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La Scena Musicale - Vol. 16, No. 7

Jean-André Élie : Cinquante ans au service de l’OSM

Par Caroline Rodgers / 1 avril 2011


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Rares sont les bénévoles qui peuvent se vanter d’avoir consacré un demi-siècle à une cause. Pour sa collaboration avec l’OSM qui dure depuis près de 50 ans, Jean-André Élie recevra en mai prochain le prix Ramon John Hnatyshyn 2011, la plus haute distinction au pays décernée à un bénévole pour sa contribution aux arts du spectacle. Portrait d’un leader qui croit en l’importance d’un grand orchestre pour Montréal.

Jean-André Élie aime les gens, cela se sent tout de suite. Il suffit de l’écouter raconter son histoire pour comprendre que son aventure avec l’OSM, commencée à vingt ans, a joué un rôle essentiel dans sa vie. La preuve : c’est à l’occasion d’une activité bénévole qu’il a rencontré son épouse !

Jeune étudiant en droit à l’Université McGill dans les années 1960, M. Élie est alors plus attiré par les sports que par la musique. Amateur de hockey et de ski, il accompagne ses parents au concert de temps à autre. Or, sa famille est l’amie d’un personnage illustre : Pierre Béique, alors directeur général de l’OSM, grand bâtisseur ayant fortement contribué à la création de l’orchestre sous sa forme actuelle. « L’une des grandes forces de Béique, c’était de faire confiance aux jeunes, se souvient Jean-André Élie. Il voulait créer un comité des jeunes pour l’OSM et il m’a demandé si j’étais intéressé à me joindre à eux. C’est ainsi que tout a commencé. »

Des années de travail

Au fils des années, il a créé ou présidé bon nombre de comités, touchant au financement, au marketing, à l’administration ou à l’organisation d’événements-bénéfice comme le bal annuel de l’OSM. Il a été membre à divers postes du conseil d’administration et organisé vingt-trois campagnes de levée de fonds, tout en tissant de nombreux liens entre l’OSM et d’autres organisations pour en faire un orchestre qui rallie la communauté montréalaise. Depuis 2006, il est président du Concours OSM Standard Life.

Plusieurs raisons l’ont poussé à rester engagé pendant toutes ces années. Tout d’abord, son attachement à Montréal, qui n’est pas étranger à ce désir d’aider l’orchestre. « À l’échelle nord-américaine, Montréal est en quelque sorte une “grande ville moyenne” et elle a besoin de grandes institutions qui font sa signature dans le monde, dit-il. On a de grandes signatures du côté d’entreprises comme Bombardier ou SNC-Lavalin, dont la renommée est internationale. Mais quand des touristes viennent ici, ce n’est pas pour visiter des sièges sociaux. Ils vont au musée, au théâtre ou au concert ! Un orchestre, c’est l’expression d’une ville et d’une communauté. Cela me motive d’y être associé et d’aider une institution qui nous représente. »

Par ailleurs, l’administration d’un grand orchestre est un défi passionnant à relever en tant qu’homme d’affaires. « L’OSM est un business captivant, c’est une organisation qui n’est jamais en état de surplus, et il faut faire constamment preuve d’imagination pour fidéliser le public, le renouveler, chercher des commanditaires et des associés. C’est un défi d’affaires énorme, ainsi qu’un défi extrêmement intéressant sur le plan humain », explique ce diplômé en droit de McGill, aussi détenteur d’un MBA, qui est aujourd’hui administrateur de sociétés.

Troisième raison, mais non la moindre : il aime la musique. « Je trouve que la musique lance un défi à l’auditeur, dit-il. Elle le force à réfléchir. Il est fascinant de penser que tous les grands événements d’une vie sont marqués par la musique : les fêtes, les naissances et même la mort. Ça répond à un besoin fondamental, ça interpelle l’être humain et lui permet de s’identifier à quelque chose. Le concert est aussi une expérience communautaire. On peut écouter de la musique seul chez soi, mais parmi une foule, c’est différent. »

Les jeunes

Le parcours de Jean-André Élie auprès de l’OSM compte plusieurs réalisations dont il a tout lieu d’être fier. Parmi les plus récentes, ses efforts pour consolider le Concours OSM Standard Life ont porté leurs fruits. « C’est un concours qui doit son existence et qui a été porté à bout de bras par des bénévoles, dit-il. Il y a cinq ans, il a fallu aller chercher des appuis, consolider le concours, le repositionner et renouveler les commandites, et je suis fier de ce qu’on a réussi, en équipe, à en faire », dit-il.

L’an dernier, il a eu une nouvelle idée : créer une relation de mentorat entre des musiciens de l’OSM et les participants au concours. « Parmi les musiciens de l’orchestre, nous avons trouvé des volontaires pour accueillir les jeunes demi-finalistes à leur arrivée à Montréal et s’occuper d’eux pendant qu’ils sont ici, dit-il. C’est important pour un jeune musicien de rencontrer des professionnels de haut niveau. Ils ont eu cette chance. Ça a été formidable, et je peux vous dire que ces jeunes, en retournant chez eux, n’oublieront jamais cette expérience. »

Le bénévole est content du chemin parcouru. Mais il ne compte pas s’arrêter de sitôt. « Au cours des années, on a réussi à faire de l’OSM un orchestre accessible aux gens et présent dans la communauté, dit-il. Je vais continuer parce que j’y crois. »


(c) La Scena Musicale 2002