| Critiques // ReviewsJune 13, 2011 
 
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 Critiques  /  Reviewers
RB: René Bricault, NB: Normand 
Babin, FC: Frédéric Cardin, EC: Éric Champagne, PG:Philippe 
Gervais, WSH: Stephen Habington, AL: 
Alexandre Lazaridès, PP: Pemi Paull, PER: Paul 
Robinson, CP: Claudio Pinto
 DISQUES Autumn – Bruch op. 83; Brahms op. 
114 B3 Classic Trio (Joan Borras, clarinette; David Johnstone, violoncelle; 
Joanjo Albinyana, piano)
 Non Profit Music NPM 1010 (66 min 08 s)
 
   Un ensemble inconnu qui enregistre 
sur un label tout aussi peu connu, ça ne laissait rien présager de 
particulièrement emballant. Ô surprise ! Ce disque joliment présenté, 
avec couverture de livret rigide, photos et notes généreuses (anglais/espagnol 
seulement par contre) est surtout très recommandable pour la qualité 
de l’interprétation ainsi que pour sa prise de son riche et naturelle. 
L’opus 83 de Max Bruch, Huit Pièces pour clarinette, violoncelle et piano, est 
un joyau encore trop méconnu du répertoire de chambre. Sa parenté 
avec l’écriture brahmsienne est manifeste, ce qui n’enlève rien 
à la personnalité musicale du compositeur, que l’on détecte aisément 
au détour d’une phrase mélodique, d’une transition harmonique 
ou d’un motif rythmique. Ces Huit Pièces constituent ce qui se fait de plus intelligemment 
séduisant dans le répertoire romantique pour clarinette. L’opus 
114 de Brahms, soit le Trio pour clarinette, violoncelle et piano 
en la mineur, n’est plus à présenter. Il reçoit ici une lecture 
passionnée qui s’élève au niveau des bonnes versions disponibles 
sur le marché. Le B3 Classic Trio est un ensemble européen qui consacre 
une bonne partie de son temps à la création contemporaine et à la 
redécouverte d’œuvres oubliées. Bravo.  FC
 
 Bach : St John Passion Padmore, Müller-Brachmann, Harvey, Fink, Fuge, Lunn (solistes); 
Monteverdi Choir; English Baroque Soloists/John Eliot Gardiner
 Soli Deo Gloria SDG712 (env. 115 min)
 
   Bien que le Kaiserdom de Königslutter, 
chef-d’œuvre d’architecture romane, émeuve par sa beauté (comme 
en témoignent les photos incluses dans la superbe pochette en format 
livre), son acoustique joue de petits tours aux chanteurs dans le présent 
enregistrement : à amplitude trop basse, les voix se perdent; à amplitude 
trop forte, les aigus surchauffent. Voilà qui épuise somme toute les 
défauts du coffret, car il semble fort ardu d’y trouver quelque autre 
faiblesse importante. Les solistes s’acquittent de leur tâche avec 
grâce; l’ensemble instrumental respecte visiblement l’intensité 
et l’intention de l’Affekt baroque, tout autant que son phrasé 
et ses tempi. Nous pouvons ainsi féliciter Gardiner de non seulement 
garder la forme, mais aussi de nous livrer l’une des meilleures 
Passions des dernières années. Pieuse noblesse au rendez-vous. 
 RB
 
 Mahler: Symphony No. 2 Kate Royal, soprano; Magdalena Koženà, mezzo-soprano; Rundfunkchor Berlin; Berlin 
Philharmoniker/Sir Simon Rattle
 EMI 6 47363 2 (2 CDs – 86 min 23 s)
 
