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La Scena Musicale - Vol. 19, No. 3

Délicate transition : La Place des Arts a 50 ans

Par Hassan Laghcha / 1 novembre 2013

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Place des Arts

Depuis son avènement en 1963, la Place des Arts a accueilli plus de 45 millions de spectateurs et a présenté environ 40 000 représentations, notamment celles de grands artistes tels que : Maria Callas, Bob Dylan, Luciano Pavarotti et Ginette Reno. Maintenant, la Société de la Place des Arts aborde une nouvelle étape dans sa mission pour devenir un vrai acteur de diffusion et pas seulement un locateur de salles.

La direction de la PdA ne se fait pas d’illusions. Elle mesure l’importance vitale des efforts à déployer pour attirer de nouvelles clientèles et notamment le public des comédies musicales, les jeunes, les communautés culturelles, etc. C’est le défi actuel pour ce haut lieu des arts et de la culture qui, au fil des ans, a réussi à étendre la gamme de ses festivals. Le Festival international de Jazz de Montréal, le Festival Juste pour rire, Les FrancoFolies de Montréal, le Festival des Films du Monde, le Festival Montréal en lumières, le Festival TransAmériques et le Festival du Monde Arabe de Montréal. On a même fait appel au cirque, le divertissement incontournable des Montréalais. Et pour cause !

50 millions $ pour se refaire une beauté

« Le monde a changé et s’est engagé dans un virage. Il est important de reconnaître que oui, la Place des Arts est une place artistique, mais qu’il y a aussi des affaires qui s’y brassent. La Place des Arts est un levier culturel. Mais elle est aussi un levier économique », a dit Jean Laurin, le président du conseil d’administration de la PdA, lors d’un point de presse organisé à l’occasion de l’annonce d’une aide financière de 50 millions$ accordée par le gouvernement pour rénover les installations de la Place des Arts. C’était à la veille de la célébration officielle du cinquantième anniversaire et pendant que la PdA vit un « repositionnement stratégique » et un grand redéploiement de ses activités. Et ce, depuis 2011-2012. Ce repositionnement s’est imposé suite au déplacement, vers la Maison symphonique, de 120 concerts de musique classique, dont les prestations de l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM). « Dès cette première année de transition, la Place des Arts est parvenue à attirer un public nouveau et nombreux correspondant à la moitié de l’achalandage généré auparavant par l’OSM », explique M. Laurin dans le rapport d’activités 2011-2012. Ce responsable indique également qu’ « un léger déficit d’exploitation a été enregistré au cours de cette première année de transition sans pour autant compromettre la bonne santé financière de la Place des Arts . La transition est donc bien engagée, mais elle demeure un défi », souligne-t-il, optimiste pour l’avenir de la PdA qui, malgré la tendance générale au Québec, continue à attirer les foules. Sa fréquentation a connu une hausse au cours de la dernière saison et a atteint 1 300 000 personnes !

Personnages illustres et faits marquants

Le samedi 21 septembre 1963, la Grande Salle est inaugurée en présence du Premier ministre Jean Lesage et du maire de Montréal, Jean Drapeau. Lors de cette cérémonie, le maestro Wilfrid Pelletier dirige l’OSM qui joue, entre autres, la Symphonie no 1 de Mahler. Six mois plus tard, Claude Léveillée devient le premier chanteur québécois à se produire en solo dans cette salle qui portera en 1966 le nom du premier directeur de l’OSM, Wilfrid Pelletier.

À la veille de l’ouverture d’Expo 67, le Théâtre Maisonneuve voit le jour. Ce qui fait le bonheur des producteurs de spectacles, lesquels ont désormais une salle de taille convenable (1450 places) pour présenter leurs œuvres, sur plusieurs soirées et à longueur d’année.

En 1982, la Société de la Place des arts remplace la Régie qui gérait ce complexe depuis 1964. Le conseil d’administration de cette société d’État est composé de membres nommés par le gouvernement, qui assume, pour sa part, une partie des charges d’exploitation. Dix ans plus tard, en 1992, on assiste à l’ouverture de la « Cinquième salle » et au déménagement du Musée d’art contemporain de Montréal sur la partie ouest de l’Esplanade. Et en 2011, la Maison symphonique est créée pour servir notamment de résidence à l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM). En octobre 2013, la célébration du cinquantenaire est marquée par l’hommage rendu à Claude Léveillée qui donne son nom au Studio-Théâtre.

C’est le temps de prendre des risques !

« On ne va plus simplement louer nos salles à des producteurs. On doit agir à titre de diffuseur et même coproduire des spectacles. On doit prendre le risque financier comme n’importe quel producteur privé », déclare Michel Gagnon, le directeur de la programmation de la PdA, dans un entretien publié dans le journal La Presse. Ce responsable estime que le temps est venu pour que « chacun des projets fonctionne par lui-même et fasse ses frais, parce qu’on ne reçoit pas de subvention pour ces spectacles ». En fait, le premier des défis consiste à combler le déficit de fréquentation ( plus de 100 jours d’inoccupation ) que connaît actuellement la salle Wilfrid-Pelletier (3000 places). Asseoir les bases d’un équilibre financier solide et durable est, de toute évidence, la tâche majeure qui incite le personnel de la PdA à faire preuve de beaucoup d’imagination. Le slogan « Place à l’inspiration… ! », choisi pour célébrer le cinquantenaire convient donc parfaitement à cette étape cruciale dans l’histoire de la Place des Arts.


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