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LSM Online Reviews / Critiques


Critiques de La Scena Musicale Online. [Index]


Duo Anagnoson-Kinton: l'honnêteté en vingt doigts

Par Stéphane Villemin / le 19 décembre 2001

Jeudi 4 décembre 2001, St Lawrence Center for the Arts, Toronto
Saint-Saëns: Danse Macabre
Hatzis: Old Photographs from Constantinople
Infante: Danses Andalouses
Brahms: Sonate op.34 b
Gershwin: Rhapsody in blue (finale en bis)

Duo Anagnoson-Kinton
Avec ce récital, James Anagnoson et Leslie Kinton célébraient leurs vingt-cinq ans de carrière en commun. C'est un âge mûr pour cette spécialité dont le degré d'exigeance s'accompagne d'une sélection naturelle aussi sévère qu'implacable. La pérennité des duos de pianos s'avère assez rare pour qu'elle vaille la peine d'être soulignée.

La démarche artistique de ce duo, loin de verser dans la philologie et l'herméneutique, s'emploit essentiellement à rendre un vécu personnel et sensible. Bien que sa limitation puisse engendrer quelques frustrations souvent d'ordre stylistique, elle signe avant tout une honnêteté qui évite de se transgresser afin de ne point sombrer dans la feinte et l'artifice. Si les attentes architecturales et visionnaires sont déçues, elles font place à une ouverture humaine qui se prête volontiers à l'empathie.

Ainsi, simplicité, bon sens et professionnalisme furent les moteurs de ce récital dont le programme avait la particularité de présenter les pièces brillantes en première partie et le monument qu'est la Sonate de Brahms, dans la seconde. Affranchis de la lecture de la partition (sauf pour la pièce de Hatzis) le duo assura un sens profond de la fusion des sons, des rythmes et de la conception, et délivra la substantifique synergie requise par l'art du deux-pianos.

La Danse Macabre de Saint-Saëns ouvrait le bal sur un tempo plutôt modéré mais compatible avec une interprétation vivante et contrastée au fur et à mesure des différents tableaux. Dans les Danses Andalouses, Anagnoson et Kinton firent sans doute preuve de trop de sagesse, tout comme dans la pièce contemporaine de Christos Hatzis dont ils créaient la version pour deux pianos. Variations post-modernes mâtinées de Mendelssohn, Michel Legrand et Claude Bolling, elles ne demandaient qu'à couler sur le ton de l'improvisation. A partir de la seconde exposition du thème du premier mouvement, le duo prenait maîtrise de la Sonate de Brahms. L'interprétation devenait plus intimiste à la lumière d'un vécu personnel ayant tissé des liens avec cette musique. C'est sous l'angle de l'affinité instinctive qu'ils interprétèrent la sonate, laissant de côté la construction de l'édifice. Moins imposante qu'à l'accoutumée, elle en paraissait plus humaine et parfois plus digeste. Cette attitude louable démontre que la musique de Brahms est assez riche sans qu'il soit nécessaire d'en rajouter. Elle n'a pas besoin d'être transcendée pour révéler ses grandeurs. Par le jeu de l'honnêteté, le duo Anagnoson-Kinton réussit là où certains échouent, souvent piégés par une imagination qui tourne au contre-sens.


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