   Simon Rattle famously recorded Mahler’s Second Symphony in 1986 with 
the City of Birmingham Chorus and Orchestra. That account won awards 
and became a major milestone in the young conductor’s career. Now, 
with vocal soloists of comparable quality (adequate rather than rapturous) 
and a finer chorus and orchestra he revisits the work. Twenty-five years 
separate these recordings but Rattle’s conception has not really changed. 
Consider the organic growth in Claudio Abbado’s interpretations of 
Mahler over the same period. Stylistic duplication may be indicative 
of getting it right the first time but it begs the question: why bother 
with another of the same? During the 1990s, the conductor mused about 
taking a more urgent approach to the Second and it is a pity that he 
has not. Did the lustrous Berlin strings and ravishing winds tempt him 
into extending climaxes? A counter-productive exercise and hardly what 
the composer expected.
 This performance serves to further enshrine 
that of William Steinberg in 1965 from Cologne (ICA Classics) as a master 
class in conducting the Resurrection. And while the present recording 
will still be essential for diehard Rattlers, they should not discard 
the first with read-blooded Brummies playing their hearts out. The Berliners 
are coldly artful in comparison.  WSH 
 Bach: Suites orchestrales no 2 & 
4 John Abberger, hautbois et direction; Four Centuries of Bach
 Analekta AN 2 9945 (52 min 15 s)
 
   On accueille avec beaucoup de 
plaisir cette nouvelle parution d’Analekta mettant en scène le hautboïste 
John Abberger, associé à l’ensemble Tafelmusik de Toronto, mais 
qui dirige également son propre ensemble de haut niveau, Four Centuries 
of Bach. On se rappellera le très beau disque consacré aux concertos 
pour hautbois de Bach, paru il y a déjà quelques années avec les 
mêmes musiciens, et qui fut très bien reçu par les mélomanes et 
les critiques. Cette fois, ce sont les Suites pour orchestre nos 2 et 4 qui sont 
au programme. On retrouve la même attention aux détails des voix et 
à l’équilibre des textures, la même agilité du hautbois, la même 
qualité du timbre, la même allégresse des tempi rapides, mais sans 
hâte imposée. Qui plus est, la prise de son est vibrante et chaleureuse. 
À tout point de vue, une parution extrêmement satisfaisante, si ce 
n’est du minutage un peu chiche auquel on aurait facilement pu ajouter 
une autre des Suites du grand JSB.  FC
 
 Mozart: The Violin Concertos Julia Fischer/Netherlands Chamber Orchestra/Yakov Kreizberg
 PentaTone Classics PTC 5186 453 (3 h 14 min 06 s + DVD)
 
   This is not a reading for those who seek an iconoclastic take on Mozart’s 
violin music. Rather, Fischer turns in consistently high-quality, intelligent, 
elegant, and refined interpretations of these masterpieces. These performances 
do not necessarily lend themselves well to being experienced straight 
through; after a while all the elegance and charm begin to feel a little 
bland, especially if you compare these recordings to an artist who is 
not afraid to get his hands dirty, like Gidon Kremer, whose set of Mozart 
concertos is graceful, yet full of odd angles, sharp accents and unexpected 
twists. However, what is wonderful about this recording is that 
you can listen to any of these concertos individually as reference recordings. 
The playing is that good. The highlights on this album are works that 
feature the excellent violinist/violist Gordan Nikolic, whose presence 
adds extra voltage, especially in the Symphonie Concertante for violin 
and viola. He is also featured on the DVD, which generously comes with 
this excellent recording. The Netherlands Chamber Orchestra does a great 
job accompanying Fischer under the baton of Yakov Kreizberg, whose sudden 
passing on March 15 adds an element of sadness to this excellent disc. 
 PP
 
 Premiers Songes Ensemble Constantinople (Kiya Tabassian, sétar, shourangiz; Ziya 
Tabassian, percussion; Pierre-Yves Martel, viole de gambe; Enrique Solinis, 
guitare baroque) et Françoise Atlan, voix
 Analekta AN 2 9989 (58 min 35 s)
 
   L’ensemble Constantinople, 
fondé à Montréal par les frères Tabassian il y a une dizaine d’années, 
continue son exploration des rencontres et métissages qui ont marqué 
l’histoire musicale, du Moyen Âge au siècle des Lumières, autour 
du bassin méditerranéen. Mais cette fois, Constantinople s’est intéressé 
au baroque mexicain, influencé par la musique espagnole et les rythmes 
du Nouveau Monde. Instruments orientaux et occidentaux se marient avec 
bonheur pour rendre ces rythmes parfois lancinants, d’autres fois 
trépidants. On admire les trouvailles de l’adaptation musicale, la 
percussion inventive, le sétar mélancolique, même si une certaine 
uniformité est de la partie. Les « premiers songes » célébrés 
par les textes de Sor Juana Inés de la Cruz (on aurait aimé les trouver 
avec les notes de programme, très intéressantes) sont enveloppés 
d’une musique inspirée de Ribayaz et de Murcia. La voix limpide de 
l’artiste invitée Françoise Atlan manque cependant d’aisance, 
peut-être à cause d’un style uniformément lyrique. Plus de robuste 
sensualité aurait été souhaitable en ce cas.  AL
 
