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La Scena Musicale - Vol. 17, No. 2

Les quatre souhaits du doyen Don McLean

Par Crystal Chan / 1 octobre 2011

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Don McLean est de retour en Ontario après avoir vécu vingt ans au Québec, où il a passé dix ans comme doyen de l’École de musique Schulich de l’Université McGill. Il est, depuis le 1er janvier 2011, doyen de la faculté de musique de l’Université de Toronto.

Don McLean:
Toronto n’est pas à la hauteur en ce qui concerne la recherche et la performance musicales. Je suis revenu ici avec l’idée de trouver une solution à cette situation. Voici quatre de mes idées.

Établir une meilleure collaboration entre le Conservatoire royal de musique et l’Université de Toronto
J’ai enseigné aux deux endroits. Je suis diplômé des deux. Je souhaiterais voir la création de relations complémentaires entre les deux établissements: elles leur permettront de travailler à une large gamme d’initiatives professionnelles, artistiques, pédagogiques ou de recherche. Une des choses en ce sens que j’ai faite a été de confier la gestion de la billetterie de l’UdeT au CRM. Dans l’actuel climat mondial de limitation de ressources, ce genre de partenariat semble plutôt inévitable. Il n’existe toutefois encore aucune discussion officielle de « fusion ». Je comprends parfaitement que le CRM doive protéger une indépendance durement acquise. D’un autre côté, l’UdeT a une structure hautement collégiale – un système universitaire, des hôpitaux affiliés, ainsi de suite – cela suggère qu’il ne serait pas si difficile de permettre au Conservatoire de demeurer une entité autonome, mais liée à l’univers de l’UdeT. En attendant, il reste beaucoup à faire à chaque endroit.

Établir un certain nombre d’initiatives de recherche interdisciplinaire
Un grand atout pour nous est toute la recherche qui se fait sur les liens entre la musique, la santé et la société. Il se fait à Toronto des avancées en recherche clinique et en réadaptation qui concernent la musique et le son. Par exemple, on fait ici de la recherche sur les greffes cochléaires en collaboration avec les hôpitaux – et je pourrais citer une douzaine d’autres domaines de recherche reliés à la santé. Également, au département de musicologie, on fait de la recherche sur la musique et la violence. Donc il se fait déjà beaucoup de choses qui concernent le rôle de la musique dans la société.

Établir des partenariats professionnels
Il existe déjà des liens avec la communauté professionnelle, dont notre nouvelle collaboration avec les chanteurs Wendy Nielson et Dan Taylor. Nous commençons également à établir un partenariat entre l’Université et la Canadian Opera Company. Nous voulons ainsi faire progresser le programme vocal.

L’espace, la dernière frontière
Nous effectuons des rénovations et nous avons notre œil sur le site du planétarium du Musée royal de l’Ontario, un site qui appartient déjà à l’Université. Plusieurs partenaires pourront être impliqués dans la transformation du site, mais l’un d’entre eux sera certainement le département de musique. Comme vous le savez, je suis un peu fou et l’idée de construire un nouveau pavillon représente un énorme défi [McLean, en tant que doyen de la faculté de musique de l’Université McGill, avait inauguré un nouveau pavillon de musique en 2005]. Il y a deux enjeux principaux autour de la question d’espace. La faculté de musique a été construite entre 1960 et 1962. C’est une antiquité! Et il n’y a pas eu grand-chose de fait en matière de rénovation.

Le théâtre MacMillan possède des cintres complets fantastiques et une scène énorme. Aucune autre école de musique au Canada n’a accès à un tel lieu. C’est donc un avantage exceptionnel. Toutefois, le théâtre comporte certains défauts structurels : les sièges sont installés au mauvais angle, le balcon offre une ligne de vision médiocre et pose problème d’un point de vue acoustique, le son est un peu mort, sans aucune résonance. Je travaille donc avec Marianne McKenna – qui a conçu la salle Koerner – et son équipe [de KPMB Architects]. Le but est de déterminer si on peut effectuer suffisamment de travaux pour que la salle MacMillan soit la grande maison de formation en opéra qu’elle pourrait être. Le théâtre compte 815 sièges. Si nous effectuons des rénovations, nous voulons qu’il y en ait 1000.

La salle de concert, la salle Walter, a également besoin de travaux. On peut très bien ressentir le grondement du métro, mais il serait presque impossible de remédier à ce problème. Nous cherchons donc à effectuer des changements plus modestes ou de trouver un nouveau lieu qui pourra servir de salle de concert de taille moyenne. Mais est-il moins cher de rénover ou de construire une nouvelle salle? Si nous pouvons remettre cette salle à niveau, il est aussi possible de construire une nouvelle salle de cours et de récital de 150 à 250 places. Actuellement, bon nombre des cours de musique les plus courus sont donnés ailleurs sur le campus.

Entrevue par Wah Keung Chan

Traduction: David-Marc Newman


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(c) La Scena Musicale 2002