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La Scena Musicale - Vol. 16, No. 8

Critiques // Reviews

May 2, 2011

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Critiques / Reviewers

RB: René Bricault, FC: Frédéric Cardin, NB: Normand Babin, EC: Éric Champagne, JKS: Joseph K. So, AL: Alexandre Lazaridès, WSH: Stephen Habington, LR: Lucie Renaud

A Lesson in Love
Kate Royal, soprano; Malcom Martineau, piano
EMI 9 48536 2 (65 min 2 s)

This new disc with its provocative title is a perfect example of the intelligent and creative programming typical of the best British singers. In a “song cycle” of 28 short songs drawn from 18 composers ranging from one to three minutes, it tells the story of a young girl’s first experience of love. Many of the songs are well known, for example Schumann’s Myrthen Op. 25 and Schubert’s famous “Gretchen am Spinnrade” and “Rastlöse Liebe.” The cycle is divided into four sections: Waiting, The Meeting, The Wedding and Betrayal. Sadly it’s ultimately a downbeat cycle, as marital bliss turns to infidelity, the last song a repeat of the first, Bolcom’s “Waitin”, as our heroine is starting the search for true love once again. Royal sings with a wide range of vocal colours, showing uncommon insight into the sometimes rather convoluted texts. She captures the emotional highs and lows wonderfully—the yearning of a young girl, the ecstasy of first love, anger and fury at the betrayal, and the final resignation of love lost as our heroine moves on. She sings beautifully, except for moments of climax when the voice shows some strain. A truly marvelous collaborative pianist, Malcolm Martineau, offers the most attentive and solid support for the singer. The recorded sound is pristine. There is a very short essay by Royal explaining the rationale for the disc and notes on the songs by Richard Stokes. This is one of the most satisfying of song recitals in recent memory. JKS

Bach : Œuvres célèbres au clavecin-pédalier
Luc Beauséjour, clavecin-pédalier
Analekta AN29970 (62 min)

Certes, Luc Beauséjour nous offre tout un cadeau avec cette lecture inspirée d’un répertoire mythique, mais c’est surtout le facteur Yves Beaupré qu’il faut féliciter ici. Peu connu, peu construit, le clavecin-pédalier souffre d’une injustice historique que ces deux Québécois tentent à juste titre de réparer. C’est un instrument tout à fait extraordinaire, au timbre extrêmement riche et au registre rivalisant avec l’orgue. D’où l’idée d’interpréter chorals, sonates en trio et fugues pour orgue directement au clavecin. La clarté du doigté et le sens de l’Affekt propres à Beauséjour nous font instantanément oublier la puissance des tuyaux, les œuvres semblent écrites expressément pour l’instrument. En lice ipso facto pour le disque québécois de l’année, rien de moins. RB

Duos de l’entre-deux-guerres : Ravel, Martinů, Schulhoff, Honegger
Olivier Thouin, violon; Yegor Dyachkov, violoncelle
Analekta AN 2 9971 (66 min 53 s)

Le répertoire choisi dresse un portrait fort intéressant d’une certaine création musicale européenne des années 1920-1930. On passe de la Sonate pour violon et violoncelle de Ravel (créée en 1920) à la Sonatine pour violon et violoncelle d’Arthur Honegger (composée en 1932). Entre les deux, le Duo no 1 pour violon et violoncelle de Bohuslav Martinů et le Duo (tout court) d’Edwin Schulhoff, artiste « dégénéré » mort dans les camps d’extermination nazis. Des quatre au programme, Ravel est de loin le plus célèbre, les autres réussissant occasionnellement à se glisser dans les programmations musicales en concert. C’est probablement pour cette raison que le disque demeure encore aujourd’hui une si formidable plateforme de découvertes. Le langage de toutes les œuvres est sensiblement le même, un modernisme teinté d’austérité et de mélancolie, mais accessible et communicatif. Ravel est évocateur, Martinů est à la fois sévère et espiègle (chacun des deux mouvements de son Duo représentant l’un ou l’autre de ces contrastes), Schulhoff est le plus amer et Honegger est tantôt sérieux, tantôt badin, tantôt pastoral. Olivier Thouin et Yegor Dyachkov forment un duo équilibré qui traduit bien l’essence de cette musique sérieuse et réfléchie que plusieurs mélomanes découvriront avec plaisir. FC

