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La Scena Musicale - Vol. 19, No. 2

Grand Prix d’Europe : Ariane Brisson

Par Jacqueline Vanasse / 1 octobre 2013

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Ariane BrissonLe Prix d’Europe, qui en était à sa 102e édition, a été remporté cette année par la flûtiste montréalaise Ariane Brisson. Ariane joue de la flûte depuis l’âge de 7 ans et c’est lors de sa première expérience d’orchestre à l’école secondaire Joseph-François-Perrault que la jeune fille a su qu’elle voulait faire de sa passion son métier. « Jouer dans un ensemble avec 80 autres musiciens a été pour moi une expérience tellement enrichissante qu’une passion nouvelle pour la musique m’est apparue instantanément ! »

Après l’école secondaire, Ariane entre au Conservatoire de musique de Montréal, où elle étudie avec Marie-Andrée Benny. Cet automne, tout juste âgée de 22 ans, la jeune femme fait son entrée à l’université DePaul à Chicago dans la classe du grand flûtiste français Mathieu Dufour. Ariane se rappelle avoir entendu M. Dufour pour la première fois sur un enregistrement qu’elle écoutait en boucle alors qu’elle avait 14-15 ans. Depuis ce jour, elle a toujours rêvé de rencontrer le grand musicien. La jeune flûtiste voulait partir à l’étranger après avoir passé son concours au Conservatoire. Malgré la grande tradition de flûte que l’on retrouve en Europe – particulièrement en France –, elle a décidé d’étudier à Chicago. « J’avais envie de faire beaucoup d’orchestre, dit-elle, et les États-Unis m’offraient toutes les opportunités possibles. C’est finalement le meilleur des mondes puisqu’avec mon professeur j’ai trouvé l’Europe aux États-Unis ! »

Ariane dit aimer « jouer de la musique, peu importe l’époque ». Néanmoins, elle avoue une affinité avec la musique moderne – musique pour flûte par excellence. Elle dit adorer le compositeur québécois Jacques Hétu pour sa musique qui mélange un langage postromantique avec une écriture plutôt moderne. « On retrouve dans sa musique tellement d’éléments différents, de couleurs, de textures. À certains moments il me fait penser à Debussy ou Ravel, à d’autres à Brahms, et parfois à Mahler, Bruckner ou même Bartók. » À peine arrivée à Chicago, elle a proposé de jouer le quintette de Jacques Hétu à l’école et tout le monde est emballé !

Déjà lauréate de plusieurs concours et bourses d’envergure, Ariane dit être ravie de recevoir le Prix d’Europe. Plus jeune, elle voyait les gens du conservatoire y participer et le gagner. Ç’à toujours été un but pour elle de vivre l’expérience. Pourtant, la jeune flûtiste précise qu’il ne s’agit pas d’une fin en soi, bien au contraire. « Je crois que le Prix d’Europe est un tremplin vers un nouveau chapitre de ma vie qui s’amorce. C’est comme une grande tape dans le dos pour me dire de ne surtout pas lâcher. » Comme c’était l’une des dernières fois qu’elle jouerait à Montréal devant sa famille, ses amis et sa professeure avant un certain temps, son passage au concours était l’occasion de montrer l’accomplissement de toutes ses années au Conservatoire. « Plus qu’un programme de concours, je voulais vraiment présenter un beau récital, jouer de la belle musique, communiquer mon plaisir de faire de la musique avec les gens que j’aime. Je voulais vraiment finir ça en beauté avant de partir et cela a donné les résultats qu’on connaît maintenant ! »


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