Fritz Kreisler:
Some Shorter Works Kennedy, violin (EMI 556626-2)
Violinist Nigel Kennedy now calls himself
Kennedy and has returned to EMI on his own terms: he picks the
repertoire, he produces the albums (no homogenizing
post-production), he refuses the gimmicky publicity and mindless
promotional tours. Kreisler's unabashedly sentimental and virtuosic
violin showpieces seem a strange choice for the punkish,
anti-establishment Kennedy, but this disc is a winner. Kennedy's
playing is refreshingly spontaneous and honest. Both schmaltz and
hair-raising technical demands are taken in stride, with a smile.
And why not? This playing transports us back to an era of unmediated
reactions and extreme emotions. The recorded sound of the violin and
piano works is daringly unpolished, "recorded real live - no
cheating", according to Kennedy's notes. The long takes include some
gritty and dryish patches, and Kennedy's heavy breathing, in keeping
with his new warts-and-all esthetic. The result conveys the
excitement of an inspired live performance. Kreisler's String
Quartet suffers a bit from thicker recorded sound and close
miking. There are no track timings because Kennedy loathes critics
who judge performances by the clock. His publicist confirms, "it is
unlikely that NK will put track timings on records in the future."
Likewise there is no indication when this album was recorded since K
"views recording dates as irrelevant to people enjoying the music."
Finally, there is an empty fourteenth track - six minutes of nothing
(a new work by John Cage, perhaps?). "No," says Kennedy's spokeman,
it is ambient studio sound, "music in respect of silence." I am no
judge of silence, but as far as the music goes, this album reaffirms
that Kennedy's development is worth following.
P.A.
- Denis Bédard: Organ Works
- D. Bédard / Organ of the Basilica of
Notre-Dame de Québec
- Atma ALCD 2 1003
The tradition of organists who not only have a
masterly command of the instrument, but improvise and compose music
for organ includes Sweelinck, Bach, Mozart, Handel, Haydn,
Beethoven, Mendelssohn, Widor, Vierne, and a whole slew of British
and French organists. Judging from the art of Denis Bédard, the
tradition is alive and well in Québec. Bédard is a member of Les
Mélodistes Indépendants, a group of artists who joined together in
1995 to help foster accessible contemporary music. The compositions
included here are a representative selection of the composer's
output for the organ, though I wish he had included his entertaining
variations on the Noël In Dulci Jubilo.Included is his fine
homage to Québec's Claude Lavoie and to Buxtehude. This disc is a
joy to listen to, full of dancing rhythms, wit and humour. The music
is a veritable showcase for the Casavant organ of Québec City's
Basilica recently refurbished by the firm of Guilbault-Thérien. Is
this a disc of masterworks? Perhaps not, but his compositions are
fresh and spontaneous. No dull church music here. Joseph
So
- Xenakis, Bouchard, Berio, Cage,
Arseneault
- Walter Boudreau / Société de musique
contemporaine du Québec
- Fleur de lys FL 2 3111 / Analekta
Fidèle à sa réputation
d'excellence, la SMCQ nous livre avec ce disque des interprétations
d'une qualité rarement égalée. Les cinq oeuvres présentées
proviennent d'enregistrements en concerts réalisés en collaboration
avec la chaîne culturelle FM de Radio-Canada entre 1993 et 1996.
Fait intéressant, le volet québécois de ce disque nous propose deux
oeuvres enregistrées lors de leur première mondiale. Compressions
de Linda Bouchard, qui m'avait littéralement ébloui lors du
concert le 13 juin 1996, m'a une fois de plus laissé pantois.
