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LSM Online Reviews / Critiques


Critiques de La Scena Musicale Online. [Index]


Éloge de l’homme nouveau

Par Renaud Loranger / le 14 juin 2005


La Troisième symphonie de Beethoven occupe une place toute spéciale au sein du corpus symphonique, en ce sens qu’elle met au premier plan, pour la première fois, l’exaltation de ce «héros», cet individu mythique si cher aux romantiques et dont l’on retrouvera d’innombrables figures jusque chez Berlioz, Mahler, Richard Strauss, etc. On assiste en quelque sorte à la naissance de cet homme nouveau, qui face à son milieu et au destin humain, se pose en libérateur, en rédempteur «issu du monde, mais hors du monde», dépassant largement la référence à Bonaparte, néanmoins explicite ici (Beethoven souhaitait effectivement rendre hommage à l’homme d’état français).

Montant sur le podium à la place de von Dohnanyi tombé malade quelques jours plus tôt, sir Andrew Davis offre une lecture galvanisée de la célèbre partition, obtenant une concentration et une intensité de chaque instant de la part du Philharmonia Orchestra. Cordes généreuses, bois et cuivres exemplaires, richesse et homogénéité sonores, direction enlevée : tout pour faire de cette symphonie une réussite renouvelée.

Malheureusement, c’est une approche semblable, teintée d’un optimisme ontologique évident, qu’adopte le chef britannique pour les non moins célèbres Quatre derniers lieder. Si l’urgence du geste fait merveille après l’entracte, elle se révèle plutôt gênante juste avant, la vigueur des tempi adoptés ne laissant que peu de place à l’établissement de l’atmosphère souhaitée, compressant le temps psychologique de manière étonnante. Artiste lyrique de grande classe, Soile Isokoski prête son aigu à la fois superbement soutenu et immatériel aux longues phrases straussiennes, faisant montre d’un legato et d’un contrôle absolument souverains, rattrapant une certaine sécheresse dans le médium et le bas médium.

En début de programme, ce sont des couleurs chatoyantes et tristes qui parent le plus rare Cygne de Tuonela, et qui prouvent bien que Sibelius mériterait, en Amérique du moins, une place plus importante au firmament symphonique.

Philharmonia Orchestra

Sir Andrew Davis (direction)

Soile Isokoski (soprano)

Jean Sibelius : Le Cygne de Tuonela, op. 22 no 2, extrait de la Suite de Lemminkainen

Richard Strauss : Quatre derniers lieder

Ludwig van Beethoven : Symphonie no 3 en mi bémol majeur, «Héroique»i, op. 55

Théâtre du Châtelet, Paris, 24 mai 2005


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