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La Scena Musicale - Vol. 5, No. 1

Musica Camerata Montréal : trente ans d'amour pour la musique de chambre

1 septembre 1999


La rentrée musicale – preview Musica Camerata Montréal : trente ans d'amour pour la musique de chambre par Dominique Olivier Lorsqu'il parle de la saison à venir de Musica Camerata Montréal, le violoniste Luis Grinhauz, directeur artistique de l'ensemble, s'emballe comme aux premiers jours. Pourtant, cette institution qui se dévoue à la diffusion de la musique de chambre a trente ans cette année. Trente saisons passées à offrir au public montréalais la découverte d'un répertoire méconnu, avec un plaisir toujours renouvelé. « Nous ne comptons pas les années, confie Grinhauz, nous comptons plutôt les concerts! » Au total, près de 300 programmes différents ont été donnés par l'ensemble depuis 1969. « Il y a tellement de bonne musique qui n'est pas jouée, souligne le violoniste, et je n'aime pas jouer les chevaux de bataille. Depuis les débuts de Musica Camerata, nous cherchons à faire des pièces moins connues. C'est une sorte de mission que nous nous sommes donnée, de faire découvrir du répertoire rare. Chaque membre du groupe apporte ses découvertes, que nous partageons ensuite avec le public. » Car, insiste Luis Grinhauz, la musique de chambre est d'abord et avant tout un partage. Elle permet un contact plus intime avec les autres musiciens, tout comme avec le public. « C'est différent de faire de la musique de chambre, explique le directeur artistique — qui est aussi violoniste à l'Orchestre symphonique de Montréal —, parce que c'est un acte de communion. Ce n'est pas tout le monde qui aime ça, parce qu'on est très exposé. Il y en a qui n'ont pas de problèmes à jouer dans un orchestre symphonique, qui sont de très bons musiciens, mais qui sont trop timides. À l'opposé, il y a ceux qui sont trop solistes, qui ont besoin d'occuper le devant de la scène. » La musique de chambre se situe au milieu, en équilibre entre l'anonymat que procure la masse sonore de l'orchestre, et la mise en relief par la présence unique du soliste. « Ceux qui font de la musique de chambre aiment d'abord jouer avec les autres, entrer en contact par la musique. » Faire découvrir cette musique est, en plus d'un plaisir, un devoir pour les musiciens de Musica Camerata. Son répertoire recèle des chefs-d'œuvre dans lesquels les compositeurs ont souvent donné le meilleur d'eux-mêmes. Pour cette trentième saison, l'ensemble, régénéré par de nouveaux membres, aborde plusieurs aspects de ce vaste répertoire. Deux axes gouvernent une programmation répartie sur trois siècles, les chefs-d'œuvre d'une part, les joyaux oubliés d'autre part. Pour illustrer le XVIIIe siècle, par exemple, Musica Camerata nous fera d'abord entendre des œuvres de Bach, Haydn et Mozart. Dans un deuxième concert, le groupe donnera des œuvres méconnues de cette même époque, des compositeurs Devienne, Vanhal et Dussek. De même pour le XIXe et le XXe siècle. Une œuvre commandée par Musica Camerata au compositeur montréalais Serge Arcuri sera créée lors du dernier concert de la saison, en mai 2000. Débordant de projets pour les années à venir, Luis Grinhauz songe notamment à donner des concerts pour les jeunes. « Pas des concerts didactiques, ça les épouvante! Nous voudrions que ça soit vraiment intéressant, et que les jeunes rentrent chez eux enthousiasmés. » D'ici là, bonne trentième saison!

(c) La Scena Musicale 2002