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La Scena Musicale - Vol. 6, No. 1

Éducation jeunesse -- Le violon, roi de l'orchestre

Par Lucie Renaud / 1 septembre 2000

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Qu'est-ce qui a rendu le violon si populaire au cours des siècles? Une raison possible pourrait être qu'il se rapproche le plus de la voix humaine par ses possibilités expressives. On n'a qu'à penser au thème déchirant du violon dans la trame sonore de La liste de Schindler. Le violon se retrouve dans tous les orchestres, symphoniques (comme l'OSM) ou de chambre (comme l'Ensemble Amati). On l'utilise aussi dans la musique folklorique (Penses aux gigues irlandaises de Lord of the dance ou aux reels québécois.). Il ne donne pas sa place non plus dans le jazz (Le plus célèbre violoniste du genre est certainement Stéphane Grapelli.) et dans la musique populaire. Certaines chansons romantiques seraient beaucoup moins touchantes sans sa présence. Imagine la chanson-thème de Titanic sans la section de violons! Les années 1970 de fièvre « disco » n'auraient pas été les mêmes non plus sans les violons légèrement grinçants.

Malgré sa petite taille, on le remarque tout de suite et même si son apparence semble toujours la même, sa structure intérieure reste très complexe et son histoire comprend de grands vides.

Historique

D'après les peintures d'époque et les écrits, on estime que les premiers violons sont apparus il y a 500 ans, donc bien avant le piano. Les premiers représentants de la famille se nommaient les « violes da braccio » (les violes de bras en italien!). Ces instruments avaient quatre cordes accordées à la quinte et un manche légèrement incliné se terminant par une volute, tout à fait semblables à celle des instruments modernes. Curieusement, à l'époque, l'instrument n'avait pas la cote de popularité car on trouvait sa sonorité aigre. On l'utilisait seulement pour accompagner les danses champêtres et les chansons à boire!

À la fin du XVIIe siècle, il devient tout à coup populaire et dès le XVIIIe siècle, on voit apparaître de grands solistes européens. L'époque romantique sonne l'heure de gloire de l'instrument. Une quantité incroyable de concertos sont alors écrits pour l'instrument et Paganini, un génie du violon, le pousse à ses limites de virtuosité.

Les grands luthiers

Les luthiers italiens restent les vedettes incontestables quand vient le temps de construire des violons aux qualités exceptionnelles au XVIIe siècle. Crémone devient le point de ralliement des plus grands artisans : Amati, Ruggeri, Guarneri et, surtout, le célèbre Stradivarius. La ville se trouve tout près des pentes sud des Alpes où poussait l'épicéa, bois très recherché pour les instruments. Elle était également située près de la route de commerce avec l'Orient qui approvisionnait la région en résine, nécessaire à la fabrication des vernis. Le climat permettait également un séchage du bois exceptionnel.

De nos jours, les luthiers continuent bien sûr de créer de nouveaux instruments. Au Québec, quelques luthiers poursuivent cette belle tradition. Parmi eux, on peut mentionner Jean-Marc Forget, dont le grand-père et le père étaient luthiers également. On fabrique aussi de petits violons pour les enfants, jusqu'à un quart de la taille normale. Des violons encore plus petits se trouvent dans les classes Suzuki qui proposent des un seizième de violon pour les enfants de deux ans!

La technique

Le coup d'archet joue un rôle essentiel dans la technique violonistique. On peut ainsi utiliser toutes les subtilités d'articulation, du legato (lié, chantant) au staccato (détaché, court). Certains effets spéciaux peuvent aussi être obtenus: le pizzicato (qui imite la guitare), le vibrato (très expressif, surtout sur les notes longues), les harmoniques (jouées par effleurement de la corde à certains endroits précis) ou le sul ponticello (qui veut dire « sur le pont »; cela donne un son plus dur et métallique). On peut également employer la sourdine, un petit morceau amovible planté entre les cordes sur le chevalet, qui permet une sonorité plus étouffée.