Inspirée des compressions budgétaires, cette oeuvre est un monument
érigé à l'émotion pure. L'après (l'infini) de Raynald
Arseneault, basé sur des textes de Claude Gauvreau, consiste en une
série de moments intenses où le temps semble s'arrêter pour faire
place à l'espace et à l'infini. Les oeuvres de Xenakis, Cage et
Berio sont déjà connues du grand public et se passent aisément de
présentation. On prend toutefois plaisir à les redécouvrir et les
interprétations de haut calibre que nous offre la SMCQ méritent
d'être mentionnées. Jean-Claude
Thériault
- Le Petit Dictionnaire de L'orgue
illustré
- harmonia mundi HMB 590005.06 / SRI
What a triumph! This ‘book' on the secret world of
the organ combines two CDs with illustrated information on organ
construction,registration, compositional forms, and a dictionary of
organ stops. The CDs are well thought out, and are imaginatively
integrated with the book's text. The first disc offers 28 examples
of different organ stops, given first on their own and then played
with other stops in improvisations by Michel Colin at the organ of
Notre-Dame des Victoires in France. We are given a tour of all the
regular organ sounds and the more exotic Carillon, Quintadena,
Harmonic flute (the Debussy of organ stops), the brazen Chamade
reeds and the dark sound of the pedal Contrebasse. The second CD is
an anthology of organ music taken from the harmonia mundi catalogue,
covering the most important styles and composers of music for the
organ. We are treated to such internationally known organists as
Lionel Rogg, René Soargin, Michel Chapuis, and Francis Chapelet
playing on a wide variety of great continental instruments. These
performances are all very good with fine quality recorded sound. Of
particular interest is Couperin's Dialogue with its fiery
reed stops and the Renaissance ‘big band' sound of Sweelink's
Est-ce Mars?. Bach is also well in evidence, with his
Fantasia in G minor breathtakingly performed by Lionel Rogg. About
the only drawback to this release is the French-only text, though
the average music lover will still benefit from this beautiful
‘concept' recording. A must for any ‘amateur d'orgue.'
Joseph So
- Albert Lortzing : Die
Opernprobe
- Otmar Suitner / Chor & Orchester der
Bayerischen Staatsoper München
- CPO 999 557-2 / Naxos
Les opéras de veine comique d'Albert Lortzing
(1801-1851), extrêmement populaires dans son Allemagne natale, sont
fort peu joués à l'étranger. Laraison en est que l'humour allemand
est généralement méconnu, au point où certains iront même jusqu'à
nier son existence ou, pis encore, à le taxer de mauvais goût. En
réalité, le comique allemand existe bel et bien, mais c'est un
humour essentiellement parodique et caricatural, relativement peu
porté sur les complications dramatiques et qui, surtout, lorsqu'il
est centré sur le langage, tourne moins sur les mots eux-mêmes que
sur le ton du discours. À l'opéra, particulièrement sensible à ce
dernier aspect, on songera avant tout aux Meistersinger de
Wagner ou aux comédies de Richard Strauss. Mais ceux-ci ont eu des
prédécesseurs, dont Lortzing (auteur d'un Hans Sachs!) est
certainement l'un des plus importants. Die Opernprobe (La
répétition d'opéra) occupe une position particulière à l'intérieur
de sa production, parce que, dans ce court Singspiel (comédie
musicale avec dialogues parlés) l'humour prend l'opéra lui-mêmepour
cible. On y voit un noble de province qui s'est tellement entiché
d'art lyrique qu'il ne s'exprime plus qu'en récitatifs et qu'il a
décidé de transformer sa maison en une compagnie d'opéra. Lortzing
s'amuse aux dépens de l'opera seria de la fin du 18e siècle en une
suite de numéros parodiques, ensembles et récitatifs accompagnés.
Après un prélude enjoué,version orchestrale de la musique d'un de
ces ensembles, le rideau se lève sur une scène d'un comique
irrésistible, sans doute la meilleure del'oeuvre où l'on entend
l'orchestre des serviteurs du château répéter une ouverture sous la
direction de leur chef attitré —- qui n'est autre que la femme de
chambre de Madame la comtesse! Die Opernprobe offre également
un exemple du style musical le plus mûr de Lortzing, dont c'est la
toute dernière oeuvre, la création ayant eu lieu seulement quelques
heures avant la mort du compositeur. À écouter cette musique,
toujours élégante, lumineusement orchestrée et qui sied
magnifiquement aux voix, on s'aperçoit immédiatement que Lortzing a
appris son métier en cultivant les grandes partitions de Mozart.
Mais il est également allé puiser à d'autres sources, populaires et
romantiques, pour se forger un langage enfin de compte personnel,
qui annonce le style léger de l'opérette viennoise. L'enregistrement
(datant de 1974), d'excellente qualité technique, est le seul
actuellement disponible en CD et il est peu probable que cette
partition soit jamais mieux servie que par cette belle équipe de
chanteurs (Marheineke, Gedda, Berry) et l'orchestre du Staatsoper de
Munich, dirigé par Otmar Suitner. L'absence regrettable de livret
n'est pas vraiment compensée par la présence d'un sommaire détaillé.
Pierre Marc
Bellemare |