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La Scena Musicale - Vol. 5, No. 5

À venir

1 février 2000

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Une nouvelle Lulu présentée par Chants Libres

Le personnage mythique de Lulu sera au centre de l'audacieuse création qui marque le 10e anniversaire de Chants Libres. Lulu, le chant souterrain est un opéra techno du compositeur Alain Thibault et du librettiste Yan Muckle. Il est interprété par la soprano Pauline Vaillancourt et le comédien Paul Savoie; Wajdi Mouawad en signe la mise en scène. Lulu est apparue sous la plume de Frank Wedekind et vient d'abord au monde opératique dans l'oeuvre d'Alban Berg. Chants Libres en offre une nouvelle vision. Dans ce drame physique et charnel, Lulu, par une sorte de sortilège qui lui échappe, enlève à l'homme qui la regarde son identité. Celui-ci, pour retrouver qui il est, est poussé vers Lulu. Pour remettre la main sur lui-même, son instinct le pousse à poser la main sur Lulu, à la désirer et à la posséder. Un homme et une femme s'abîment dans une danse forcenée, se confrontent dans de brusques sursauts de révolte, de tendresse, de plaisir et de désespoir. La musique joue sur la fusion et l'opposition de l'élément humain, la voix chantée et parlée en direct, et le son électronique pur. La dimension technologique tient une place importante du spectacle; ainsi, les arts musicaux de la scène et du multimédia s'y rencontrent. Chants libres est reconnu pour son apport unique à la création musicale de son temps et les amateurs de nouveautés pourront découvrir cet opéra et sa vision de la mythique Lulu les 10, 11, 12, 15 et 16 février à l'Usine C.

Marielle Leroux


Les Violons du Roy de nouveau dans Haendel

Les éclatants Violons du Roy et leur dynamique chef Bernard Labadie reviendront soulever l'enthousiasme du public à la Salle Pollack le 12 février. Le baryton Russell Braun et la soprano Karina Gauvin se joindront à eux pour un programme tout Haendel : le Concerto grosso, opus 6 no 6, le motet Silete venti et la cantate Apollo e Dafne. La voix exceptionnelle de Mme Gauvin qui affectionne tout particulièrement le répertoire baroque, saura se marier à l'ardeur des musiciens de l'ensemble afin de nous offrir une lecture dépoussiérée de ces classiques.


Pour la joie des pianistes

Le pianiste iconoclaste roumain Radu Lupu sera de retour à la Place des Arts le 13 février 2000 après une trop longue absence de 15 ans. Élève du grand maître russe Heinrich Heuhaus (avec qui étudièrent également Richter et Gilels), il est reconnu comme l'un des plus importants musiciens de sa génération et comme un interprète insurpassable de Brahms, de Mozart et de Schubert. Le public pourra savourer son interprétation des Kinderszenen op. 15 et de la Fantaisie op.17 de Schumann ainsi que de la dernière sonate de Beethoven.

La veille, au Pavillon des Arts de Sainte-Adèle, les amateurs pourront apprécier le récital d'Alain Lefèvre. Le 6 mars, deux concerts se disputeront les faveurs des mélomanes: Anton Kuerti jouera à la Place des Arts avec l'Orchestre de chambre McGill et André Laplante sera en récital solo au Centre Pierre-Péladeau. Il n'est pas trop tard pour vous procurer des billets pour l'évènement, tout en encourageant La Scena. Rappelons que La Scena offre un forfait de 2 concerts, celui-ci et celui du grand Ben Heppner en avril, pour la somme de 75$.

Les pianophiles de Toronto seront de leur côté particulièrement choyés en février: Ivan Moravec (le 10 février), Janina Fialkowska (le 15 février), Angela Hewitt (le 22 février) et Mikhail Pletnev (le 23 février) viendront les enchanter.


