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LSM Online Reviews / Critiques


Critiques de La Scena Musicale Online. [Index]


Faire revivre Mozart

Par Isabelle Picard / le 13 janvier 2006


Les 31 musiciens de l’Orchestre de chambre de Norvège et le pianiste Leif Ove Andsnes étaient le 11 janvier les invités du Club musical de Québec, où ils débutaient une tournée nord-américaine les menant ensuite à Portland, Ann Arbor, Chicago, Philadelphie et New York. Le programme de la soirée, presque entièrement consacré à Wolfgang Amadeus Mozart, se voulait un hommage au génie du compositeur dont on célèbre le 250e anniversaire de naissance en 2006.

De Mozart, donc, nous avons entendu deux concertos pour piano : le no 14 en mi bémol majeur (K. 449), qui ouvrait le concert, et le no 20 en ré mineur (K. 466), qui le concluait. En plus de tenir la partie de soliste, Andsnes dirigeait l’orchestre du piano dans ces pièces. Direction peut-être superflue, surtout lorsque l’on constate le puissant leadership de Terje Tønnesen, violon solo et directeur artistique de l’ensemble, qui prend les choses en main aussitôt le pianiste occupé à jouer.

Mais quel pianiste, ce Andsnes! À chaque instant, il est en parfait contrôle. Son jeu est naturel, le toucher est précis et la musique coule de source. Le troisième mouvement du K. 449 est un pur ravissement. Allegro ma non troppo, comme l’indique la partition, le tempo n’est pas précipité, ce qui permet à la musique d’être à la fois dynamique et chantante. De la part du soliste comme de l’orchestre, on entend des contrastes dynamiques intéressants et la clarté du discours est impeccable. Il en va de même dans le K. 466. Tout ce que fait le pianiste sonne comme une évidence. Il n’en met jamais trop; personnalité, ici, ne rime pas avec exubérance. Certaines interventions des trompettes (trompettes naturelles) dans le premier mouvement sont peut-être un peu agressives, mais l’équilibre est généralement réussi. On regrettera un léger manque d’ensemble des vents à la fin de la Romance, mais tout est racheté dans le dernier mouvement, d’une grande énergie.

Nous avons pu prendre toute la mesure de la qualité de l’Orchestre de chambre de Norvège dans deux pièces sans piano : d’abord une transcription de Tønnesen du Quatuor à cordes no 16 op. 135 de Beethoven, puis la célèbre « petite musique de nuit » de Mozart. Le quatuor de Beethoven faisait pour le moins contraste au milieu de ce programme. L’arrangement de Tønnesen, loin d’être une simple transcription, met en évidence la modernité de l’écriture dans cette dernière œuvre complète de Beethoven. Mais quand on a l’impression d’entendre une œuvre du 20e siècle, on se dit que Tønnesen y va un peu fort… Le premier mouvement est quelque peu décousu et le second laisse percer quelques problèmes d’intonation dans la section des premiers violons. On se remet véritablement sur pieds au troisième, qui est sublime : les cordes sonnent comme du velours, avant d’éclater dans la puissance décisive du mouvement final.

Quant à la Sérénade en sol majeur K. 525 « Eine kleine Nachtmusik », dès les premiers accords, le ton est donné : même dans cette œuvre archijouée, on ne s’ennuiera pas. Tønnesen et son ensemble réussissent à y apporter quelque chose de personnel, à faire revivre Mozart. Les phrasés sont subtils et, surtout, les couleurs sont multiples. À cet effet, le dernier mouvement est particulièrement passionnant. Et toujours, cette qualité d’ensemble impressionnante, cette trentaine de musiciens qui réagit au quart de tour aux moindres indications de son chef-violoniste.

Le mercredi 11 janvier 2006, 20h

Club musical de Québec

Leif Ove Andsnes, piano; Orchestre de chambre de Norvège, Terje Tønnesen, directeur artistique.

W. A. Mozart, Concerto pour piano no 14 en mi bémol majeur, K. 449; L. van Beethoven, Quatuor à cordes no 16 en fa majeur, op. 135 (transcription pour orchestre de chambre de Terje Tønnesen); W. A. Mozart, Sérénade en sol majeur, « Eine kleine Nachtmusik », K. 525; W. A. Mozart, Concerto pour piano no 20 en ré mineur, K. 466.

Salle Louis-Fréchette, Grand Théâtre de Québec

Le lundi 6 mars 2006, 20h

Diffusion sur les ondes d’Espace musique, dans le cadre des radio-concerts.


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