 Songs without words Julius Drake, piano
 ATMA Classique ACD2 2616 (55 min 24 s)
 
   Le pianiste anglais Julius Drake, 
grand accompagnateur de lieder et de mélodies, chambriste réputé, 
présente ici son premier disque solo : un groupe de chansons pour piano. 
Dans une interprétation honnête, le programme ne demandant pas d’habiletés 
techniques exceptionnelles, le succès de l’enregistrement repose 
principalement sur le choix des musiques présentées. Entre le romantisme 
naissant de Schubert et le modernisme de Britten et Bartók, le répertoire 
oscille entre le très connu, le Chant des Gondoliers de Mendelssohn 
par exemple, et le plus pointu comme la Berceuse 
extraite de l’Histoire de Babar de Poulenc. Toutes les pièces 
sont lentes, assez courtes et sans trop de grands éclats. Un choix 
éclairé qui démontre la grande culture musicale du pianiste, un programme 
qui intéressera autant le néophyte que le plus fin mélomane. Le texte 
de présentation par Drake lui-même nous dévoile la démarche du pianiste. 
Un CD qu’on écoutera avec un plaisir raffiné et qui meublera admirablement 
les soirées de spleen. L’enregistrement, il faut le noter, a été 
produit par notre ATMA de chez nous.  NB
 
 Stravinsky : Duo concertant J. Frautschi, violon; J. Denk, piano; Phiharmonia Orchestra; Twentieth 
Century Classics Ensemble/Robert Craft
 Naxos 8.557532 (67 min 36 s)
 
   Cet onzième volume des œuvres 
de Stravinski par Craft compte parmi les « parents pauvres » typiques 
de toute intégrale : non seulement les chefs-d’œuvre se font-ils 
rares (à l’exception peut-être des Requiem Canticles), mais 
le programme fait feu de tout bois en juxtaposant des œuvres sans grande 
cohérence entre elles. Et cela, tant du point de vue des formations 
instrumentales (violon/piano, 2 pianos, voix et orchestre, alto solo…) 
que du style (néoclassicisme enjoué pour la Sonate pour deux pianos, 
avant-gardisme post-webernien pour les Requiem Canticles, lyrisme 
aussi passionné que peu stravinskien pour l’Élégie pour alto 
solo et certains mouvements du Duo concertant, sonorité 
originale de la langue hébraïque pour Abraham et Isaac). Bien 
que d’autres interprètes semblent plus vigoureux dans leur énergie 
rythmique, point fort du grand Russe, Craft offre de nouveau une performance 
axée sur la beauté de la palette instrumentale; l’habituel bas prix 
Naxos aide aussi à sauver la mise.  RB
 
 Suk: Fantasy in G minor for Violin 
and Orchestra - Fairy Tale - Fantastic Scherzo Buffalo Philharmonic Orchestra/JoAnn Falletta
 Naxos 8.572323 (69 min 13 s)
 
   If you can’t get enough Dvorˇák then Suk is probably what you have 
been waiting for. Josef Suk (1874-1935) studied with Dvorák then married 
his daughter Otilie. He played second violin in the Czech Quartet for 
41 years and became professor of composition at the Prague Conservatory.
 Suk’s greatest work is undoubtedly 
the Asrael Symphony but each of these earlier pieces is well 
worth hearing. After a shaky start in the Fantasy, soloist Michael Ludwig 
settles in to play with great warmth. But engineer/producer Tim Handley 
should have given him some help. A solo violin is seriously overmatched 
against the huge weight of sound Suk calls for in the tuttis. Fairy Tale is a suite of incidental 
music and the gem of the work is the charming and rhythmically infectious 
Folk Dance. The Fantastic Scherzo has one of the most beautiful 
melodies Suk ever wrote. The Buffalo Philharmonic sounds terrific 
on this recording and Falletta demonstrates great mastery of the style. 
There is a major bio and photo of Michael Ludwig in the booklet, but 
nowhere is it mentioned that he is the concertmaster of the Buffalo 
Philharmonic. Odd.  PER 
 Valérie Milot : Musique de chambre 
pour harpe Valérie Milot, harpe; Antoine Bareil, violon; François Vallières, 
alto; Raphaël Dubé, violoncelle; Jocelyne Roy, flûte traversière
 Analekta AN 2 9985 (58 min 51 s)
 
