.
Et la recette a bon goût auprès d’un public diversifié, néophyte
ou mélomane. Et de la critique qui avait reconnu en leur premier album,
Works for violin & cello, les éléments dignes du Prix Opus
dans la catégorie disque de l’année.
Le tandem né en 2006 s’est formé
autour d’une conception commune de la musique et de l’exécution,
autour aussi d’œuvres sortant des chemins battus. « Il est essentiel
pour nous de trouver et adapter des répertoires pour amener le public
là où il n’irait pas autrement », dit Antoine Bareil. Ce public
a pris goût à s’amuser lors des performances de Bareil et Lépine,
à recevoir des informations complémentaires sur les compositions.
Le « délire de leurs cordes », cet élan de non-conformisme, s’exprime
aussi par un contact étroit avec l’auditoire.
Hommage au 20e
siècle
La symbiose du duo violon-violoncelle tient aussi à leur affection
pour le répertoire du 20e siècle. Une époque musicale
qui s’est amenée à eux par la force des choses, comme le reconnaît
le violoniste Antoine Bareil : « Nous devons trouver des compositions
laissant une place égale au violon et au violoncelle. Cela nous éloignait
donc des œuvres de Beethoven et Mozart. Le 20e siècle rejoint
la sonorité recherchée. » C’est d’ailleurs autour de la sonate
de Ravel pour violon et violoncelle de 1920, dédiée à Debussy, que
les musiciens ont forgé leur premier projet.
Remonter au folklore musical des
peoples
Le concept du deuxième album a pris forme lors de la dernière
tournée canadienne de Bareil et Lépine. « Avec notre concert Cordes
en délires, nous avons ressenti chez le public une sensibilité
pour les mélodies à caractère folklorique. Cette musique puise sans
doute dans l’émotion à la base du sentiment d’appartenance d’une
collectivité », explique Bareil. C’est en partant de cette piste
d’exploration que les compositions se sont articulées. La recherche
a porté fruit, ouvrant sur des horizons musicaux diversifiés. L’album
se décline autour des œuvres du Belge Joseph Jongen (1873-1953), du
Norvégien Johan Halvorsen (1864-1935), de l’Allemand Helmut Lipsky,
de l’Américain Mark O’Connor et de Béla Bartók et ses Mélodies
traditionnelles hongroises pour violon et violoncelle. La démarche
entreprise par ce dernier entre 1905 et 1908 a grandement inspiré le
tandem dans son travail de recherche. « Bartók a fait le tour de la
Hongrie pour recueillir les chants et mélodies de son pays auprès
des paysans. La tradition orale a joué un rôle majeur dans son travail
de composition », soutient le duo.
Voyage musical à la rencontre de
folklores musicaux d’ailleurs, Works for violin and cello based
on old folk melodies se veut un ensemble harmonieux, comme en témoigne
Antoine Bareil : « Des notes teintées du patrimoine musical américain
et irlandais s’en dégagent. On y retrouve aussi des touches héritées
des peuples des nombreuses vagues d’immigration du vingtième siècle.
» Transférer des musiques traditionnelles d’un autre siècle n’apparaît
pas comme un défi pour le duo. Les deux musiciens voient dans leur
jeu unique, dans leur façon d’aborder les œuvres, un moyen facile
de rejoindre les mélomanes de tous âges. La musique sera toujours
« cette belle échappatoire, ce dernier refuge pour tout arrêter,
faire le point et rêver », affirme le violoniste-compositeur. L’album
comprend l’une de ses œuvres écrite en 2009, Variations sur
« Mon Merle. »
La production de Cordes en délire
avait raflé le prix des Arts de la scène Louis-Philippe-Poisson. La
série de concerts s’échelonne jusqu’en 2012. Les délirants virtuoses
se prépareront alors à présenter au Canada et éventuellement en
Europe leur nouveau spectacle, un concept scénique toujours sous l’impulsion
du plaisir qui a fait leur griffe. Le duo réserve toutefois des surprises
sur le plan visuel, en conservant cette proximité avec le public. Les
musiciens se réjouissent de pouvoir exprimer leur talent avec des instruments
exceptionnels, un violon Vuillaume de 1800 et un violoncelle Stradivarius
de 1699. Un second prix Opus pour le duo ? Un souhait qui leur est cher.
Mais tant que le plaisir les propulsera, le duo nagera en plein bonheur.
Comme CD Découverte de décembre/janvier,
La Scena Musicale et Disques XXI-21 présent un disque d’Antoine
Bareil et Sébastien Lépine qui interprètent des œuvres pour duo
violon et violoncelle. Le CD Découverte est offert gratuitement à
nos abonnés, mais vous pouvez nous contacter pour l’acheter.
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