George Antheil: Sonatas for Violin and Piano
Mark Fewer, violon; John Novacek, piano
Azica ACD-71263 (65 min 01 s)

L’originalité mi-savante, mi-intuitive du compositeur iconoclaste américain George Antheil (1900-1959) n’a jamais réussi à se transformer en parangon de la musique américaine, bien qu’elle soit devenue une véritable référence d’une certaine créativité anticonformiste étatsunienne, et ce, dans un milieu plutôt restreint de la musique contemporaine de ce pays. La maison Azica nous présente ici quatre sonates pour violon de ce compositeur hors normes. La musique d’Antheil est une action constante de recherche et d’exploration. La Sonate no 2, par exemple, donne l’impression que l’instrument est joué par un débutant, ce qui est voulu. Cela n’est pas le fait des dissonances ou d’une méthode de jeu par quarts de ton. Non, il s’agit véritablement d’un violon qui sonne faux. C’est peut-être là la seule œuvre de ce genre dans le répertoire. Les autres sonates sur le disque témoignent elles aussi de la volonté d’Antheil de briser les paradigmes habituels de la mélodie et du rythme (contrastes éclatants, rythmes hachurés). Bien que tout cela, et surtout la façon d’Antheil de traiter ces idées, semble un peu naïf à nos oreilles, le document est néanmoins précieux pour compléter notre compréhension de l’évolution musicale moderne et contemporaine. FC

Harry Somers: Live from Toronto, Orchestral works
Toronto Symphony Orchestra/ Jukka-Pekka Saraste &Victor Feldbrill; Robert
Silverman, piano; Esprit Orchestra/Alex Pauk
Centredisques CMCCD 15911 (71 min 5 sec)

Cette nouvelle parution de la série A Window on Somers de l'étiquette Centredisque propose trois œuvres orchestrales enregistrées devant public à Toronto. D'emblée, la révélation de ce disque est le Concerto pour piano no 2, une véritable symphonie pour piano et orchestre de 47 minutes, en quatre mouvements. Composé en 1956, ce concerto surprend par son inspiration riche et son lyrisme puissant. Original dans son organisation formelle, l’œuvre comporte une variété de langages (néotonal, atonalité libre ou plus structurée, etc) qui reflète bien les préoccupations du compositeur torontois. Un document sonore inouï tant pour la qualité de l'interprétation que pour la découverte de cette musique fabuleuse. Au concerto s’ajoutent deux œuvres orchestrales d'intérêt divers. Stereophony (1963) relève de la production expérimentale de Somers, alors qu'il s'intéresse à la notion de spatialisation du son. La prise de son est peut-être trop large pour bien reproduire les visées du compositeur, mais sa pièce n'en demeure pas moins intéressante. Finalement, Those Silent, Awe-Filled Spaces (1978), inspiré par les peintures d'Emily Carr, nous fait entendre un univers sonore onirique. Ne serait-ce que pour le concerto, ce CD est un incontournable pour explorer la musique de Somers. EC

Haydn : Sonates pour piano, vol. 2
Jean-Efflam Bavouzet, piano
Chandos CHAN 10688 (68 min 29 s)

Ce deuxième volume de l’intégrale – ou serait-ce une anthologie ? – des Sonates pour piano de Haydn débute par une composition, la 48e en do majeur, d’une simplicité faussement ingénue, que Bavouzet réussit à hisser au rang de grande œuvre, toute pleine de surprises. Il en va de même pour les quatre sonates suivantes enregistrées ici. On pense au legs de Brendel dans le même répertoire, quatre CD d’un maître du clavier qui n’ont pas pris une ride (Philips, 1986). Vingt-cinq ans plus tard, le pianiste français ne démérite pas et se joue finement des pièges techniques et musicaux de ces œuvres (sur un superbe Yamaha de la série CF). L’auditeur est constamment ébloui par l’alliance raffinée de virtuosité et de sensibilité musicale. Les ornementations toujours discrètes, inattendues comme une improvisation, font dresser l’oreille dans les reprises et relancent sans cesse l’intérêt. Pour égaler son grand prédécesseur, Bavouzet aurait pu cependant creuser davantage les mouvements lents et s’abandonner au vertige de certains prestos fous, simples détails en regard du résultat final, tout à fait convaincant. AL