   C’est un programme original 
auquel l’auditeur est convié ici. Le point commun des cinq œuvres 
qui le composent est la présence de la harpe, instrument que Valérie 
Milot maîtrise avec force et douceur. La Sonate pour harpe seule 
de Germaine Tailleferre est rendue avec plénitude et sensibilité, 
en particulier le deuxième mouvement, un Lento lancinant, proche cousin 
de l’Adagio assai du Concerto en sol de Ravel. La Sonatine 
du même Ravel est jouée dans un arrangement pour harpe, alto et flûte, 
par Carlos Salzedo et François Vallières. La fusion des instruments 
n’y est pas toujours idéale et l’on peut préférer la version 
originale pour piano. Si le Choral pour violoncelle et harpe 
de Philippe Hersant est d’une atmosphère funèbrement uniforme, 
Wild Bird pour violon et harpe de Murray Schafer rebondit sans cesse, 
l’imitation aviaire rappelant alors un certain Bartók. Le Quintette 
no 2 de Françaix fusionne les instrumentistes par une écriture 
habile et jubilatoire. L’exécution est, dans l’ensemble, homogène, 
mais dommage qu’une acoustique réverbérante brouille quelquefois 
la clarté.  AL
 
 Vita : Monteverdi et Scelsi Sonia Wieder-Atherton, Sarah Iancu, Matthieu Lejeune, violoncelle
 Naïve V5257 (68 min 22 sec)
 
   Deux Italiens, chronologiquement 
aux antipodes – Claudio Monteverdi (1567-1643) et Giacinto Scelsi 
(1905-1988) – forment pour le moins un jumelage surprenant ! Surprenant 
? Pas tant que ça finalement, car les deux compositeurs démontrent 
une même volonté d’explorer le son comme vecteur d’émotion humaine. 
Avec un certain recul, force est de constater que les compositeurs contemporains 
sont nettement plus proches des compositeurs de la Renaissance et du 
baroque. La violoncelliste Sonia Wieder-Atherton propose donc un choc 
de titan qui surprend autant qu’il envoûte. Les œuvres à trois 
violoncelles de Monteverdi (des arrangements, il va sans dire) contrastent 
avec les pièces pour violoncelle seul de Scelsi. L’ensemble offre 
une intimité douce et mélancolique et la sonorité chaleureuse des 
interprètes enchante et séduit. Il est tout de même étonnant que 
cette musique qui puise aux sources de la vie soit teintée de cette 
mélancolie propre aux couchers de soleil, tels des Vêpres sans 
paroles. Un disque de méditation et d’introspection, véritable poème 
sonore, cet album offre une expérience d’écoute toute en subtilité 
et en intériorité. À découvrir!  EC
 
 Vivaldi : La Stravaganza Europa Galante/Fabio Biondi
 Virgin 509999 51930002 8 (56 min 24 s)
 
