Tania Miller : déjà 10 ans à Victoria

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Depuis ses débuts, en août 2003, au très populaire Victoria Symphony Splash, Tania Miller, native de Foam Lake (Saskatchewan), a imprimé son cachet musical  à l’Orchestre symphonique de Victoria, remaniant pratiquement chaque section de l’ensemble de 55 instruments.

Selon les observateurs experts, qui ont suivi le développement de l’Orchestre depuis qu’il est sous sa direction, Miller en a considérablement amélioré la qualité d’interprétation et la réputation au sein de la communauté.

Timothy Vernon, directeur artistique du Pacific Opera Victoria, a été impressionné par les neuf nouveaux violonistes, et particulièrement par le nouveau violon solo, Terence Tam. Miller a également pourvu l’orchestre de dix autres postes importants de musiciens.

On pourrait attribuer ces changements à l’idéalisme de la jeune femme de 33 ans qu’elle était lorsqu’elle est devenue la première femme à prendre la direction d’un grand orchestre au Canada. Malgré le petit nombre de modèles féminins dans le monde des chefs d’orchestre, Miller n’a jamais pensé que le fait d’être une femme puisse affecter d’une quelconque manière sa façon d’exercer sa profession. Elle admet cependant avoir ressenti, non seulement du fait d’être une femme, mais de plus, une jeune femme, le besoin de faire ses preuves.

« Quand un chef d’orchestre se retrouve sur l’estrade, cela ne prend pas beaucoup de temps avant que les membres de l’orchestre décident s’ils se sentent ou non inspirés dans leur travail », constate Miller.

Maintenant âgée de 43 ans, Miller croit que sa stratégie de développement et sa détermination ont porté leurs fruits. « Durant mes six ou sept premières années, j’ai vraiment voulu apprendre le plus de répertoire possible, je me lançais constamment dans de nouvelles partitions », raconte-t-elle, de sa résidence de Vancouver. Elle se rend à Victoria 13 fois dans la saison. Alors qu’elle revisite son répertoire, elle sent bien que sa compréhension de la musique et sa confiance en elle comme chef d’orchestre ont augmenté avec les années.

Dès ses débuts, Miller était déterminée non seulement à offrir à son public un répertoire standard, mais également à le guider à travers les territoires plus méconnus de la musique contemporaine.

Depuis huit ans, Miller propose un festival de nouvelle musique. En septembre 2011, elle a présenté un programme inspiré par Emily Carr, qui comprenait cinq nouvelles œuvres de commande. En novembre dernier, l’orchestre célébrait le centième anniversaire de naissance de John Cage. En février, pour commémorer le 155^e anniversaire du plus vieux quartier chinois au Canada, l’Orchestre symphonique de Victoria a passé commande d’une œuvre à l’artiste Chan Ka Nin. La prochaine saison sera consacrée à Ligeti.

Sous contrat jusqu’à la fin de la saison 2015-2016, avec option pour une saison additionnelle, Miller avoue qu’elle a dû changer quelques-uns de ses projets initiaux pour répondre au goût du public pour de nouvelles expériences musicales, goût plus prononcé, insiste-t-elle, que ce que l’on pourrait imaginer du public de Victoria, fortement composé de retraités.

« Je veux clairement que l’organisation soit forte et saine financièrement, et que chacun ait en tête la place fondamentale qu’occupe l’orchestre », conclut-elle.

victoriasymphony.ca