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LSM Online Reviews / Critiques

 

Critiques de La Scena Musicale Online. [Index]


Fallait-il jouer sur un piano d'emprunt?

par Stéphane Villemin / le 22 septembre 1999

Question saugrenue pour un pianiste, ceci est une histoire de violonistes! Et pourtant ce soir-là, il était regrettable qu'Angela Hewitt jouât sur un instrument qui avait été arrangé pour un autre artiste, Glenn Gould en l'occurrence.

Ce piano à queue Yamaha, acquis par Gould en 1976, possède des basses et un médium surdimensionnés par rapport au haut médium et à l'aigu. Si Gould jouait en tenant compte de ces rapports de force, Angela Hewitt n'a malheureusement pas été servie par l'instrument qui faisait figure d'un étalon rebelle. Trop de variations se trouvèrent déséquilibrées sur le plan de la registration et de l'équilibre entre les voix. La quatrième ne faisait entendre que les gammes aux dépens de la mélodie. Le regret était encore plus fort dans d'autres variations comme la treizième où la main droite qui distillait pourtant un superbe pianissimo fut gâtée par une main gauche trop présente.

En dehors de ce handicap, cette frêle demoiselle de quarante et un ans fit preuve d'une méticulosité et d'une bravoure remarquables. L'exposition du thème entre silence et son, l'énergie mise en oeuvre et la vigueur de ses contre-chants révélèrent la maîtrise du monument dont elle a fait son cheval de bataille. Elle réalisa un tour de force en jouant l'oeuvre dans son intégralité avec toutes les reprises, donnant ainsi un récital de quatre-vingt-deux minutes sans arrêt.
Avec la vingt-cinquième variation, l'interprétation d'Angela Hewitt fit preuve d'une extrême sensibilité. Inspirée, contôlée et visionnaire, elle se révéla en finesse et toute en retenue.
"Pour moi, le piano se sentait heureux de rejouer les Variations Goldberg" expliqua Angela Hewitt afin de justifier le choix de l'instrument, utilisé jadis par Gould pour son dernier enregistement en 1981.
Cette apogée, avec la vingt-cinquième variation, justifiait à elle seule le reste du récital, car à cet instant, oui, le piano devait sûrement être heureux.

Suite à son triomphe lors du Concours J.S. Bach de piano de Toronto en 1985, Angela Lewis s'est produite essentiellement sur les scènes anglo-saxonnes, ainsi qu'en Asie. Elle n'a malheureusement pas encore joué en France bien que résidant chez nos voisins d'outre-Manche. Ses enregistrements sont toutefois disponibles sous les labels Deutsche Grammophon, CBC et Hyperion pour lequel elle réalise actuellement une intégrale des oeuvres pour clavier de Bach. Selon les critiques de Gramophone, ses Inventions, Suites anglaises et Partitas "éclipsent toute la competition."

Toronto
Studio Glenn Gould de la CBC
22 Septembre 1999
Johann Sebastian, Variations Goldberg
Angela Hewitt, piano


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