Pianistes prodiges d’hier et d’aujourd’hui

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Dans ce dossier, LSM vous présente une critique du premier album du jeune pianiste prodige Daniel Clarke Bouchard  et des aperçus sur les parcours des pianistes prodiges qui ont marqué l’histoire de la musique. À noter que dans notre prochaine édition, nous publierons une critique du premier album de la jeune pianiste Karin Kei Nagano.

Un jeune et talentueux pianiste montréalais lance son premier album

Scènes d’enfants
Musique de Mozart, Schubert, Beethoven, Haydn, Schumann, Debussy et Léveillée
Daniel Clarke Bouchard, piano
Avec Oliver Jones, piano
ATMA Classique ACD2 2698 (52 mn 17 s)
Il y a toujours eu de jeunes prodiges et il y en aura toujours. En réalité, peu d’entre eux ont fait carrière avec leur talent. Ceux qui réussissent sont le plus souvent ceux qui ont été bien conseillés par leurs parents, leurs professeurs et... les maisons de disques. Si on en juge par son premier album, on peut dire que Daniel Clarke Bouchard a été bien guidé par des mentors bien inspirés.
Certes, quand on est un élève de 13 ans de Saint-Lambert, lancer un premier album et se faire connaître du monde entier peut se révéler une aventure périlleuse. De deux choses l’une, soit ce lancement marque un jalon important de sa carrière ou le public n’y voit qu’un jeune ayant visé trop haut, trop vite. 
Or, des anges gardiens sont à l’œuvre, sans doute la mère du jeune pianiste, ses professeurs et l’équipe d’ATMA. Cet album, bien pensé, est à la hauteur du talent du jeune Daniel qui y interprète un répertoire qui lui convient tout à fait à cette étape de sa vie. Le titre est « Scènes d’enfant », inspiré de l’œuvre du même nom de Schumann. Même si les pièces choisies évoquent la jeunesse, il ne faut pas  croire qu’elles sont destinées à être jouées par des élèves. Au contraire, plusieurs de ces pièces sont vraiment difficiles, mais Daniel comprend la musique qu’il joue et sait relever chaque défi technique.
Entouré de ses conseillers bienveillants, Daniel peut compter sur un  mentor hors du commun de 79 ans. Le grand pianiste montréalais de jazz Oliver Jones, reconnaissant le talent de ce jeune prodige, en est devenu le mentor et encourage son essor. C’est un plaisir de les entendre jouer ensemble un duo dans l’album. Daniel n’a pas l’intention de devenir un pianiste de jazz comme son mentor et d’ailleurs, on ne trouve aucune pièce jazz sur l’album. Pas plus que Jones n’y interprète une pièce de musique classique. Tous deux, chacun avec son style, se rencontrent à mi-chemin et on peut en apprécier toute la fraîcheur.
Par exemple, pendant que Daniel interprète les variations « Ah ! Vous dirai-je, maman » de Mozart,  la première pièce de l’album,  Jones joue, au deuxième piano, des ornementations jazz.  Ensembles, ils jouent à deux pianos la dernière pièce de l’album. celle de Claude Léveillée, La Grande valse fofolle et on doit reconnaître que c’est un merveilleux tour de force.
Le jeune pianiste se révèle un interprète étonnamment mature de Mozart et Haydn. Certes, la pièce Rondo capriccioso op. 14 de Mendelssohn aurait pu être jouée avec un peu plus de légèreté mais, tout compte fait, les difficultés techniques sont bien maîtrisées.
Somme toute, c’est un magnifique premier album qui saura être apprécié comme tel et comme un prélude des grandes réalisations à venir. Paul E. Robinson
Traduction par Lina Scarpellini

Prodiges d’hier et d’aujourd’hui par Hassan Laghcha
	Franz Liszt À 6 ans, Franz Liszt (1811-1886) chante de mémoire le thème du Concerto en do dièse mineur de Ries. À 8 ans, le petit Franz, dont le père veut qu’il ressemble à Mozart, aborde l’essentiel de l’œuvre de Bach, Mozart et Beethoven. Ainsi commença la carrière du père du récital et de la technique moderne en piano.
	Josef Casimir Hofmann Il donne son premier récital à 5 ans, aidé par son père qui actionne les pédales à sa place. À 10 ans, ce pianiste polonais, naturalisé américain, entame des tournées avec grand succès en Europe et en Amérique où la Société protectrice des enfants intervient pour interrompre sa tournée. J. C. Hoffman (1876-1957) était, dès son jeune âge, l’un des solistes les plus demandés dans le monde.
	André  Mathieu Il s’initie au piano dès l’âge de 3 ans et donne son premier concert à 6 ans. André Mathieu (1929-1968) compose son Concerto de Québec à 13 ans. Son passage à l’âge adulte verra sa carrière décliner. Aux prises avec des problèmes d’alcool et de pauvreté, il meurt à l’âge de 39 ans.
	Glenn Gould Né en 1932 à Toronto, cet enfant prodige apprend le piano en compagnie de sa mère jusqu’à l’âge de 10 ans avant d’entamer ses études en conservatoire. Dès son jeune âge, on reconnaîtra son style totalement nouveau. Par la suite, il portera le titre du spécialiste incontesté de Bach. Son enregistrement des Variations Goldberg (1955) est une référence absolue et fait toujours partie des grandes ventes en musique classique.
	Martha Argerich D’un lyrisme naturel, à 3 ans, elle joue au piano les airs qu’elle entend chanter. En 1949, à l’âge de 8 ans, cette enfant prodige de Buenos-Aires (Argentine) joue en concert les concertos pour piano de Beethoven et de Mozart ainsi que la Suite française en sol majeur de Bach. À 16 ans, elle remporte le concours international d’exécution musicale de Genève et le Concours Busoni
	Lang Lang Né en 1982, Lang Lang commence le piano à 3 ans, donne son premier concert à 5 ans et, à 13 ans, joue toutes les études de Chopin en concert. À 11 ans, il remporte le Premier Prix du Concours International de Jeunes Pianistes en Allemagne et en 1995, le Premier Prix du Concours Tchaïkovski pour jeunes musiciens au Japon.
	Tigran Hamasya À 3 ans, il chante Led Zeppelin, Louis Armstrong et Queen en s’accompagnant au piano. À 7 ans, il affiche un penchant pour le jazz et l’improvisation au piano. Il étudie alors Duke Ellington, Thelonious Monk, Charlie Parker, Miles Davis, entre autres. À 19 ans, il remporte un prix international de piano-jazz (2006) qui a propulsé la carrière internationale de ce talentueux pianiste arménien.
	Jan Lisiecki À 5 ans, il commence des études de piano. Et il n’a pas 10 ans quand il donne des concerts en compagnie de grands orchestres tels que l’Orchestre symphonique de Montréal, l’Orchestre symphonique de Québec ou le Minnesota Orchestra. En 2010, ce pianiste classique, d’origine polonaise, né en 1995 à Calgary, reçoit le prix Révélations Radio-Canada Musique.
	Aimi Kobayashi Née en 1995, Aimi Kobayashi commence le piano à 3 ans et à 7 ans, elle joue avec un orchestre. En 2004, elle remporte la médaille d’or catégorie junior du Concours international de piano Frédéric Chopin. En 2010, le gouvernement polonais lui remet un Passeport Chopin. Le 3 avril 2011, elle donne un récital au Carnegie Hall.