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Orchestre Symphonique de Montréal Programme : Le concert présenté mercredi soir à la basilique Notre-Dame aurait pu se transformer sous l'effet de la chaleur en un véritable pandémonium sonore. Rarement furent enregistrés de si hauts degrés de température humide, donnant toutefois à l'ambiance une teinte d'unicité et de détermination incomparables. Remercions l'OSM dont l'excellence continuera de faire ses preuves en toutes circonstances et Yakov Kreisberg, chef d'orchestre à l'énergie débordante et pourtant savamment canalisée. Le Russe dirigea des uvres fort bien connues des habitués, mais dont la force d'interprétation et l'originalité qui en émane a tout sauvé. La ferme volonté du dépassement animait sans doute les traits de direction du chef. Une concentration immuable se dégageait de ses gestes, faisant de sa détermination une valeur garante de réussite. Pour preuve, le contraste utilisé dans tous les effectifs de l'orchestre ainsi que les tempi et les couleurs ondoyants de variété furent très appréciés dans le Boléro de Ravel. Les dissonances glorieuses et prononcées du final atteignirent les sommets vertigineux d'une sonorité toute puissante. Même les mélomanes les plus blasés auraient apprécié le Boléro comme il s'en fallait d'une première écoute. La suite L'oiseau de feu représentait tout ce dont un maître de l'exotisme et de la bigarrure orchestrale était capable de mener dans le cadre d'une suite de ballet; Kreisberg en fit le déploiement de tout son savoir faire et put ainsi donner à cette combinaison magistrale une touche de rareté précieuse et envoûtante. Rappelons que la chaleur agissant ainsi que le catalyseur de toute cette abondance d'énergie, la Danse infernale du roi Katscheï fut un moment brillant de densité belliqueuse, savoureux d'harmonies diaprées encore vives dans la mémoire. Seules pièces au programme dont l'appréciation ne fut pas aussi grande, les airs de Mozart interprétés par la soprano américaine Janice Chandler. Elle émut en quelques endroits le public, là où sa voix pouvait offrir l'étoffe et la splendeur d'un vibrato bien entretenu. Mais les conditions atmosphériques lamentables affectaient légèrement sa performance et les modulations propres au style Mozartien lui donnaient du fil à retordre. Son effort fut laborieux mais bien accueilli par une telle soirée, mémoire d'un concert qualifié sous l'égide des l'exceptions.
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