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L'industrie du disque entre en phase terminale

By Norman Lebrecht / le 20 mars 2002


[English Version: Record industry goes into terminal phase]

Erreur de parcours, accident, échec passager. Depuis 5 ans, l'industrie mondiale du disque a prétendu que ses signes de faiblesse qui se répètent à un rythme effréné étaient le fait de difficultés exceptionnelles. Aujourd'hui, le bain de sang qui s'organise au sein des structures de EMI donne un sérieux démenti à cette analyse. L'industrie du disque entre dans une phase de vie terminale.

Le disque compact arrive en fin de carrière. Objet de désir glamour il y a 20 ans encore, le CD est devenu un simple reliquat du quotidien, donné pour rien accolé à la couverture des magazines ou aux kits de connexion informatique. Les enfants s'en servent pour copier leur musique depuis Internet. Peu importe la manière dont l'industrie essaie d'habiller les CD dans des "boîtiers cristal"; de moins en moins de gens sont prêts à dépenser 15 livres (25 euros) pour quelque chose qu'ils s'attendent à recevoir gratuitement. Chercher à protéger davantage le produit est inutile. Le cryptage alimente la méfiance et la résistance du consommateur et les politiques ont à appris à s'immuniser des appels des grands moguls du marché de la musique pour une refonte et un élargissement de la protection des droits d'auteur. La musique, le sang chaud de l'industrie, est en train de se répandre librement dans la nature.

Les artistes, pense l'homme de la rue, réclament de l'indépendance. Certains, comme Mariah Carey, en arrivent à réclamer de l'argent. D'autres, comme George Michael, partent sur leurs propres labels lorsque le vent tourne. Des producteurs de musique désespérés dépensent d'énormes sommes en argent et énergie pour conserver des stars sur le déclin. Les 80 millions d'EMI (134 millions Euros)? La signature de Maria Carey transférée de chez Sony a pu faire illusion pendant quelques heures. Aux pales lueurs du jour, Carey est apparue comme une étoile déchue avec d'épouvantables problèmes personnels. Son mariage avec le patron de Sony brisé a laissé la place à une adolescente bien pâle et craintive et les 35 millions (58 millions d'Euros) de pertes pour EMI après le flop du lancement de son dernier disque étaient largement prévisibles.

En terme de créativité, l'industrie du disque ne sait plus à quel saint se vouer. Il n'y a plus eu de nouvelle vache à lait depuis la violente vague du rap au début des années 90, et il ne reste que peu d'espace pour l'émergence de nouveaux talents. Les compagnies concentrent toute leur énergie en publicité massive sur leurs grandes sorties, chaque fois hautement planifiées et pourtant toujours à haut risque.

Autrefois basés à Londres et New York, les principaux labels ont émigré sur la terre de légende d'Hollywood, la plupart liés avec des studios de cinéma. Tous mènent des trains de vie faramineux et hémorragiques, dont le maintien en standing (Concorde) et en apprivoisement en substances illicites coûte presque aussi cher que celui des stars.

Alain Levy, le président d'EMI, est pour sa part déjà l'auteur d'un plan de restructuration dévastateur pour le personnel au sein de sa compagnie précédente, Poly-Gram-Universal. Aucune cependant de ces façons de faire couler le sang n'est parvenue à ce jour à juguler le problème.

La vérité est que l'industrie du disque est à l'agonie. Les artistes, revendiquant leur indépendance, tendent les bras à leurs cyber-fans. Les amoureux de la musique se sont habitués à se diriger imperturbablement droit vers leurs genres et idoles favorites. L'homme de la rue quant à lui est égaré. EMI - comme Vivendi, Sony et Warner - est en train de se déliter. Les mesures d'Alain Levy sont simplement une tentative de prolonger artificiellement sa durée de vie pour peut-être cinq ans à peine.



Traduction effectuée par le DESS Musique Sorbonne (Paris). Vous pouvez accéder au site de l'organisme en cliquant sur le lien suivant http://admuSorbonne.free.fr.

Le DESS d'administration et de gestion de la musique de l'Université Paris IV Sorbonne forme chaque année une vingtaine de responsables qui opéreront dans le domaine de la culture et de la musique classique en particulier, tant dans le domaine privé (orchestres, industries du disque) que dans le domaine public. La promotion actuelle est soutenu par AD'MUSES, association des anciens du DESS Musique Sorbonne.

[English Version: Record industry goes into terminal phase]


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