Une relève générationnelle talentueuse : en avant la tradition musicale !

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Mozart : concertos pour piano no 12 en la majeur K. 414 et no 13 en do majeur K. 415
Karin Kei Nagano au piano; Cecilia String Quartet
Analekta AN2 8765  (51 m)

Est-ce que le talent est inscrit dans les gènes ? Non, mais l’hérédité contribue certainement à l’essor du talent musical de Karin Kei Nagano, la musicienne de quinze ans. Son père, Kent Nagano, est le directeur musical de l’Orchestre symphonique de Montréal depuis 2006, et son contrat a été récemment renouvelé jusqu’en 2020. Sa mère, Mari Kodama, est une pianiste accomplie de réputation internationale. Avec des parents au talent musical incontesté, il n’est pas étonnant que la fille ait la musique dans le sang et montre des dispositions musicales exceptionnelles.

Lauréate de plusieurs distinctions d’envergure internationale, elle a remporté le premier prix lors des épreuves suivantes : Concours international Anton Rubinstein, Concours international de piano Scriabine et Concours international de Berlin. Elle s’est produite dans toute l’Europe lors d’une tournée, acclamée par la critique.

Et voici à présent son premier enregistrement. Le choix des œuvres est bien avisé. Ces deux compositions de Mozart lui permettent de démontrer sa virtuosité et son grand sens de la musique. L’auditeur sera agréablement surpris par la maturité de son jeu. Son interprétation légère et enjouée, tout à fait dans le ton de son âge, se démarque aussi par un phrasé subtil, tout en finesse. Karin Kei Nagano n’est pas uniquement la fille douée d’extraordinaires musiciens, elle est aussi une pianiste et une artiste à part entière.

Ces deux concertos pour piano de Mozart étaient destinés à être accompagnés par un petit orchestre à cordes et à vents. Or, Mozart lui-même aurait autorisé le remplacement de l’orchestre par un quatuor à cordes pour l’interprétation de ses œuvres, comme c’est le cas dans ce premier album. Analekta a choisi pour partenaire le jeune quatuor à cordes féminin canadien Cecilia. Grand lauréat du Concours international de quatuors à cordes de Banff en 2010, le quatuor Cecilia est présentement en résidence à la faculté de musique de l’Université de Toronto. Le quatuor joue avec style et enthousiasme. J’émettrais toutefois un bémol du fait que les ingénieurs du son ont quelque peu atténué le son du quatuor au profit de la jeune pianiste.

Côté style, je me demande pourquoi le quatuor Cecilia a choisi, dans cet accompagnement, d’interpréter les œuvres dans un style à l’ancienne, sans recourir au vibrato, en utilisant souvent les cordes à vide, alors que le piano n’est pas un instrument ancien. Ce mélange de styles ne m’apparaît pas très sensé.

Traduction par Lina Scarpellini