La musique classique 101 : Le concerto Par Claudio Pinto
/ 2 mai 2011
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Le concerto est l'une des formes majeures
de la musique occidentale. D'origine italienne, le terme apparaît à
la fin du XVIe siècle avec le concerto grosso, où
un petit groupe d'instruments s'oppose à un grand ensemble; Stradella,
Corelli, Torelli et Haendel comptent parmi ses dignes représentants.
Il faut attendre la venue de Vivaldi – et aussi celle de la forme
sonate au milieu du XVIIe siècle – pour assister à la
naissance du concerto de soliste. Renforçant l'idée de rivalité (de
l'italien concertare) entre le soliste
et l'orchestre (tutti), le concerto de soliste reconnaît l'importance
du dialogue entre les deux parties.
Ce nouveau style instrumental se répandit
avec une rapidité fulgurante dans toute l’Europe, en partie grâce
à l’émigration de musiciens italiens dans les grandes cours, mais
aussi le développement de l’édition musicale. Ce véritable raz-de-marée
mènera d’ailleurs au choix de la langue italienne pour désigner,
partout en Europe, tempos et nuances musicales – pratique courante
encore aujourd’hui.
Constitué généralement de trois
mouvements (vif-lent-vif), le concerto comporte à la fin du premier
mouvement, et parfois du troisième, une partie improvisée appelée
cadence, où l'exécutant improvise et démontre sa virtuosité,
qui reprend des bribes de thèmes du mouvement (comme pourrait le faire
aujourd’hui un jazzman qui transforme un motif pendant quelques mesures
à sa façon). La plupart des cadences n'ont pas été notées, mais
quelques-unes, notamment de Mozart et de Beethoven, nous sont parvenues.
Se démarquant par son côté spectaculaire,
le concerto de soliste jouit d'une grande popularité aux époques classique
et romantique. Si le piano et le violon demeurent les instruments les
plus prisés, d'autres, dont le violoncelle ou la flûte, obtiennent
également la faveur des compositeurs. Mentionnons aussi les concertos
pour multiples instruments, par exemple le Concerto pour flûte et
harpe de Mozart, le Triple Concerto (piano, violon
et violoncelle) de Beethoven et le Double Concerto de Brahms.
Le concerto sert aussi de terrain d'exploration
pour des réalisations singulières; le Concerto pour la main gauche
de Ravel, le Concerto pour orchestre de Bartók et le Concerto
pour piano, orchestre et chœur d'hommes de Busoni en témoignent.
Plusieurs musiciens n'ont écrit aucun concerto (Schubert notamment),
mais d'autres – tels Vivaldi, Mozart et Beethoven – en ont fait
un champ privilégié pour l'expression individuelle. N'oublions pas
les compositeurs de notre ère – dont Henri Dutilleux, John Cage,
Pascal Dusapin, John Corigliano ou John Adams, qui a notamment signé
un concerto pour violon électrique, Dharma at Big Sur – qui,
par leur apport à la forme, nous confirment sa vitalité incontestable.
Kent Nagano et l'OSM reçoivent
ce mois-ci deux spectaculaires pianistes pour des concertos:Yefim Bronfman
joue le Concerto pour piano no 2 en la majeur de Lizst les 2 et 3 mai.
Alain Lefèvre joue le Concerto pour piano no. 4 de Rachmaninoff le
8 mai. English Version... |
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