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La Scena Musicale - Vol. 20, No. 2

Stephen Waarts

Par Paul E. Robinson / 1 octobre 2014

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Stephen Waarts

Par une soirée froide et pluvieuse du mois d’août, Stephen Waarts a ébloui la foule de la salle presque comble, présente à l’édition 2014 du Festival Orford, avec la musique de Mozart, Bartók, Beethoven et Ravel. Ce jeune homme, grand et mince, âgé de dix-huit ans et originaire de la région de San Francisco, a fait preuve d’une maturité bien au-delà de son âge et a démontré une virtuosité qui ferait l’envie de n’importe quel violoniste. Il remporte régulièrement des concours internationaux et il se trouve sur le point d’entamer une brillante carrière.

L’histoire de Waarts a commencé en Californie. Son père est ingénieur optique, sa mère, informaticienne. Il n’y avait pas de musiciens dans la famille, mais il semblerait que Stephen ait hérité d’excellentes compétences en mathématiques; il a remporté plusieurs prix à l’échelle nationale. Après quelques années à suivre la méthode Suzuki, il a étudié avec Li Lin au Conservatoire de San Francisco et ensuite avec Itzhak Perlman. Il travaille actuellement avec Aaron Rosand à l’Institut Curtis.

Au Festival international Menuhin à Austin, en mars dernier, Waarts est facilement passé d’une étape à l’autre pour remporter le premier prix. Au concert du gagnant, il a joué du Prokofiev avec le Cleveland Orchestra dirigé par Giancarlo Guerrero.

En 2010, il avait remporté le deuxième prix dans la section junior du concours Menuhin, qui se déroulait alors en Norvège. Il a remporté le premier prix du concours international Louis Spohr en 2011 et il a obtenu la deuxième place au Concours musical international de Montréal l’an passé.

Lorsque j’ai rencontré Waarts, j’ai été frappé par sa nature calme et amicale. Cachait-il un furieux esprit compétitif derrière cette timidité ? « Je participe aux concours afin d’apprendre le répertoire et pour rencontrer les musiciens talentueux qui forment le jury, ainsi que les autres participants, dit-il. Et je reçois un retour positif. Les concours m’aident à me concentrer et à me fixer des objectifs. J’essaye de ne pas les considérer comme une compétition avec d’autres personnes. Je les traite simplement comme des concerts et je vois après où cela peut mener. »

Ses victoires dans les concours ont certainement aidé sa carrière, mais ce qui l’a aidé davantage, c’est le succès qu’il a connu lors des Auditions internationales des jeunes concertistes : « J’ai droit à de l’aide en gestion pour les deux prochaines années ainsi qu’à quelques concerts ».

Waarts a une curiosité insatiable pour la musique et il a réussi à se constituer un énorme répertoire qui comprend 35 concertos. Parmi ceux-ci, on retrouve les œuvres habituelles, mais également des pièces moins connues comme « Les prophètes », le concerto pour violon de Castelnuovo-Tedesco.

Lors de son récital à Orford, Stephen Waarts a impressionné le public avec son interprétation de la Sonate pour violon solo de Bartók. Son intonation était impeccable et il a su traduire sans effort les différentes humeurs et couleurs de la pièce.

Accompagnée de Chelsea Wang au piano, une collègue de Curtis tout aussi impressionnante, Waarts a proposé une merveilleuse interprétation de la Sonate de Ravel. Chaque note était bien placée, la formulation idiomatique et la tonalité riche et ample. Les éléments de jazz du mouvement lent ont été parfaitement réalisés avec la bonne dose d’humour et de mélancolie alors que le finale était éclatant et excitant.

www.stephenwaarts.com

Traduction : David-Marc Newman


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