Éric Champagne

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Ce n’est qu’à l’adolescence qu’Éric Champagne a commencé à s’intéresser à la musique. Que de chemin parcouru depuis ! Ce compositeur prolifique à la personnalité flamboyante n’a cessé d’accumuler les prix et les honneurs. À 34 ans, il vient de terminer une résidence de deux ans à l’Orchestre Métropolitain et cumule déjà une soixantaine de créations.

Clarinettiste de formation, il a d’abord écrit des œuvres pour orchestres à vent, dont Champ-de-Mars, par jour de lumière qui a remporté en 2004 le premier prix d’un important concours américain de composition décerné par l’université de l’Oklahoma. Pour son travail de fin de maîtrise, le compositeur a choisi de créer un opéra d’après la pièce Mademoiselle Julie de Strindberg. En 2005, au Concours de composition de l’Orchestre de l’Université de Montréal, il remporte le premier prix qui lui vaut la commande d’une œuvre orchestrale : Il était beau comme Rimbaud. Il qualifie ce poème symphonique de son « plus gros succès ». Sélectionnée pour représenter le Canada en Suède, l’œuvre a ensuite été jouée à Toronto et reprise à l’OM en avril 2013.

De sa résidence de deux ans à l’OM, il déclare : « Ma résidence à l’Orchestre Métropolitain a été un cadeau du ciel. J’y ai développé un grand répertoire symphonique, mais j’y ai surtout œuvré dans un grand bonheur, entouré d’une équipe fabuleuse et chaleureuse. » Sa première pièce, Exil intérieur, a été écrite au moment du décès de Jean-Marc Crête, un professeur vénéré qui lui a fait découvrir la musique. La pièce lui est dédiée. Dans sa Symphonie no 1, Éric a cité un extrait du Requiem de Mozart, pour sublimer une expérience musicale vécue avec ce professeur. Pour le jeune public qui lui tient à cœur, il a écrit Le jeune blondinet et son tigre philosophe, d’après la bédé Calvin and Hobbes. Deuxième projet pour le volet jeunesse de l’OM, Lux est écrit pour chœur de jeunes et sera repris le 5 décembre dans un nouvel arrangement pour chœur et quintette de cuivres.

Éric Champagne vient de terminer une commande pour le Trio Fibonacci, créée en mai dernier. Il travaille présentement à un quintette pour Pentaèdre qui sera créé le 24 novembre dans le cadre du Festival Bach. Une commande de Vincent Boucher, organiste de l’Oratoire, est prévue en 2015. La même année, il doit produire un octuor pour saxophones, un quatuor à cordes et une sonate pour violon et violoncelle. Son Mouvement symphonique no 1 entendu à l’OSM en 2012 sera repris à l’OSQ en avril 2015.

Marquées de couleurs russes, françaises et nordiques, les compositions d’Éric Champagne sont influencées en partie par ses professeurs, dont François-Hugues Leclair, un grand amateur de musique française. Mahler et Tchaïkovski sont ses compositeurs favoris. Il a découvert récemment Lutoslawski et Henze, sources d’inspiration qui influenceront sans doute sa deuxième symphonie.

Ce compositeur dynamique, au physique imposant et au rire tonitruant, avoue candidement un péché mignon : il adore le karaoké ! Joe Dassin, Elton John, Beau Dommage et Frank Sinatra conviennent bien à sa voix. Éric Champagne n’a pas fini de nous étonner.

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