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La Scena Musicale - Vol. 7, No. 2

La gestion d’une carrière musicale

Par Jonathan Vaillancourt / 1 octobre 2001

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Plusieurs options s’offrent aux musiciens professionnels quand vient le temps de choisir la direction que prendra leur carrière. Souvent, par la force des choses, ceux-ci doivent acquérir des notions de gestion afin de mieux contrôler les facteurs de leur succès. Certains artistes s’intéressent alors au travail de gestionnaire, au point même de songer à en faire une profession.

« Le fait que j’aie été musicien pendant longtemps me permet de connaître les rouages du milieu », explique, de sa voix de baryton, le directeur général des conservatoires de musique et d’art dramatique du Québec, Nicolas Desjardins. « Ça m’apporte aussi un certain respect de la part des gens que je supervise et de mes supérieurs. »

Il existe, dans plusieurs institutions d’enseignement canadiennes, surtout en Ontario, au Québec et en Colombie Britannique, des programmes spécialisés en gestion des arts qui permettent aux artistes, musiciens compris, d’apprendre à mieux gérer leur carrière ou même à s’occuper de celle des autres.

L’Université Concordia, à Montréal, offre un tel programme. Il s’agit d’un diplôme d’études supérieures spécialisées en gestion d’organismes sans but lucratif, le DIA (de l’anglais diploma in administration). L’une des trois options du diplôme concerne les organismes culturels.

« La plupart des musiciens qui s’inscrivent à notre programme le font pour éventuellement gérer leur propre carrière ou celle d’un groupe auquel ils appartiennent », déclare Edith Katz, coordonnatrice du marketing et des communications du DIA, « mais la majorité des diplômés vont gérer des organismes comme des orchestres et des ensembles de musique de chambre. »

Le programme, d’une durée d’un an à temps plein, comporte 10 cours, pour un total de 30 crédits, avec 6 cours obligatoires et 4 dans l’option choisie. L’option d’administration des arts, de la culture, du divertissement et du tourisme culturel inclut des cours de marketing et de relations publiques dans ces domaines, ainsi qu’un projet de recherche ou un stage d’au moins trois mois.

« Les organismes où nous envoyons nos étudiants en stage doivent répondre à plusieurs critères de sélection », affirme Mme Katz, appuyant ses mots de gestes assurés. « Ils doivent, entre autres, exposer ces étudiants au processus de gestion et les faire superviser par des employés vraiment expérimentés. »

Diplômé du DIA en 1984, Nicolas Desjardins garde un bon souvenir de sa formation : « J’ai beaucoup aimé le programme de Concordia et j’y ai appris énormément. Il faut évidemment un certain talent de gestionnaire au départ, mais le diplôme aide à parfaire les connaissances dans le domaine. »

Toujours à Montréal, l’École des hautes études commerciales (HEC) propose un programme similaire. Il a la même durée et le même nombre de crédits, mais n’offre pas systématiquement de stage.

« Nous avons un cours-projet où il est possible de faire un stage, mais ce n’est pas obligatoire », précise le titulaire de la chaire de gestion des arts de l’École, François Colbert. « La plupart de nos étudiants ont déjà une certaine expérience dans le domaine de la gestion d’organismes culturels, sauf quelques-uns, à qui nous suggérons de prendre le cours. La moyenne d’âge des inscrits se situe autour de 30 ans. »

Ancienne flûtiste, maintenant directrice des communications aux Jeunesses Musicales du Canada, Pascale Labrie avait entamé le programme des HEC, mais l’emploi qu’elle occupe, en plus de ses études en musicologie, l’a contrainte de l’interrompre. Elle considère toutefois que les cours qu’elle a suivis lui servent aujourd’hui dans son travail, surtout parce qu’elle a pu s’y créer un réseau de contacts très utile.

Ailleurs au Canada, plusieurs établissements d’enseignement offrent des programmes de gestion des arts à ceux qui veulent approfondir leurs connaissances dans cette sphère. Certaines institutions, telles les universités de Waterloo et de Victoria, possèdent la particularité d’offrir des cours de formation à distance. Le Banff Centre, quant à lui, offre quelques jours de formation dans ce domaine, à un coût au demeurant plutôt élevé.


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(c) La Scena Musicale 2002