   En 1728, l’éditeur John Walsh propose au public londonien cinq des 
douze concertos de La Stravaganza de Vivaldi, auxquels 
il ajoute un concerto de provenance inconnue (le RV 291), fort agréable 
bien que d’authenticité douteuse. Afin de donner un aperçu du goût 
anglais en matière de musique italienne, c’est ce recueil qu’a 
choisi d’enregistrer l’Europa Galante. On aurait certes aimé entendre 
l’orchestre dans l’intégralité de La Stravaganza, mais 
force est d’admettre que les concertos choisis ici comptent parmi 
les plus beaux, sinon les plus virtuoses. Ils présentent en outre une 
relative unité stylistique, dans la mesure où la plupart favorisent 
le jeu d’ensemble en faisant appel à un second violon soliste. Désormais 
libres de certains maniérismes qui ont pu agacer jadis, Fabio Biondi 
et ses musiciens signent ici un de leurs plus beaux disques, où justement 
le travail d’équipe fait merveille. Au jeu des comparaisons, Rachel 
Podger et l’Arte dei Suonatori, pourtant virtuoses à souhait, doivent 
s’incliner devant la souplesse et les couleurs des archets italiens. 
Les curieux pourront se rendre sur le site d’EMI Virgin, où un court 
métrage habilement conçu montre l’Europa Galante en répétition 
pour ce projet, que commente Fabio Biondi dans un excellent français. 
 PG
 
 DVD & BLU-RAY Daniel Barenboim: The Warsaw Recital 
- Fryderyk Chopin Daniel Barenboim, piano
 Virgin Classics 8311786 (90 min)
 
   Même s’il se fait plus présent 
en tant que chef d’orchestre depuis quelques années, Daniel Barenboim 
n’en demeure pas moins un brillant pianiste, ses intégrales des concertos 
pour piano de Mozart et des sonates de Beethoven en faisant foi. Pour 
fêter ses 60 ans de carrière, le pianiste d’origine argentine a 
effectué une tournée qui coïncidait avec un autre anniversaire : 
le 200e de Chopin. Ce DVD d’un concert enregistré à Varsovie 
en février 2010 nous montre combien Barenboim, en plus d’être un 
excellent pianiste, est avant tout un grand musicien.
 Sans être le plus grand poète du piano, 
Barenboim a toujours brillé par un savoir-faire technique et un sens 
inné de l’architecture musicale. Ici, ses années de métier et sa 
connaissance profonde de la musique confèrent à son interprétation 
de Chopin une sobriété et une justesse de ton qu’il fait bon entendre. 
Le DVD s’ouvre avec la Fantaisie opus 49, suivie de la Sonate 
op. 35 « Marche funèbre » (l’un des moments forts du concert), 
la Polonaise « Héroïque » ainsi que quelques valses. Aucun 
prélude et pas la moindre étude ou mazurka ne figurent au programme 
du concert.  Deux rappels compléteront le programme, 
portant l’expérience à son comble. Après visionnement, on retiendra 
la précision du jeu de Barenboim, le tonus et la vigueur, les qualités 
sonores de son jeu (spécialement dans la Barcarolle), mais surtout 
son sens de l’architecture musicale. Un DVD que je réécouterai assurément. 
 CP 
 Handel : Messie Dominique Labelle, soprano; Daniel Taylor, contre-ténor; Michael 
Schade, ténor; Tyler Duncan, baryton; le Chœur de l’OSM et l’Orchestre 
Symphonique de Montréal/Kent Nagano
 Société Radio-Canada SMCD-5251 (DVD : 135 min)
 
   L’OSM en formation restreinte 
livre une exécution distante, sans chaleur ni élévation, du plus 
célèbre oratorio de Haendel, surtout dans la première partie. Par 
la suite, quelques apparitions d’une soprano à la voix vibrante apporteront 
des lueurs passagères à cette curieuse grisaille. Le ténor, très 
à l’aise, en fait cependant trop, et le baryton, dont les roulades 
sonnent de façon crue, semble poussé à ses limites par les exigences 
de la partition. Par ailleurs, on regrette que le compositeur ait accordé 
autant d’airs au contre-ténor, ici, une voix monotone dénuée de 
toute force de projection. Le chœur suit docilement le chef, mais, 
par bonheur, réussit à en faire parfois plus qu’il ne lui est demandé. 
La basilique Notre-Dame était revêtue pour l’occasion de couleurs 
d’un effet spectaculaire, osons même dire à la Walt Disney. De plus, 
une caméra erratique se livrait souvent à des manœuvres dérangeantes, 
s’obstinant à cadrer de très près tel membre du chœur ou de l’orchestre 
sans raison apparente ou à grimper soudain jusqu’aux cintres les 
plus éloignés de l’édifice pour s’attarder à quelque détail 
architectural. L’image, en l’occurrence, desservait la musique. AL
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