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La Scena Musicale - Vol. 19, No. 3

Le Jeune Blondinet et son tigre philosophe, dernière œuvre d’Éric Champagne

Par Charles-David Tremblay / 1 novembre 2013

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« Le jeune blondinet du titre est Calvin, héros de la série Calvin & Hobbes, découverte que j’ai faite au début de la vingtaine » nous confie-t-il. Ainsi, le monde des grands côtoie celui des petits grâce à une astucieuse combinaison d’humour et de réflexion. Cette réalité s’applique aussi à l’œuvre de Champagne; elle combine des éléments contemporains tels que la rythmique minimaliste de John Adams et le post-romantisme de Mahler.

« En cinq mouvements, la suite symphonique comprend des miniatures », explique le compositeur lors d’un entretien téléphonique. Ces instantanées musicaux permettent ainsi aux plus jeunes d’assimiler rapidement l’esthétique ainsi que l’atmosphère ludique et résolument moderne. Peignant différentes facettes de la série, chaque mouvement se veut une image illustrant la bande-dessinée. De cette façon, le matériel devient accessible au public jeune.

Contemplatif par essence, le premier mouvement fait écho à Messiaen et Bartók; le second, un scherzo référentiel à l’Ouverture 1812 de Tchaïkovski, utilise également la palette orchestrale pour recréer l’explosion musicale. Un autre mouvement abstrait de la suite est dédié aux bonhommes de neige, personnages récurrents lors des épisodes hivernaux. Un clin d’œil à la culture de masse américaine est aussi incorporé en recyclant les formes les plus communes en musique populaire, mais en les contrastant avec un usage extensif de la dissonance.

Ne se basant pas sur une trame narrative, la dernière pièce du compositeur québécois ne personnifie pas non plus les protagonistes principaux par des thèmes ou des instruments spécifiques. « En fait, le comédien Benoît Brière assurera la description de chaque mouvement entre leur exécution, mais il n’y a pas de narrateur en tant que tel » dit-il.

Parmi les difficultés rencontrées lors du processus créatif, la durée de la commande est la principale. « En fonction du public et des besoins de la commande, il a été nécessaire de condenser les matériaux en une suite compacte, sous la barre des dix minutes » avoue-t-il. En contrepartie, le compositeur aurait pu extrapoler davantage et ainsi assurer un développement beaucoup plus long.

Au programme également, Pierre et le loup de Prokofiev et The Young Person’s Guide to the Orchestra de Britten sont deux incontournables dans le domaine de l’introduction musicale. « La seule ressemblance avec le reste du programme est que j’utilise la même instrumentation que Britten : je suis gourmand dans mon instrumentation ».

Compositeur en résidence à l’Orchestre métropolitain (OM), le dernier opus d’Éric Champagne sera joué le 27 novembre prochain au Théâtre Outremont. Fébrile et enjoué à l’idée d’entendre son œuvre, Éric Champagne offre ainsi aux musiciens et mélomanes de demain l’occasion d’apprivoiser la musique d’une façon différente.

www.orchestremetropolitain.com


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