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La Scena Musicale - Vol. 8, No. 9

Le Centre de musique canadienne : au service de la musique !

Par Réjean Beaucage / 4 juin 2003

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Le Centre de musique canadienne (CMC) a été fondé en 1959 pour « promouvoir la musique de ses compositeurs agréés, encourager les exécutions et l'appréciation de la musique canadienne et rendre ce répertoire disponible au Canada et à l'étranger ». Ce faisant, bien sûr, le CMC offre une panoplie de services à ses 531 membres compositeurs, mais aussi à tous ceux qui s'intéressent de près ou de loin à la musique d'ici, qu'ils soient interprètes, chercheurs ou mélomanes. Le siège social du CMC est situé à Toronto, mais, au fil de son histoire, l'organisme, se heurtant à l'immensité du territoire à couvrir, a senti le besoin d'ouvrir des bureaux régionaux afin de mieux répondre à sa mission. C'est ainsi que furent ouverts des bureaux au Québec (Montréal, 1973), en Colombie-Britannique (Vancouver, 1977), en Ontario (Toronto, 1979), dans les Prairies (Calgary, 1980) et, finalement, dans les provinces de l'Atlantique (Sackville, 1989). Le bureau du Québec célèbre donc cette année son 30e anniversaire et nous avons pensé vous offrir à cette occasion un regard sur les différents services qu'il offre à la population. Les lecteurs des autres régions du Canada comprendront que les différents bureaux du CMC offrent des services tout à fait semblables.

Pour les compositeurs... et les autres

Il y a pour le moment 133 compositeurs agréés par le Centre de musique canadienne au Québec. Ceux-ci sont invités à déposer les partitions de leurs œuvres au CMC. Les différentes musicothèques comptent plus de 15 000 partitions d'œuvres publiées ou inédites. Ces partitions sont imprimées, reliées et cataloguées par le personnel du CMC et rendues disponibles pour emprunt, achat ou location. Le cas échéant, le Centre verse bien entendu des redevances aux compositeurs dont les partitions sont louées ou achetées. Les interprètes peuvent se procurer sur demande, et gratuitement, des listes d'œuvres spécifiques, selon une instumentation particulière par exemple. Le personnel du CMC peut également faire des suggestions pour la confection d'un programme de concert. Le seul fait de faciliter l'accès à ce matériel, aussi bien à l'échelle nationale qu'internationale, favorise grandement la circulation de la musique canadienne. On trouve dans les centres de documentation du CMC des exemplaires de nombreux programmes de concerts qui recèlent des renseignements précieuses sur notre vie musicale. Le CMC tient également à jour des informations biographiques concernant ses compositeurs agréés et de la documentation sur leurs œuvres, des renseignements fort utiles aussi bien aux journalistes ou aux chercheurs qu'aux sociétés de concerts qui préparent l'exécution d'une œuvre d'un compositeur d'ici.

Pour augmenter l'efficacité de sa promotion des œuvres canadiennes, le CMC fondait en 1981 l'étiquette Centredisques/Centrediscs, qui compte à ce jour plus de 60 titres, parmi lesquels plusieurs monographies qui permettent d'explorer dans le détail l'œuvre de nos plus grands compositeurs. C'est le comité Interprètes et répertoire, formé de producteurs de radio, de critiques, d'interprètes et de représentants de l'industrie du disque de partout au pays, qui évalue les propositions d'enregistrement des compositeurs agréés. On sait bien sûr qu'enregistrer un disque est une chose, mais que de le distribuer en est une autre ! Le Service de distribution du Centre de musique canadienne (SDCMC) a donc été mis sur pied pour assurer la distribution des enregistrements édités sur Centredisques/Centrediscs, mais aussi celle de plus de 150 étiquettes canadiennes de producteurs indépendants. Le SDCMC est ainsi devenu le plus important distributeur de musique spécialisée au Canada ! La directrice régionale du Québec, Mireille Gagné, représente le CMC depuis plus de 10 ans à Musicora, le salon de la musique de Paris. Elle multiplie par le fait même les chances pour les compositeurs d'ici que soit interprétée leur musique ou, à tout le moins, entendue, par les publics européens. Le CMC exploite également un site Internet (www.centremusique.ca) extrêmement utile, qui subira d'ailleurs une importante mise à jour ce mois-ci. Le nouveau site comprendra une sélection de 150 compositeurs, choisis parmi les membres du CMC, dont il sera possible d'entendre les œuvres et de consulter les partitions. Le but du CMC est d'offrir cette vitrine à chacun de ses membres d'ici quelques années. L'accès à Internet a bien sûr causé une croissance exponentielle du nombre de demandes d'information relatives aux compositeurs d'ici et à leurs œuvres.

Le CMC offre également un très utile service de repiquage pour les interprètes, les compositeurs et les ensembles qui ont besoin de démonstrateurs, que ce soit pour accompagner une demande de bourse ou simplement pour utiliser au même titre qu'une carte de visite. Le personnel du Centre transfère sur CD les enregistrements qui lui sont fournis sur à peu près n'importe quel support et en fait le nombre de copies souhaité (évidemment, ce service n'est pas gratuit, mais les tarifs sont tout à fait abordables).

Jusqu'à tout récemment, les compositeurs désirant devenir membres du CMC devaient en faire la demande au niveau national, mais, depuis peu, le bureau du Québec a obtenu un comité de sélection régional, plus représentatif de sa communauté, qui traitait, en avril, pas moins de 22 demandes d'adhésion de compositeurs provenant entre autres des secteurs de la musique électroacoustique et de la musique actuelle, milieux très actifs au Québec. Le profil du « compositeur-type » a bien changé depuis la fondation du CMC et plusieurs d'entre eux ne se servent même plus de papier pour noter leurs compositions (qu'il suffise de penser, par exemple, aux électroacousticiens). Par ailleurs, les compositeurs autodidactes sont de plus en plus nombreux à faire entendre leurs œuvres aux côtés de leurs confrères issus des grandes institutions d'enseignement. Le CMC fixe bien les paramètres qui permettent de juger objectivement les dossiers soumis au processus d'admission des compositeurs agréés. Il faut donc être considéré comme compositeur professionnel, ce qui signifie avoir composé un minimum de cinq œuvres sans la tutelle d'un professeur et compter cinq représentations professionnelles de sa musique. Un compositeur répondant à ces critères, qu'il soit autodidacte ou détenteur d'un doctorat en composition, pourra déposer une demande afin de joindre les rangs des compositeurs agréés par le CMC et bénéficier de la visibilité qu'offrent ses différentes vitrines et les liens qu'il entretient avec d'autres organismes semblables. À titre d'exemple, le CMC est membre de l'International Association of Music Information Centres (IAMIC), un organisme qui regroupe des centres d'information musicale situés dans une quarantaine de pays.

En bref, avec les services qu'il rend aux compositeurs, mais aussi aux interprètes, aux journalistes, aux chercheurs et aux mélomanes de toute allégeance, le Centre de musique canadienne fait la preuve, si elle était encore à faire, que l'union fait la force !

[Information recueillie auprès de Mireille Gagné, directrice du bureau du Québec du CMC.]


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