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La Scena Musicale - Vol. 7, No. 2

Capturer le son

Par Wah Keung Chan / 1 octobre 2001

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L’art d’enregistrer le son pour la postérité requiert des connaissances à la fois techniques et musicales. Des secteurs industriels entiers reposent sur le travail de techniciens qui placent les micros et font le montage du son sur ordinateur. Vu la popularité du multimédia et des diffusions sur Internet, la profession est appelée à croître encore dans les années qui viennent.

De nombreuses écoles de musique offrent déjà des cours d’introduction en prise de son. Ceux qui voudraient en faire une carrière trouveront aussi dans de nombreuses écoles techniques des cours d’un an en enregistrement ou en design sonore. Le programme en enregistrement sonore de l’Université McGill, qui existe depuis 20 ans et s’inspire du programme Tonmeister européen, est le seul en Amérique du Nord à offrir des diplômes de maîtrise et de doctorat. L’admission au programme exige une formation solide tant en musique qu’en sciences. « Habituellement, nous exigeons un baccalauréat en musique, pas nécessairement en musique classique, dit le nouveau doyen de McGill, Don McLean. Nous avons quelques musiciens de jazz et de musique populaire, et, en fait, nous recevons de plus en plus de demandes de diplômés en génie et en informatique. »

Souvent, les candidats doivent faire une année de propédeutique pour acquérir les bases nécessaires en mathématiques, en acoustique et en éducation de l’oreille. « En réalité, les musiciens ont plus de facilité à apprendre les rudiments scientifiques que les ingénieurs à apprendre la musique, dit McLean. Ils sont souvent plus motivés. » L’expérience peut être fort enrichissante, dans tous les sens du terme. Grâce à des contacts dans l’industrie, avec Sony et Harmon Kardon par exemple, les diplômés sont presque assurés d’un emploi. « Les écoles techniques ont beaucoup à offrir, mais elles sont plus orientées vers la musique populaire. La différence, c’est que nos gens possèdent en sortant d’ici un bagage de connaissances qui leur permet d’être le chef d’une équipe. » Un autre avantage du programme est l’accès aux 450 concerts donnés par des professionnels et les étudiants en musique de l’Université.

McLean tient à prévenir les musiciens classiques tentés par un autre type de carrière en musique classique : la plupart des diplômés travaillent dans des projets non classiques. « La musique classique offre cependant les plus grands défis, à plus d’un titre. L’enregistrement d’un opéra est une entreprise colossale. Ces aptitudes et expériences se transfèrent dans d’autres domaines. »

« Nous acceptons actuellement 6 personnes dans le programme de maîtrise sur la cinquantaine de candidatures que nous recevons de partout dans le monde, et nous avons 4 ou 5 étudiants au doctorat. Lorsque le nouvel édifice sera construit, le nombre des candidats acceptés sera doublé. » Le nouvel édifice de 41 millions de dollars -- on apprenait récemment que, grâce à l’acquisition de nouveaux fonds, l’objectif était maintenant atteint à 75 % --, dont la construction commencera au printemps prochain et qui ouvrira ses portes en 2003, regroupera la faculté de musique de l’Université et sa bibliothèque et préparera en même temps aux défis technologiques du xxie siècle. Grâce à une subvention de 6,5 millions pour la création du Centre for Interdisciplinary Research in Music Media and Technology (CIRMMT), les nouvelles installations apporteront également un fort appui au programme d’enregistrement sonore de McGill. L’édifice comprendra des salles de concert et d’enregistrement au sous-sol et aux premiers étages, la nouvelle bibliothèque munie des plus récents gadgets technologiques au milieu et les bureaux aux étages supérieurs. Le joyau de l’édifice sera une salle de concert et de multimédia de classe mondiale qui pourra accueillir un orchestre et un chœur de 200 chanteurs. La salle servira également de studio d’enregistrement, de salle de performance multimédia et d’espace de recherche en acoustique, ainsi qu’aux répétitions de l’Orchestre symphonique de McGill. McLean entend aussi en profiter pour initier les étudiants à l’étiquette de studio, de manière à les mieux préparer aux défis qu’ils devront relever dans le monde professionnel.

McLean déborde d’enthousiasme en parlant du caractère interfaculté, interuniversitaire et interdisciplinaire du CIRMMT. Le centre unira en effet les forces existantes de McGill en sciences sociales, en génie et en musique à la recherche en musique et en diffusion sur Internet. En outre, la faculté de médecine, l’Institut neurologique de Montréal et la faculté de génie seront associés au CIRMMT, ce qui en soulignera les priorités en matière de recherche.

Pour plus d’information : www.music.mcgill.ca

[Traduction d’Alain Cavenne]


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(c) La Scena Musicale 2002