LSM-ONLINE-LOGO2JPG.jpg (4855 bytes)

LSM Online Reviews / Critiques

 

Critiques de La Scena Musicale Online. [Index]


La Fanciulla perdue

Par Stéphane Villemin / le 20 février 2001

24 Janvier 2001, Hummingbird centre, Toronto
La Fanciulla del West, Giacomo Puccini
Elena Filipova, Minnie
John Fanning, Jack Rance
Michael Sylvester, Dick Johnson (Ramerrez)
Chanteurs et orchestre de la Compagnie de l'Opéra du Canada, Richard Buckley
Production de l'Opéra de Chicago dans une mise en scène d'Harold Prince


Photo: Michael Cooper

Réussir la Fanciulla n'est pas une mince affaire. Force est de reconnaître la faiblesse de cet opéra promotionnel destiné avant tout à conforter la renommée de Puccini sur le nouveau continent. Sans tension, sans surprise, cette pièce à l'eau de rose, parfaite pour la Saint-Valentin, n'étonne que par son enfilade de lieux communs dont le divertissement décevrait même le public le plus naïf de Las Vegas. Superposez à cette source une mise en scène et un décor fidèles au premier degré de son histoire et vous obtenez un spectacle qui ne décolle pas du plancher des vaches. On retiendra par exemple la douce déclaration d'amour de Rance pendant la séance de repassage de Minnie (on en rêve encore!) ou l'arrivée de cette dernière sur le chariot de la mine, telle une super-woman volant au secours de son bandit bien-aimé. La Fanciulla étant l'un des rares opéras de Puccini non empreint de tragédie, il n'est pas franchement non plus une comédie. Son interprétation nécessite donc un parti-pris qui le fasse pencher d'un côté ou d'un autre au risque sinon de le laisser à sa condition batarde. Malheureusement Hal Prince et Vincent Liotta malgré leurs talents et leurs renommées respectives, n'apportèrent aucune solution à ce problème. Restent le chef et les chanteurs qui sauvèrent la face de cette représentation. L'enthousiasme de Richard Buckley à la tête de l'orchestre était visiblement communicatif. Aussi tonique que contrastée, son interprétation débordait de vie et propulsait la musique et les voix en avant, tout en respectant l'équilibre entre les deux. Le ténor Michael Sylvester a excellé dans le rôle de Dickinson, servi par une voix haute en couleur digne de l'école italienne. Jack Rance, son rival, chanté par le baryton John Fanning, imposait la même qualité vocale quoique dans un style peut-être moins marqué. Quant à la Bulgare Elena Filipova, elle tint le haut du pavé du haut début à la fin, étonnante de vitalité et de fraicheur vocale.


Critiques de La Scena Musicale Online. [Index]

 

 

 

(c) La Scena Musicale 2000