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LSM Online Reviews / Critiques

 

Critiques de La Scena Musicale Online. [Index]


Saulius Sondeckis: un grand chef invité au Canada.

Par Stéphane Villemin / le 18 février 2001


Jeudi 18 janvier 2001, Toronto Center for the Arts.
Beethoven: Ouverture d’Egmont
Mozart: Symphonie Haffner
Haendel: Concerto Grosso
Ciurlionis: Variations sur un chant populaire (Bekit bareliai)
Chostakovitch: Symphonie pour orchestre de chambre op. 110a
Toronto Philarmonia, Saulius Sondeckis.

Métamorphosé à la manière d’Ovide ou de Kafka, le Toronto Philarmonia nous a gratifié ce soir du meilleur que l’on puisse attendre d’un orchestre. Sous la baguette de son chef invité, Saulius Sondeckis, il s’est mué en phalange musicale motivée par la rigueur, l’équilibre et le style. Dès les premières mesures d’Egmont, la précision des attaques saisit comme à l’évidence. Les crescendos sont finement développés jusqu’à leur apogée alors que la rythmique des cuivres dans la coda amène à une conclusion aussi martiale que majestueuse. Le premier mouvement de la symphonie Haffner est enlevé avec virtuosité et légéreté. Mais pour ne pas s’essoufler et comme pour mieux relancer, Sondeckis aménage ce qu’il faut en respiration et en relâche. Avec le second mouvement, le discours accentue encore sa cohérence. Une histoire se raconte entre violons, violoncelles et contrebasses qui se questionnent et se répondent. Dans le troisième mouvement, le chef lituanien nous donne une réelle leçon sur le style classique. Dirigeant du regard ou avec quelques mimiques discrètes mais efficaces, il cisèle avec autant de précision que de concision. Pas de place pour les fautes de goût, tout est direct et contrôlé. Un bon chef est aussi un bon médecin sachant diagnostiquer la pathologie de l’instant et y remédier; ce que nous avons pu constater dans le dernier mouvement. Abordé dans un tempo très rapide, les cellules rythmiques quelque peu décalées entre les différents pupitres ont été rapidement recentrées grâce à une battue plus carrée et une pulsation plus soutenue.

Après un concerto grosso de Haendel poliment interprété, venait au programme une courte pièce de Ciurlionis dont on fêtait l’année dernière le cent-vingt-cinquième anniversaire de sa naissance. Un thème bref mais tendu (à peine plus de huit mesures avec la reprise) évolue dans l’espace restreint de la tierce mineure. La première variation reprend la mélodie accompagnée par les pizzicatos des violoncelles et des contrebasses. La seconde transmet les pizzicatos aux altos alors que les seconds violons tissent des chromatismes autour du thème. Avec la troisième, le motif rythmique s’allonge et introduit une conclusion radieuse laissant apparaître un moment de répit avant la symphonie de Chostakovitch. Cette dernière, écrite à la mémoire des victimes du fascisme et de la guerre se passe de commentaire sur les motifs qui l’ont inspirée. L’arrangement pour orchestre à cordes présenté ce soir, est de Saulius Sondeckis et non de Rudolf Barshai comme annoncé dans le programme. Ayant passé plusieurs années de sa vie avec cette oeuvre dont il a signé une version de référence pour Sony, Sondeckis a su ménager la tension jusqu’au terrible leitmotiv des trois notes répétées, noyées dans un cynisme slave capable de nourrir la beauté dans la tristesse.


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