Chant du cygne harmonieux pour la violoniste Hélène Plouffe Par Hélène Boucher
/ 1 avril 2011
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Le 4 juin prochain, la violoniste Hélène
Plouffe offrira sa toute dernière prestation. Après une carrière
de 27 ans, tant au Québec qu’à l’étranger, la violoniste solo
a largement laissé sa marque. Mais avant cela, le 6 avril, elle se
prépare à vivre un concert tout en émotions, autour de ses loyaux
camarades dont le chef d’orchestre français de renom, Hervé Niquet.
Impressions d’une musicienne reconnaissante et fière de la scène
musicale montréalaise.
Quand Hervé Niquet traverse l’océan…
La fébrilité se sent dans la voix d’Hélène
Plouffe à propos de son concert d’adieu qui aura lieu à la chapelle
Notre-Dame-de-Bon-Secours, dans le Vieux Montréal. « Ce lieu possède
une acoustique idéale pour un répertoire de musique ancienne », précise
Hélène Plouffe. Ce concert ouvert au grand public et gratuit comprendra
des œuvres de Charpentier et Lully, répertoire du 17e siècle
si cher à la violoniste. Il s’agit d’un rendez-vous clé du printemps
et une rare occasion de voir sur scène le chef d’orchestre français
Hervé Niquet, ami de la violoniste depuis une décennie, qui traverse
spécialement l’océan pour être sur scène une ultime fois avec
sa complice. L’idée d’organiser ce concert est justement venue
de lui. « Lorsque je lui ai annoncé que je quittais la scène, Hervé
m’a dit qu’il fallait organiser une fête. Entoure-toi de qui tu
voudras, j’y serai ! » m’a-t-il dit. Hervé Niquet et Hélène
Plouffe ont développé des atomes crochus dans leur conception musicale.
La violoniste a travaillé en France avec le chef d’orchestre. Le
fait qu’il participera au spectacle du 6 avril reflète l’attachement
de l’un pour l’autre.
Chapeau à la musique ancienne et
à la scène montréalaise
La violoniste Hélène Plouffe ne pourrait
offrir un spectacle d’adieu sans rendre hommage au dynamisme et au
talent exceptionnel des musiciens évoluant en musique ancienne dans
la métropole. « Partout dans le monde, la ville de Montréal est reconnue
comme une métropole stratégique dans ce répertoire. Elle accueille
des musiciens de renom, des quatre coins de la planète, et ce, à un
niveau inégalable », dit-elle. Elle ressent une véritable reconnaissance
d’avoir pu vivre entièrement de son art, sur une période aussi longue.
En 27 ans, elle a accumulé de multiples réalisations, dont celle de
faire partie de l’ensemble Les Boréades durant 20 ans. La violoniste
a également collaboré à l’enregistrement de plus de cent albums.
Et que dire de ses nombreux concerts dans de nombreux pays dont la France,
la Turquie, l’Allemagne et les États-Unis ! C’est avec une franche
modestie que la musicienne souhaite célébrer son départ, en transmettant
à ses pairs son amour du milieu. « Je veux remercier ceux et celles
que j’ai croisés durant ma carrière et leur rendre hommage », soutient-elle.
Quitter la scène par soif d’humanisme
Le départ d’une musicienne ayant voué
près de 30 ans de sa vie à son art n’a rien de banal. Pour Hélène
Plouffe, rien à voir avec l’ennui, la fatigue ou toute autre raison
du genre. Elle a reçu un « appel » à se consacrer à une autre passion
: celle d’infirmière. Pas n’importe quel créneau, celui des Infirmières
et Infirmiers sans frontières (IISF). Elle a amorcé une formation
spéciale pour atteindre cet objectif. « J’ai toujours été fascinée
par la médecine et la santé, par le bien-être des gens. Avec la musique,
j’ai toujours misé sur l’importance de transmettre du bien-être
à l’auditoire par ma mélodie. La musique a le pouvoir de toucher
les gens, physiquement, elle aide notre société », explique-t-elle.
Au fil de ses missions en tant qu’infirmière, elle compte bien, lorsqu’elle
le pourra, apporter son fidèle instrument et son archet et jouer pour
apaiser les souffrances d’autrui. Elle poursuivra une autre de ses
vocations, celle d’enseignante à l’Université Mc Gill. Voir ses
élèves évoluer est un réel bonheur. Certains sont devenus célèbres
et vivent de leur art. Quitter la scène au sommet de sa carrière avec
un sentiment de plénitude et de grande satisfaction : tel est le sentiment
qui anime la violoniste.
C’est donc un moment tout en émotion
et en surprises que réserve le concert d’adieu gratuit de la violoniste
Hélène Plouffe; 400 places sont disponibles pour ce concert, dirigé
par le chef Hervé Niquet, qui offre à Hélène Plouffe son dernier
cadeau sur scène…
» 6 avril, Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours.
La musicienne vous invite à communiquer avec elle pour exprimer témoignages,
souvenirs et autres marques d’appréciation, à l’adresse h.plouffe@videotron.ca English Version... |
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