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La Scena Musicale - Vol. 4, No. 6

Un mot de la Rédaction

1 mars 1999


Un mot de la Rédaction 1er mars 1999 Chers lecteurs, La Scena Musicale fêtera bientôt ses 2 ans et l’équipe de rédaction tient à remercier chaleureusement tous ses amis, ses bénévoles et ses fidèles lecteurs. Malgré la réponse extrêmement positive pour LSM, la seule « fausse note » dans notre party d’anniversaire est le comportment nettement hostile de l’Opéra de Montréal. Depuis quelques mois, nous avions remarqué de la grogne en provenance de ses bureaux de la Place des Arts. Finalement, le mois dernier, la direction de l’OdM s’est montrée sous son vrai jour. Le 4 février 1999, l’OdM a annulé les billets de presse de La Scena Musicale, et a banni la distribution d’exemplaires de ses locaux (voir le texte ci-joint). Cette volonté de l’OdM de censurer et d’exclure des journalistes honnêtes et respectés ne date pas d’hier. Depuis quelques années, les critiques et animateurs-radio suivants ont été touchés : Arthur Kaptainis (The Gazette, Montréal), François Tousignant (Le Devoir, Montréal), Georges Nicholson (Radio-Canada), Alan Horgan (Hour, Montréal; Globe and Mail, Toronto), Dominique Olivier (Voir, Montréal), Robert Lévesque (Le Devoir; Radio-Canada), Gaétan Charlebois (Mirror, Montréal) et Philip Anson (Mirror ,1996-1998;Toronto Globe and Mail ,1998-1999). Les méthodes de manipulation de l’OdM face aux journaux et aux journalistes ne sont pas limitées à l’annulation de billets de presse, mais comprennent les liens entre la publicité et les critiques favorables, le refus d’envoyer des informations, des photos, des communiqués de presse et des invitations aux conférences de presse. Selon nous, les critiques sont là pour protéger le public des représentations médiocres et de l’exagération en publicité. Pendant la saison 1996-1997, l’OdM et son Atelier Lyrique ont reçu des subventions de 1 200 000 $ du Conseil des Arts et des Lettres du Québec, de 694 000 $ du Conseil des Arts du Canada et de 150 000 $ du Conseil des Arts de la communauté urbaine de Montréal (CACUM). Le public, qui paie ces subventions par ses taxes, a le droit de recevoir un reportage critique honnête et complet des activités artistiques de l’Opéra de Montréal. Si vous partagez notre outrage face au comportement de l’ OdM, envoyez des lettres d’appui (par la poste, courriel ou télécopieur) à La Scena Musicale sur cette question importante. Merci! P. Anson, W. K. Chan, T. Holzinger Rédaction / La Scene Musicale Texte de la lettre de L’Opéra de Montréal à La Scene Musicale (traduction de l’anglais) L’Opéra de Montréal Bernard Uzan, directeur général et artistique Le 4 février 1999 Cher Monsieur Chan, Hier soir, j’ai eu l’occasion d’assister au vernissage d’une exposition commémorant le 50e anniversaire de la création du Théâtre du Rideau Vert. Dans son allocution, Mme Mercedes Palomino, fondatrice de la compagnie, a évoqué le manque de générosité dont le public et les médias font preuve à l’égard des arts. Elle a affirmé, notamment, que les spectateurs, trop souvent, récusent un spectacle et le qualifient de mauvais plutôt que de dire qu’il ne leur plaît pas ou qu’ils n’étaient pas d’humeur à l’apprécier. Après lecture des cinglantes critiques que votre journal a publiées des deux dernières productions de l’Opéra de Montréal, il a été décidé qu’à compter de ce jour, l’OdM n’accordera plus de billets de faveur à La Scena Musicale. Nous sommes d’avis que nous servirons beaucoup mieux les amateurs d’opéra en collaborant avec des journalistes intéressés à mieux informer le public. Ne vous méprenez pas sur le sens de mes propos. Nous n’avons pas la naïveté de croire que les critiques élogieuses sont les seules acceptables, mais il nous semble que vos journalistes (qui n’ont même pas le courage de signer leurs articles)* s’intéressent moins à informer le public qu’à chercher de la saleté (inexistante) à répandre. Les billets que nous vous avions réservés pour la représentation du 13 février de Carmen ont été employés à meilleur usage. En terminant, nous vous prions de cesser de nous envoyer des exemplaires de votre publication à distribuer. Merci. John Trivisonno L’Opéra de Montréal. [*Note de la rédaction : la critique était écrite par Philip Anson et c’est à cause d’une erreur de production que son nom n’ apparaissait pas ]Heureusement, La Scene Musicale n’est pas seule à déplorer le geste de l’Opéra de Montréal. Voici quelques réactions : ------------------------------------------------------------------------ •Dear Mr. Anson, I had no idea of these goings on in Montreal ... We live in what we believe, probably mistakenly, to be a democracy. Perhaps the critics should collectively issue their condemnation in the Montreal newspapers, and urge the ticket-buying public to boycott the Opera until it comes to its senses. Sincerely, Barbara Baxter ------------------------------------------------------------------------ •Your newspaper, and all the newspapers who have had this treatment hold the key to the solution. If the editors agree not to send alternative critics, thus refusing to run reviews, the opera company will cave. - Ben (via e-mail) Outrageous! In sympathy, Martin Bernheimer, New York (critic for 31 years at the Los Angeles Times) ------------------------------------------------------------------------ •Messrs. La Scena Musicale I was certainly pleased to read the opera reviews published in your February issue and I fully agree with them. However, I was greatly dissappointed to notice that in your Don Carlos review, you omit to mention any comments about the fine vocal performance provided by Québec baritone Gaétan Laperrière in the rôle of the Marquis de Posa. Thanks to him, and to all the other male voices, specially that of Richard Margisson, those evenings were saved. Best regards, Armando García [Editor’s note : We enjoyed Laperriere’s performance too!] ------------------------------------------------------------------------ •Dear Mr. Anson : [...] I am horrified by the Opera de Montréal's harsh tactics ... Their fear of journalists is a crucial sign of their lack of confidence in the production. If the Opera de Montréal believed they had assembled a fine cast, orchestra, etc, they need not worry about the critics. - Sincerely, D. G. Lam, Los Angeles, California ------------------------------------------------------------------------ •To La Scena Musicale : I have been blacklisted ... It is a common -- and completely juvenile -- practice, alas. A critic can always buy a ticket, tho, and tell his or her truth anyway. Best, Andrew Patner WFMT Fine Arts Radio / Chicago Sun-Times ------------------------------------------------------------------------ •To Philip Anson : [...] The management of the Montreal company plainly needs a few lessons in cultural civility ... Has Montreal acted with cosmic stupidity? Unquestionably. -D. F. Tritter (via e-mail) ------------------------------------------------------------------------ •Thanks for your reviews... We look forward to your next visit. - Press Office / Lyric Opera of Chicago   (c) La Scena Musicale 1999

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