Mahler: Symphonies Nos 1-10
Vocal soloists; Schweizer Kammerchor; Zürcher Sängerknaben; WDR Rundfunkchor Köln; Kinderchor Kaltbrunn; Tonhalle-Orchester Zürich/David Zinman
RCA Red Seal 88697 72723-2 (15 Hybrid SACD – 794 min 24 s/DVD 80 min)

To record a complete Mahler symphony cycle once required a decade or more. The sessions for this set began in 2006 and concluded last year. RCA chose the super audio format, playable on conventional CD decks, and launched the cycle with Swiss precision in 2007. The performances reached collectors in sequence, at mid-price and in short order. The appearance of this lavish—but bargain-priced—boxed set follows the last individual release by only a few months. Happily, the highest production values have been maintained. A consolidated booklet contains splendid essays on each work by Thomas Meyer, complete sung texts with English translation, and even a roster of the players. The striking cover art for the individual albums is retained: details from art nouveau paintings by Swiss artist Augusto Giacometti, a contemporary of the composer. Even the slip covers are of high quality, with double-disc symphonies housed securely together in bi-folds. No wonder that multiple sponsors are listed, including Mercedes-Benz. This is champagne fare on a beer budget.

David Zinman and the Tonhalle Orchestra won international renown with a series of recordings for Arte Nova. Their Beethoven symphony cycle was a million-seller. A Schumann cycle and the orchestral works of Richard Strauss were also lionized by critics. During the past four years or so, Zinman and company have alerted us that the Tonhalle is also a world-class Mahler orchestra. Zinman’s methods are revealed in the accompanying film documentary on the preparation and performance of the Sixth Symphony. Going Against Fate by Viviane Blumenschein is remarkably candid in presenting an orchestra in rehearsal and on the concert platform. Musicians are encouraged to express their feelings about the music. And except when he is belting out Tom Lehrer’s satirical song, “Alma” (yes, that Alma), Zinman is a model of decorum and humility.

As the discs came along one by one, the reception was generally warm with a bit of sniping from critics on the flanks. After hearing the complete contents of the box, however, let me aver that here is a rare example of the whole exceeding the sum of its parts. The performances are excellent and the audio quality is of the highest standard. Zinman is scrupulous in observing Mahler’s markings and the players respond magnificently to his requirements. The project also attracted superbly prepared choruses and a first-class group of vocal soloists, including Juliane Banse, Anna Larsson, Birgit Remmert, Luba Organisova, Melanie Diener, Lisa Larsson, Yvonne Naef, Anthony Dean Griffey, Stephen Powell, Askar Abdrazakov, and Alfred Muff. The overall experience is rather like joining a legion to undertake an heroic journey. The journey’s end, however, feels abrupt. Zinman elects to use the completion of the Tenth Symphony by the American Clinton Carpenter rather than his normal choice of Deryck Cooke’s performance version. Of all the adaptations that have appeared, Carpenter’s is the most interventionist. Although worth hearing, to this listener it falls short of Cooke’s achievement.

Long after the Mahler consecutive anniversary years have passed, this symphony cycle will be played and replayed as one of the greatest issues of the period. WSH

Mozart: Piano Concertos 22 & 25
David Fray, piano
Philharmonia Orchestra/Jaap Van Zweden
Virgin Classics 50999 641964 0 4

