Accueil     Sommaire     Article     La Scena Musicale     Recherche   

La Scena Musicale - Vol. 7, No. 6

La capitale nationale en musique - La musique classique se porte de mieux en mieux dans la région d'Ottawa. Portrait.

1 mars 2002

English Version...


Opéra et opérette

Si l'on accepte d'inclure l'opérette, force est de constater que la région de la capitale ne compte pas moins de trois compagnies de théâtre lyrique!

Le plus important et le plus visible de ces trois organismes est Opera Lyra, la maison d'opéra permanente de la région. Si l'on ne considère que ses grandes productions présentées dans la salle d'opéra du Centre national des arts, cette compagnie est représentative des maisons de théâtre lyrique des grands centres urbains de moindre rang, car, l'agglomération urbaine d'Ottawa ne fait pas le poids comparée à celles de Toronto ou de Montréal. La saison y est donc assez courte, limitée à deux productions par année (l'une à l'automne, l'autre au printemps), et le répertoire reste conservateur. De façon générale, l'une des oeuvres présentées provient de la courte liste d'une dizaine d'oeuvres que toutes les maisons se font un devoir de présenter régulièrement, car le public les adore et les redemande. En avril, ce sera La Bohème et, l'an prochain, Carmen. L'autre oeuvre, tout en étant aussi de « grand répertoire », est de celles que l'on entend moins souvent. C'est ainsi que, cette année, on a monté Salomé avant No‘l, tandis que, l'an prochain, on présentera Un Ballo in maschera, une des grandes oeuvres de Verdi, mais aussi de celles qui se font un peu plus rares - même à Montréal!

Par ailleurs, Opera Lyra se distingue par des efforts marqués et réussis pour diversifier ses activités. Ainsi, tous les ans, la compagnie organise une série d'événements spéciaux. Certains de ces événements - dont une vente aux enchères et un prestigieux gala « en blanc et noir » - s'inscrivent dans le cadre des campagnes de financement que toutes les institutions du genre doivent mener de façon permanente. D'autres constituent des apports plus directs à la vie culturelle de la communauté en contribuant à susciter et à entretenir un intérêt pour l'art lyrique, en particulier auprès des jeunes. Citons, à titre d'exemples récents (datant de l'automne 2001), un concert de choeurs d'opéra et un spectacle « familial » de 90 minutes qui combinait un survol humoristique de La Flûte enchantée avec une oeuvre contemporaine canadienne au titre aguichant, Gisela In Her Bathtub (Gisèle dans sa baignoire)!

Au fil des ans, le bilinguisme de la région de la capitale nationale - majoritairement anglophone du côté ontarien et majoritairement francophone du côté québécois de la rivière des Outaouais - a donné naissance à deux compagnies d'opérette.

Du côté anglophone, il s'agit de la Savoy Society of Ottawa qui se consacre exclusivement aux « Savoy operas » de W. S. Gilbert et d'Arthur Sullivan, s'intéressant non seulement aux partitions les plus populaires (Mikado ou Pinafore), mais aussi aux moins connues, telles Iolanthe ou Princess Ida. Depuis plus d'un quart de siècle, cette compagnie dynamique et remarquablement bien organisée présente une production par année, au printemps. Les représentations - pas moins de sept par production! - ont lieu au Centerpointe Theater de Nepean, dans la banlieue ouest d'Ottawa. Les productions sont de haute qualité, d'un niveau qui oscille entre le semi-professionnel et le professionnel, avec une tendance de plus en plus marquée pour le professionnalisme. La production de l'an dernier, Ruddigore, était particulièrement remarquable. Cette année la Savoy Society présente The Gondoliers.

(Notons que l'Outaouais anglophone s'enorgueillit également d'une compagnie très active - jusqu'à une demi-douzaine de productions par année! -, le théâtre Orpheus, vouée à la production semi-professionnelle de comédies musicales.)

Du côté francophone, le Théâtre lyrique de Hull compte une histoire encore plus longue (38 ans) mais aussi plus complexe. Certaines années, cette compagnie, aux moyens limités, mais courageuse et tenace, a été en mesure de présenter plus d'une production, tandis que, durant d'autres années, elle devait se contenter d'un concert ou d'un autre événement du genre. Bon an, mal an, néanmoins, le Théâtre lyrique de Hull tient bon et fait la preuve que la tradition d'opérette française est encore bien vivante et continue à susciter de l'intérêt au Québec. Son répertoire cumulatif est particulièrement riche, car il comprend non seulement les grands classiques parisiens (Offenbach, Lecocq, Ganne), mais des oeuvres canadiennes et québécoises d'hier (dont La Veuve de Calixa Lavallée, présentée deux fois ces dernières années) et d'aujourd'hui (y compris des premières). La grande production de cette année, présentée à la fin de février 2002, était un classique, Les Cloches de Corneville de Robert Planquette.

Tant le Théâtre lyrique de Hull que la Savoy Society sont des institutions culturelles profondément enracinées dans leur milieu respectif. Leur travail dévoué et de qualité mérite d'être davantage connu et encouragé par tous les amateurs d'art lyrique de la région.

Les trois compagnies d'opéra et d'opérette outaouaises sont présentes sur le Web et vous pouvez visiter leur site:

Opera Lyra: www.operalyra.ca

Le Théâtre lyrique de Hull: www.theatrelyriquedehull.ca

The Savoy Society of Ottawa: www.savoysociety.org

Pierre Marc Bellemare


English Version...

(c) La Scena Musicale 2002