17e Vision Festival de New York : Jazz sur toute la ligne

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L’organisation du Vision Festival de New York prévoit un budget de voyage fort modeste. À preuve, on ne fait qu’une ronde d’appels téléphoniques locaux, on prévoit quelques jetons de métro et l’on amasse, non sans peine, des fonds destinés à payer les billets d’avion d’à peine quelques artistes invités de Chicago et d’Europe. Le plus grand défi consiste à concocter une programmation à la hauteur du vaste bassin de talent de la Grosse Pomme tout en représentant le large éventail de la musique jazz qui s’est perpétué depuis des générations pour inclure les tendances d’avant-garde.
Le Vision Jazz Festival nage à contre-courant en proposant une programmation de musiques faisant fi des modes. Il se prête alors aux expérimentations les plus diverses, incluant la poésie et les arts visuels. Vision 2012 se tiendra du 11 au 17 juin et accueillera, entre autres, la vidéaste Phyllis Buhlkin-Leher, le groupe Dangerous Women et Knock/Knock dancing, les Peace Poets et Tribe Poets.
L’espace de spectacles Roulette, hébergé depuis l’automne dernier dans un autre immeuble fraîchement rénové, soit l’ancien édifice du YMCA, sera le principal foyer d’activités du festival cette année. Notons en passant que William Parker, l’âme dirigeante du festival, siège également au conseil d’administration de la Roulette. Certes, si la capacité de 400 places et la technologie acoustique de la salle ne sauraient satisfaire un organisateur de concerts rock, les musiciens et le public trouvent leur parti de cette salle tout indiquée pour les expérimentations musicales.
Parmi les artistes en vedette cette année, on compte des sommités comme les batteurs vétérans Andrew Cyrille et Hamid Drake, les bassistes Mark Dresser et Henry Grimes, le tromboniste George Lewis et, bien sûr, William Parker, même la chanteuse be-bop Sheila Jordan, toujours en pleine forme à 83 ans. Parmi les invités étrangers, signalons la contrebassiste française Joëlle Léandre, le saxophoniste britannique Paul Dunmall et le trompettiste japonais Yun Miyake.
Fidèle à sa tradition, le Vision Fest rend hommage à un musicien pour l’ensemble de sa carrière. Cette année, le récipiendaire est Joe McPhee, un polyinstrumentiste comptant quarante ans de métier. Ce vétéran, reconnu pour le senti de son jeu, joue avec autant d’aplomb des instruments à anches que des cuivres. Il sera en vedette dans un second volet d’un projet intitulé Angels Devils & Haints, ce nouveau chapitre conçu pour quatre bassistes, autant de cuivres (dont McPhee), un violoniste et deux percussionnistes. Ce concert à lui seul vaudra le prix d’entrée et j’ai bien l’intention de vous en faire le compte rendu dans le blogue jazz de LSM.

www.visionfestival.org/schedule/visionfestival17