Son interprétation de la Sonate de Liszt (reprise sous étiquette ATMA Classique) et sa grande maturité avait séduit le jury du Concours Musical International de Montréal en 2004, qui lui avait décerné alors un deuxième prix. Ceux qui ont suivi sa carrière ont rapidement pu constater que la reconnaissance était méritée, le pianiste démontrant certes une technique irréprochable, mais surtout une réelle personnalité – non dénuée de certains tics au concert. En ont témoigné sur disque ses Notations de Boulez (2007) et sa version de référence des concertos de Bach avec l’Orchestre de chambre de Brême (2008), tous deux lauréats du prestigieux ECHO Klassik. Cette fois, David Fray offre deux concertos de Mozart, très proches dans leur esthétique de l’opéra (Le Nozze di Figaro sera d’ailleurs créé quelques mois après le K. 482). Le pianiste démontre une complicité réelle avec l’univers de Mozart, souvent transformé par d’autres mains en petite chose insipide. Sa sonorité reste ample mais veloutée, et il sait transmettre avec une grande subtilité la poésie des Andante et une effervescence presque tendre, qui respire toujours admirablement, dans les Allegro. Ses rubatos sont respectés de façon quasi symbiotique par Jaap van Zweden et le Philharmonia Orchestra, qui offrent un écrin somptueux aux arabesques du piano, notamment dans le deuxième mouvement du K. 503. La prise de son reste claire, équilibrée, avec juste ce qu’il faut de réverbération pour créer l’illusion de s’être glissé dans les mythiques studios d’Abbey Road. LR

Rethink Forever: Vocal Music of Peter Hannan
Musica Intima; Vancouver Cantata Singers/Eric Hannan, Siri Olesen
Artifact Music ART 0470 (69 min 15 s)

Originaire de Montréal, le compositeur Peter Hannan vit et travail désormais à Vancouver. Il s'est fait connaître récemment pour son opéra « baroque » 120 Songs for the Marquis de Sade qui avait été grandement remarqué lors de sa création. Cet album regroupe trois œuvres pour ensemble vocal et une œuvre pour soliste et bande. Son style choral évoque certains compositeurs de la mouvance minimaliste (on pense à David Lang, notamment), bien que le travail mélodique soit un peu plus développé. L'harmonie ultraconsonante et la simplicité de cette musique lui assure certainement une réception rapide et spontanée de la part des auditeurs. Les pièces avec bandes comportent cependant une couleur plus contemporaine (quoique stylistiquement plus éparse : on passe de la sonorité d'ambiance à des rythmes technos sans transition apparente). No brighter sun : No darker night, pour voix soliste et bande, contraste avec le reste du disque. L’œuvre a l’apparence d'un petit monodrame tant cette musique est nettement plus théâtrale. Néanmoins, la bande d'accompagnement se rapproche plus de certains courants techno, loin d'un travail d'électroacousticien solide. On écoute ce disque surtout pour le répertoire choral, d'une belle sincérité et d'un intérêt plus soutenu. EC

The Romantic Piano Concerto 53 - Reger: Piano Concerto in F minor, Op. 114 / Strauss: Burleske
Marc-André Hamelin, piano; Rundfunk-sinfonieorchester Berlin/Ilan Volkov
Hyperion CDA67635 (56 min 53 s)

Le plus prolifique de nos pianistes québécois nous fait découvrir deux œuvres pour piano et orchestre et démontre une fois de plus son inépuisable technique. Le Burleske de Strauss est une œuvre connue mais rarement jouée. Cette pièce d’un seul mouvement a pourtant tout pour séduire, la partie de piano est brillante, les mélodies sont accrocheuses et la forme facilement compréhensible. Hamelin manque ici d’un peu de sensualité, on n’y sent pas l’esprit fin de siècle, la subtile décadence que Strauss a voulu insuffler à cette sorte de longue valse désaccordée. Le Concerto de Reger est l’immense réussite de cet enregistrement. L’impopularité de cette pièce s’explique facilement. Le discours alambiqué est presque aussi obscur que dans le concerto de Schoenberg, par exemple. Le déroulement harmonique, l’extrême difficulté technique en auront dérouté plus d’un. Pourtant, Marc-André Hamelin rend cette musique avec une foi et un naturel qui convainquent. L’atmosphère sombre du premier mouvement, suivi d’un mouvement lent à haute teneur poétique débouchent sur un finale empreint d’un humour où seuls les plus grands peuvent réussir. On suit à bout de souffle la performance herculéenne du pianiste devant cette tonne d’accords qui défilent à grande vitesse. Voilà, à coup sûr, une référence. NB

LIVRES

The New York Philharmonic: From Bernstein to Maazel
By John Canarina
Milwaukee: Amadeus Press, 2010.
This book is, in effect, a continuation of the history of the New York Philharmonic. The first part of the story is told in meticulous detail in Howard Shanet’s 1975 volume Philharmonic: a History of New York’s Orchestra. The chronicler this time is a man who spent a year as assistant conductor to Bernstein and who went on to make his own successful musical career.