Bernard Fabre-Garrus, au coeur de l'ensemble A Sei Voci

Bernard Fabre-Garrus est affable, volubile, passionné m�me. On le sent immédiatement. Cette visite à Montréal, dans la cadre de l'évènement « Bach : visages du génie », le réjouit. D'autant que c'est une première au Québec! L'ensemble A Sei Voci existe depuis plus de 20 ans et il en assume la direction artistique depuis le début des années 90. Au fil des ans, la réputation du groupe n'a cessé de s'étendre et son parcours est d'une qualité exceptionnelle : Prix aux Victoires de la musique en 1993, innombrables récompenses pour chaque enregistrement paru chez Auvidis Astrée, le plus célèbre étant celui du Miserere d'Allegri, version baroque. Ferveur festive, véritable jubilation, vocalité radieuse, les critiques abondent dans le même sens, celui du réel plaisir que prend A Sei Voci à redécouvrir les musiques polyphoniques des époques de la Renaissance et du Baroque.

Bernard Fabre-Garrus accepte volontiers le titre de restaurateur. « J'ai appris à découvrir ce qui se cache dans les partitions. La forme sous laquelle nous parviennent certaines oeuvres n'est pas nécessairement un témoignage de leur exécution. Ce n'est pas parce qu'on ne trouve que des parties vocales qu'on chantait sans accompagnement instrumental! Et ce n'est pas parce qu'une pièce est écrite pour quatre voix qu'elle n'était pas chantée en double choeur! C'est de plus en plus évident aujourd'hui. » À Janequin, Josquin Desprez, Costelet, Gabrieli, Gesualdo, Morales, autant de grands compositeurs dont les partitions ont été scrutées à la loupe par Bernard Fabre-Garrus.

Et la musique de J.S. Bach, dans tout cela? « C'est tout à fait nouveau pour nous! Chanter les Motets s'inscrit dans la lignée de ce que A Sei Voci réalise depuis toujours. Leonhardt, Herreweghe et plusieurs autres ont fait un travail extraordinaire, mais il reste encore des découvertes à faire Par exemple, je suis persuadé qu'on devait chanter certains des Motets en double choeur. Je veux également mettre en valeur tout le côté italien de J.S. Bach. N'oublions pas qu'il a copié ou transcrit des oeuvres de compositeurs italiens. Il faut lui rendre son extraordinaire vivacité. »

Cette entrevue fût réalisée pour l'édition de janvier-février de Première, le bulletin de programmation du Centre Pierre-Péladeau.

par Françoise Davoine


Jean-Sébastien Bach : visages du génie

S'il y a un compositeur qu'on peut qualifier de génial, c'est bien Jean-Sébastien Bach. Il serait difficile de choisir sa plus grande composition tant il a écrit de chefs-d'oeuvre. Sa musique a su toucher les coeurs et les âmes du grand public ainsi que des spécialistes de la musique. Chaque musicien, soit-il flûtiste, organiste, violoniste ou choriste, garde sûrement quelque part sa pièce préférée de Bach pour garnir son répertoire. Le Centre Pierre-Péladeau consacrera trois jours de fête au célèbre Bach, célèbrant le fait que 250 ans après sa mort, sa musique reste bien vivante parmi nous. Cinq concerts illustreront diverses facettes de la création de Bach et son impact sur la musique et les musiciens d'aujourd'hui. L'ensemble Les Violons du Roy, sous la direction de Bernard Labadie, ouvrira la série de concerts, le 26 février, avec une sélection de concertos pour un, deux, trois et quatre clavecins. Le même soir, un deuxième concert invitera le public à entendre la transcription pour trio à cordes des Variations Goldberg, du violoniste russe Dmitri Stilkovetsky, interprétée par Ani Kavafian, violon, Scott St. John, alto et Antonio Lysy, violoncelle.

La deuxième soirée, le 27 février, présentera A Sei Voci, un ensemble vocal venu de France qui figure au premier rang des interprètes de musique sacrée ancienne et qui s'illustre aussi par la création d'oeuvres contemporaines composées pour lui. Il nous proposera l'intégrale des six motets de Bach, BWV 225 à 230. Plus tard dans la soirèe, un trio réuni autour du pianiste James Gelfand présentera d'autres variations sur le thème des Variations Goldberg, en jazz cette fois.

Le concert de clôture du lundi 28 février mettra en vedette l'Ensemble Arion, sous la direction de Claire Guimond, qui nous offrira l'intégrale des six concertos brandbourgeois, dans une édition originale récemment préparée par le musicologue canadien Gregory Butler. Tous ces concerts seront diffusés, en direct ou en différé, par la Chaîne culturelle de Radio-Canada.


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