Les vedettes

Plusieurs virtuoses ont marqué l'histoire de l'instrument: Nicola Paganini, Fritz Kreisler, Eugène Ysaÿe, Joseph Joachim, Jascha Heifetz et Yehudi Menuhin, par exemple. Parmi les vedettes de l'heure, on peut mentionner Itzhak Perlman, Isaac Stern, Kennedy (passé de Nigel Kennedy à Nigel pour finalement se fixer à Kennedy!), Pinchas Zukerman, Anne-Sophie Mutter, Joshua Bell et Maxim Vengerov.

Le violon au cinéma

* Le violon rouge, film de François Girard à grand déploiement, met en vedette un violon bien particulier au vernis inusité. La musique, magnifique, a été composée spécialement pour le film par John Corigliano, un américain. Intense et très dépaysant! À voir absolument!

* Les violons du coeur (Music of the heart) relate l'histoire vécue de Roberta Guaspari (interprétée par Meryl Streep), professeur de violon dans un quartier défavorisé de New York. Les enfants finissent par jouer au Carnegie Hall (la salle la plus prestigieuse de la ville) avec les vedettes de l'heure (qui jouent leur propre rôle). Un documentaire, Small wonders, a été également réalisé sur le même sujet. Inspirant!

* Le violon sur le toit (Fiddler on the roof) est un classique de 1971. Tiré de la comédie musicale du même nom, même au 10e visionnement, le film réussit encore à faire sourire. Contagieux!

Les notes violonistiques

* Le luthier Jean-Marc Forget sera présent à la Fête de la musique du Mont-Tremblant les 2 et 3 septembre. Au programme : ateliers de lutherie et exposition d'instruments anciens (gratuit).

* « Les petits violons » de Jean Cousineau fêtent cette année leur 35e anniversaire. Cette école de violon accepte les enfants dès l'âge de 5 ans. Plusieurs anciens mènent maintenant des carrières internationales, entre autres Angèle Dubeau, Martin Chalifour (violon solo de l'orchestre de Los Angeles) et Chantal Juillet. Un concert spécial sera présenté le 2 septembre à Tremblant, qui mettra en vedette un orchestre d'élèves, nouveaux et anciens. Cousineau renouera également avec la tradition qu'il a eue pendant plusieurs années avec ses enfants. En effet, toute la famille se levait très tôt le matin pour faire un peu de quatuor à cordes, histoire de bien débuter la journée! (gratuit)

* Si tu veux tester tes connaissances sur l'instrument, tu peux visiter le « Stringstuff quizz » au . Bonne chance!

* Côté technologie de l'instrument, on n'arrête pas le progrès. Après les violons électriques, très prisés des jazzmen et des musiciens populaires, voici le violon silencieux, au look très futuriste, qui permet de pratiquer à toute heure du jour et de la nuit sans faire hurler les voisins!

* Un autre « gadget », celui-là prisé par les jeunes élèves (et leurs professeurs), le « RainBow ». Non, ce n'est pas un archet pour faire venir la pluie, mais bien un archet dont les crins sont colorés des sept couleurs de l'arc-en-ciel (une ou trois à la fois, ce qui permet de bien séparer les sections de l'archet). Un autre modèle proposé par la compagnie comprend des crins réguliers avec un manche qui luit dans le noir! Pour les insomniaques, peut-être? Info (506) 384-4371

Le mois prochain, nous rencontrerons de jeunes prodiges du violon. À ne pas manquer!

Septembre jeune public

* La Diva Natalie Choquette saura faire crouler la salle de rire le 10 septembre à 14 h 30 à la Place des Arts. Elle décide de partir en tournée et emmènera les enfants en voyage autour du monde. Dépaysement garanti!

* L'Ensemble Amati présentera ses Amatinées « Le monde merveilleux des cordes » au Musée des beaux-arts de Montréal le 24 septembre. Aventure de découvertes!

* Au Musée des beaux-arts également, l'heure du lunch des mercredis 6 septembre au 11 octobre sera agrémenté par la musique des jeunes prodiges du Conservatoire. Pour dépister les étoiles de demain!


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