Accueil     Sommaire     Article     La Scena Musicale     Recherche   

La Scena Musicale - Vol. 5, No. 1

Quelques méthodes pour s'initier à la musique

1 septembre 1999


Quelques méthodes pour s'initier à la musique par Lucie Renaud On se retrouve souvent, à la rentrée, plein de bonnes intentions à l'idée de débuter une activité musicale. Mais par où commencer? Si l'on se sent indécis, pourquoi ne pas essayer un cours d'initiation? Des méthodes éprouvées pour s'initier à la musique en général, à la théorie ou à la pratique d'un instrument, que l'on soit enfant ou adulte, ont été mises au point au cours du XXe siècle. Voici un survol de quelques-unes d'entre elles. Méthode Suzuki « Si un enfant entend de la bonne musique et apprend à la jouer, il acquiert sensibilité, discipline et endurance. » L'approche pédagogique du Dr Shinichi Suzuki (1898-1998), premier violoniste virtuose japonais, est basée sur la facilité avec laquelle les enfants apprennent leur langue maternelle. Selon lui, le potentiel de chaque enfant est illimité. L'écoute de la musique devrait être introduite dès la naissance, et l'enseignement proprement dit commencer vers l'âge de 3 ou 4 ans. Par l'écoute répétée des pièces qu'il apprend, l'enfant devient familier avec celles-ci et les assimile plus facilement. De la même façon que les enfants répètent un nouveau mot afin de l'intégrer à leur vocabulaire, les musiciens qui utilisent la méthode Suzuki répètent les pièces étudiées en y introduisant graduellement de nouvelles difficultés. L'enfant joue ainsi des variations sur une pièce qu'il maîtrise déjà. Le rôle des parents est primordial dans l'enseignement Suzuki : en plus d'assister aux leçons, il doivent superviser les pratiques de l'enfant à la maison et lui prodiguer des encouragements, ce qui implique une grande disponibilité. D'autre part, la participation à des classes d'ensemble renforce les concepts étudiés tout en motivant les enfants. La méthode Suzuki ne prétend pas produire des musiciens professionnels, mais désire plutôt élargir l'horizon musical du plus grand nombre de jeunes possible. La faiblesse de la méthode réside toutefois dans le retard délibéré de l'introduction de la lecture de notes. Plusieurs musiciens initiés par la méthode Suzuki semblent en éprouver des difficultés lorsqu'ils décident de poursuivre des études musicales plus avancées. Élaborée à l'origine pour l'enseignement du violon, la méthode est aujourd'hui appliquée à l'enseignement du piano, de la harpe, de la flûte et de la guitare. Méthode Orff En plus de composer, l'Allemand Carl Orff (1895-1982) a développé une méthode d'éducation musicale, le Schulwerk. En 1923, il fonde une école qui enseigne la danse, l'expression corporelle et la rythmique en plus des matières scolaires traditionnelles. La musique se retrouve alors combinée avec la danse et l'expression orale en un langage élémentaire, où l'improvisation occupe une large place. Les mélodies, souvent traditionnelles, sont chantées ou déclamées. L'accompagnement se fait au tambour, aux cloches ou aux bâtons et l'on utilise la gestuelle du corps. Les autres instruments développés pour l'enseignement de cette méthode et maintenant appelés instruments Orff sont des claviers de bois (du type xylophone) et de métal (du type glockenspiel), car ils produisent tout de suite un son harmonieux, quel que soit le niveau d'habileté des interprètes. La méthode est maintenant utilisée dans le monde entier et compte de nombreux adeptes. Certaines questions sont néanmoins soulevées quant à l'actualité de la méthode. Si elle fonctionne bien avec de jeunes enfants, elle démontre rapidement ses limites chez les plus âgés. Méthode Kodály Zoltán Kodály (1882-1967), compositeur hongrois et spécialiste de la musique folklorique de son pays, fut également un pédagogue réputé dont les élèves ont beaucoup contribué à propager les idées. Ayant toujours lutté pour augmenter la place de l'éducation musicale dans les programmes scolaires, il rêvait également de faire apprécier la musique à l'ensemble de la société. Selon Kodály, l'enseignement musical devrait être présent à la maternelle, la tâche première du professeur étant de transformer la musique en jeu. Le compositeur considérait que les chants folkloriques de chaque pays renferment des richesses inépuisables, aptes à initier les enfants aux concepts musicaux tout en les ouvrant au patrimoine culturel des autres nations. L'essentiel de l'éducation musicale telle qu'il la souhaitait passe donc par le chant, la voix humaine étant le seul instrument accessible à tous. Dans cette méthode, les enfants apprennent à lire et à écrire la musique. Ils participent aussi, éventuellement, à des ensembles vocaux à plusieurs voix, ce qui leur permet de découvrir les grandes œuvres de la littérature musicale. Pour Kodály, un musicien devrait posséder quatre qualités essentielles : une oreille, une intelligence, un cœur et des mains bien entraînées, qualités qui doivent être développées en même temps, en équilibre constant. Des suggestions pour les adultes Vous n'avez plus cinq ans mais voulez vous lancer dans une aventure de découverte musicale? Des cours de connaissance de la musique sont offerts par des institutions et organismes tels que l'Université de Montréal et l'Orchestre Métropolitain. Le Service des Activités Culturelles (SAC) de l'Université de Montréal offre une série de cours très variés pour les adultes , entre autres des ateliers d'initiation, de chorale, de gamelan, un big band et quelques cours théoriques. L'école de musique Vincent d'Indy propose elle aussi un cours, dans lequel les adultes découvrent le répertoire classique, tant du point de vue de l'histoire de la musique que des notions théoriques de base. La participation à un ensemble vocal amateur peut être une autre activité musicale enrichissante. À travers un répertoire qui varie d'un ensemble à l'autre, l'amateur apprend à poser sa voix, à lire la musique et découvre de nouvelles œuvres du répertoire. Comme l'affirmait Kodály : « Aucune vie spirituelle n'est complète sans la musique. Elle est une partie indispensable de la connaissance humaine universelle. » Info pour les activités du SAC : Johanne Latreille au (514) 343-6111 poste 4692. Info pour les cours de Vincent d'Indy : Michèle Lapointe au (514)735-5261.

(c) La Scena Musicale 2002