One could fault the book for getting bogged down in the minutiae of who conducted what and when and what the NY critics said about it. But for anyone who wants to know what actually happened, and in some kind of useful chronological sequence, this book is indispensable. On the other hand, all of this information and much more is now readily available from the NY Philharmonic online archives (www.nyphil.org/about/archives.cfm). From this source, for instance, we can discover not only when Bernstein conducted the Mahler 9th but also how he marked up his score.

The Philharmonic has had a glorious history. Under current music director Alan Gilbert it continues to be one of the world’s great orchestras. But it has had its problems too. In 1969, ironically during the Bernstein era—Bernstein was an outspoken advocate of civil rights—the Philharmonic was hauled into court by two black musicians on grounds of discrimination. The New York City Commission on Human Rights found the orchestra guilty of discrimination in the hiring of extra and substitute musicians.

Canarina is conservative in his opinions about the various conductors and managers of the orchestra, to the point where one wonders if he has any opinion at all. But he does make it perfectly clear where others stood. He chronicles Howard Taubman’s campaign to get rid of Dimitri Mitropoulos, Harold Schonberg’s to remove Bernstein, and Donal Henahan’s constant denigration of Mehta. However, he is much kinder to these misguided critics than they were to the three superlative musicians.

On the other hand, Canarina rarely misses an opportunity to point out factual errors in the work of the New York Times’ critics. In 1970 Maazel conducted a performance of Schumann’s Paradies und die Peri. Harold Schonberg wrote, “It is safe to say that this city has not heard a performance for generations.” Canarina points out that only six years earlier Schonberg himself had reviewed a performance “given by forces of City College” (p. 71).

This history devotes an inordinate amount of space to the music critics of the NY Times. In his defence Canarina points out that as various New York newspapers fell by the wayside, only the Times made sure to cover virtually every NY Philharmonic concert. Some of its purple prose still elicits a smile. Here is Bernard Holland, reviewing a Wagner program conducted by Solti: the pieces were “not so much performed as stalked, pounced upon and eaten alive.” PER

La Société de musique contemporaine du Québec, Histoire à suivre
Par Réjean Beaucage
Sillery : Septentrion, 2011 (461 pages)

Depuis sa fondation en 1966, la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ) a vu son destin uni à celui du développement des musiques nouvelles d’ici. Pourtant, trop peu avait été écrit jusqu’ici sur l’histoire parfois tumultueuse de cet organisme de diffusion indispensable, dirigé tour à tour par Serge Garant (1966 à 1986), Gilles Tremblay (1986 à 1988) et Walter Boudreau (depuis 1988). Dans ce livre fouillé, dans lequel sont habilement intégrées de nombreuses citations tirées de documents d’époque, Réjean Beaucage trace un panorama complet, de Pierre Mercure à aujourd’hui, s’attardant aussi bien sur les répercussions qu’aura Expo 67, les défis de programmation rencontrés par la société, les perceptions souvent peu nuancées des critiques – en curieuse opposition au rayonnement des compositeurs québécois sur la scène internationale – que sur la création d’événements rassembleurs tels que la Symphonie du millénaire ou les festivals MNM et Musimars. L’auteur a su éviter l’écueil du langage spécialisé, voire hermétique, préférant une approche rigoureuse mais conviviale, soutenue par un style particulièrement limpide qui donne parfois presque l’impression de feuilleter un roman tant on est happé par le récit. Un index et une bibliographie détaillée sont proposés en annexe, transformant la somme en un ouvrage de référence essentiel pour quiconque souhaite revivre l’un ou l’autre des pans de cette histoire résolument tournée vers l’avenir. LR


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