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LSM Online Reviews / Critiques


Critiques de La Scena Musicale Online. [Index]


Et Chicago créa les festivals

Par Stéphane Villemin / le 29 septembre 2002


Vendredi 12 juin 2002, Grant Park Music Festival, Chicago
McPhee: Tabuh-Tabuhan, Toccata pour orchestre et deux pianos
Barber: Concerto pour violon, opus 14
Tchaikovsky: Symphonie No.4 opus 36
Elmar Oliveira, violon
Orchestre de Grant Park dirigé par Carlos Kalmar

Avec Ravinia et Grant Park, Chicago peut être fière de ses deux festivals estivaux de musique classique. Entre goûter aux délices des Chants d'Auvergne avec Dawn Upshaw (Grant Park) ou se laisser séduire par la tradition légendaire du Beaux-Arts trio (Ravinia), l'auditeur mélomane n'a que l'embarras du choix. Bien sûr, Grant Park présente le double avantage d'être au centre-ville et gratuit, mais Ravinia, par la présence de l'Orchestre Symphonique de Chicago et des étoiles qu'il draine, est devenu un lieu de pèlerinage à la mode. Y assister s'avère une impérieuse nécessité pour les coureurs de valeurs sûres. La fameuse phalange règne sur ces terres depuis 1936, dirigée alors par Ernest Ansermet, quoique le festival existât déjà depuis 1904. Avec son directeur actuel, Christoph Eschenbach (son départ officieux fait pourtant l'objet de conjectures dans les colonnes du Chicago Tribune), Ravinia se prépare déjà aux célébrations de son centenaire.

Fondé en 1935 par la ville de Chicago, le Festival de Grant Park fut quant à lui créé afin de fournir un travail à tous les musiciens ayant perdu le leur, suite au développement de l'enregistrement par les firmes de disques et l'industrie cinématographique. Ce projet de James Petrillo, alors Président de la Fédération des Musiciens de Chicago, obtint l'appui de la mairie pour la construction d'un auditorium de plein air, le Petrillo Music Shell qui trône toujours au milieu de Grant Park.

Le concert du 21 juin donné dans cet amphithéâtre en forme de coquille témoigne de l'esprit d'ouverture dans lequel s'inscrit la programmation. L'exotisme balinais selon McPhee et le post-romantisme de Barber y cotoient la déréliction avancée que Tchaikovsky mit en musique dans sa 4è Symphonie.

Avec sa Toccata pour orchestre et deux pianos Tabuh-Tabuhan, le Canadien McPhee (1900-1964) signait une de ses nombreuses pièces inspirées par la musique traditionnelle indonésienne. En ethnomusicologue averti, il appliqua savamment les mélodies, rythmes et harmonies du gamelan à l'écriture orchestrale, un peu comme Gershwin le fit avec le jazz. Quoique le résultat offre un dépaysement sonore flatteur, cette composition ne présente ni la vision, ni l'originalité qui se dégagent d'Un Américain à Paris ou de Rhapsody in Blue. Pour rester dans le monde de la musique balinaise, les emprunts métaphoriques de Francis Poulenc (son concerto pour deux pianos est un bon exemple) évoquent un autre univers de sensibilité et de subtilité, sans pour autant prétendre à une authenticité musicologique irréprochable. En évitant toute compromission, Tabuh-Tabuhan ne se risque pas au sabir musical mais se contente d'un exercice de style agréable, somme toute suffisant pour ne pas être voué aux gémonies.

Avant une traditionnelle 4è Symphonie de Tchaikovsky permettant aux auditeurs assis à l'autre extrémité de la pelouse d'entendre les pupitres de l'harmonie sans trop de difficulté, le Concerto pour violon de Barber mit à l'honneur Elmar Oliveira, récemment primé pour son enregistrement du Concerto de Rautavaara (par le magazine Gramophone, doublé d'un Cannes Classical Award).

Son jeu d'une grande justesse faisait naître dans les deux premiers mouvements une foison d'expressions réhaussées par un vibrato d'une singulière exubérance. Ce parti-pris compensait des coups d'archets souvent protubérants, entravant quelquefois la connexion entre les notes d'un même phrasé. Le presto final et son mouvement perpétuel emporta le tout dans une rafale impavide de virtuosité que rien n'aurait pu ébranler.

Mais voilà, la Petrillo Music Shell qui offrit aux citadins et aux touristes tant de concerts comme celui de ce soir, a vécu. Le Millenium Park qui se profile à quelques mètres de l'endroit possédera le théatre d'extérieur le plus futuriste jamais réalisé. Issu de l'imaginaire de l'architecte Frank O. Gehry (le musée Guggenheim de Bilbao et l'American Center de Paris, c'est lui), ce dinosaure métallique prolongé par un treillis supportant 183 haut-parleurs, hébergera le Festival de Grant Park dès l'été 2003. Un bon moyen pour raviver la concurrence avec RaviniaŠ


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